Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Société / Les réserves de sang toujours au plus bas

Les réserves de sang toujours au plus bas

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Au minimum, le stock de sang devrait couvrir sept jours de consommation, d’après les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Or, le stock actuel du Maroc est de quatre jours, soit bien en dessous du seuil de sécurité. Une alerte a été lancée, jeudi 26 mai, par Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement. Comment en est-on arrivé là ? Et quelle stratégie adopte le ministère pour encourager les donneurs ? Éléments de réponses.

Temps de lecture : 4 minutes

À l’image d’autres domaines impactés par la crise de la Covid-19, la mobilisation pour le don du sang a affiché un recul important. Cela a conduit à une réduction des stocks de sang du Royaume. Jeudi 26 mai, Mustapha Baitas a déclaré que le Centre national de transfusion sanguine dispose de 4.200 poches de globules rouges à l’échelle nationale. Ces poches suffisent à couvrir les besoins de quatre jours seulement, alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un stock de sécurité équivalent à la consommation de sept jours. Il faut savoir que le système de transfusion sanguine au Maroc nécessite quotidiennement 1.000 dons pour satisfaire aux besoins des malades en poches de sang. Toutefois, il ne faut pas dépasser ce seuil, car les plaquettes ont une durée de vie limitée.

Comment en est-on arrivé là ?

Les stocks de sang sont dans le rouge au Maroc depuis le début de la pandémie. Cette pénurie s’explique par l’apparition de la Covid-19, qui a fortement ralenti les dons, même si les autorités sanitaires ne cessent d’assurer qu’il n’existe aucun risque de contracter le virus, ni pour le donneur ni pour le receveur. Ajoutons à cela les annulations de collectes dans les entreprises, les institutions, les établissements scolaires… Ainsi, avec la Covid, le télétravail, les personnes malades et les cas contacts, les collectes de sang n’ont pas pu se dérouler normalement.

Avant la crise du coronavirus, la situation était pratiquement stable avec une dynamique de progression continue, en l’occurrence une augmentation annuelle de donneurs à hauteur de 7% pour un total de 334.510 dons en 2019, soit près de 24.184 dons supplémentaires par rapport à 2018.

Lire aussi : Don de sang à Casablanca : le stock renforcé, mais les ambitions restent grandes

Quel est le risque ?

La pénurie perturbe le travail dans les hôpitaux. Si le niveau des réserves de sang diminue davantage, le risque serait de déprogrammer des interventions chirurgicales ou retarder celles qui ne sont pas urgentes. Et cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les patients.

Le sang peut aussi servir dans des situations d’urgence, notamment au cours d’un accouchement ou pour faire face à une hémorragie lors des accidents, qui font annuellement 12.000 blessés graves au Maroc. Il peut aussi être employé pour répondre aux besoins des maladies chroniques, comme la thalassémie ou le cancer.

Pour les activités des urgences, des réanimations, des soins critiques, des cancérologies ou encore des chirurgies, les besoins de sang restent importants pour sauver des vies.

Lire aussi : Stocks de sang : le manque de donneurs durant le confinement provoque une pénurie

Quelle stratégie pour faire face à la pénurie ?

Face à cette crise, une stratégie a été mise en place pour faire face à la pénurie de sang. Elle est basée sur l’adoption d’une politique de proximité en matière de campagnes de don, à travers l’acquisition d’unités mobiles et d’équipements nécessaires à la collecte et au stockage du sang.

Elle vise l’ensemble de la population à travers des moyens de communication pour interagir avec les Marocains et les rassurer aux conditions d’hygiène et de stérilisation qui sont respectées.

À commencer par les grandes villes qui sont les plus touchées avec une réserve très faible, puisqu’elles disposent des centres hospitaliers universitaires qui consomment une grande quantité de produits sanguins. À titre d’exemple, à Casablanca, le besoin s’élève à 400 poches de sang toutes les 24 heures. Rabat doit en avoir 300, alors que les besoins moyens des villes, comme Marrakech, Fès et Tanger, oscillent entre 150 et 200 poches de sang par jour.

Enfin, il est nécessaire de mentionner le rôle des professionnels, engagés dans les opérations du don de sang, dans la fidélisation des donneurs. Le délai d’attente, la bonne attitude et la bonne humeur peuvent constituer de véritables leviers favorisant la récurrence des dons.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

don de sang

Aïd Al-Fitr : un engagement envers les traditions familiales et culturelles

Pour Aïd Al-Fitr de cette année, le gouvernement a décrété un congé exceptionnel le vendredi 12 avril 2024, conformément à l'article 3 du dé…
don de sang

Réforme de la Moudawana : comment satisfaire tout le monde?

LeBrief : Avant de commencer notre interview, en accord ou en désaccord avec notre précédent article, pensez-vous qu’il faille censurer cert…
don de sang

Réforme de la Moudawana : vers un déclin démographique ?

Les maisons de retraite ne désemplissent pas à l’étranger. Et à nouveau, c’est vers l’Afrique, ce continent plein de jeunes, que l’Europe et…
don de sang

Administrateurs : marche nationale pour mettre fin à 20 ans de souffrance

Le bureau exécutif de l'Union nationale des administrateurs marocains (UNAM) a organisé, le mardi 2 avril, une conférence de presse sous le …
don de sang

Fécondité au Maroc : entre reprise légère et influences socio-économiques

Une étude récente menée par le Policy Center For The New South (PCNS) a mis en lumière l'évolution des tendances de fécondité au Maroc au co…
don de sang

Permis de conduire : le bras de fer entre les auto-écoles et la NARSA s’intensifie

Le secteur des auto-écoles est en ébullition. Les professionnels de la conduite expriment leur mécontentement face aux récentes modification…
don de sang

Ipad Kids : pourquoi cette génération est-elle si agressive ?

Ces derniers mois sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos font froid dans le dos. On peut y voir des enfants de moins de 5 ans passer …
don de sang

Santé : la CDT dénonce l’inaction gouvernementale et poursuit son combat

Dans un mouvement de défiance contre les manquements du gouvernement, la Confédération démocratique du travail (CDT) a annoncé la tenue d'un…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire