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Les Marocains résidant à l’étranger : un pilier stratégique pour le développement du Maroc

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Les Marocains résidant à l’étranger: un pilier stratégique pour le développement du MarocOpération Marhaba 2024 © TangerMed

Les Marocains résidant à l’Étranger (MRE) représentent un pilier stratégique pour le développement du Maroc. Leur contribution financière, politique et culturelle est essentielle. Toutefois, pour exploiter pleinement leur potentiel, il est important de surmonter les obstacles administratifs et bancaires et de créer un véritable partenariat avec des objectifs clairs.

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) constituent une force stratégique essentielle pour le Maroc, apportant une contribution significative sur les plans financier, politique et culturel. Cependant, leur potentiel d’investissement, pourtant considérable, demeure largement sous-exploité en raison de procédures administratives obsolètes et d’une offre bancaire peu adaptée.

Les MRE comme principale source de devise au Maroc

Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont dépassé 9,45 milliards de DH (MMDH) à la fin de janvier 2025, enregistrant une hausse de 0,5% par rapport à la même période un an plus tôt, selon l’Office des changes. Concrètement, ces transferts constituent une source essentielle de devises pour le Maroc, contribuant à la balance des paiements et soutenant de nombreuses familles restées au pays. En 2024, ces envois d’argent ont atteint un record de 117,7 MMDH, témoignant de l’importance économique des MRE.

Cependant, bien que ces montants soient impressionnants, seulement 2,9% des MRE investissent dans des projets productifs au Maroc. Cette faible proportion illustre le manque de flexibilité de l’économie marocaine face à de nouveaux types d’investissement. Cité par Jeune Afrique, Mohamed Abdi, expert en politiques publiques, déplore que les politiques de l’État et des banques n’aient pas su capter l’attention et l’immense potentiel d’investissement des MRE. Il souligne que les solutions proposées au Maroc sont souvent figées, stéréotypées et centrées quasi exclusivement sur l’immobilier, un secteur qui ne répond pas aux attentes d’une diaspora connectée et en quête de nouveaux défis.

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Par ailleurs, les MRE ne se contentent pas d’être de simples spectateurs de la vie de leur pays. Ils constituent une force vive prête à se mobiliser pour le Maroc, qu’ils soient de la première, troisième ou même quatrième génération. Leur influence est indéniable et ne cesse de croître. Leur soutien sans faille s’est notamment illustré lors de la pandémie de la Covid-19 et du séisme d’Al Haouz en 2023.

Dans ce sens, le roi Mohammed VI a réaffirmé l’importance de réformer les institutions qui gèrent cette diaspora. Dans son discours de novembre 2024, le Souverain a annoncé une réforme ambitieuse pour donner plus de poids à cette relation. Pour cela, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) sera désormais renforcé par une loi qui fera de lui un véritable think-tank et un réservoir d’idées pour le pays. D’ailleurs, une nouvelle fondation royale prendra également le relais de la fondation Hassan II, avec pour mission de coordonner les politiques publiques en direction des MRE.

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Les MRE : une poule aux œufs d’or toujours pas entièrement exploitée

Cependant, malgré leur contribution financière et sociale significative, le potentiel d’investissement des MRE reste largement inexploité. En effet, les procédures administratives obsolètes et les offres bancaires limitées constituent des obstacles majeurs. Nezha Chekrouni, ex-ministre des MRE, souligne qu’il ne suffit pas d’appeler les MRE quand bon nous semble. «L’État doit structurer leur action et créer un véritable partenariat, avec des objectifs clairs», déclare-t-elle à Jeune Afrique.

«Les MRE ne sont bien plus ces simples travailleurs qui envoient des fonds. Aujourd’hui, ils sont diplômés, il y a de plus en plus de femmes, et ils occupent des positions influentes dans des secteurs comme la science, la culture ou l’entrepreneuriat. Des figures comme Moncef Slaoui, ancien coordinateur de la stratégie vaccinale américaine, ou Leïla Slimani, prix Goncourt 2016, illustrent la diversité et le talent de la diaspora marocaine», lit-on dans l’article du média.

Dans cette optique, le Maroc souhaite dynamiser sa relation unique avec sa diaspora. Cela est illustré par les deux récents discours du roi Mohammed VI : l’un en novembre 2023, lors du 49e anniversaire de la Marche verte, et l’autre en août 2022, où il a réaffirmé l’importance de réformer les institutions en charge de cette diaspora. Pour le Roi, les MRE ne sont pas de simples expatriés : ils sont les ambassadeurs du Maroc à l’échelle mondiale, formant un réseau immense qu’il convient de structurer, valoriser et mobiliser à grande échelle. Ces initiatives ont pour objectif de créer un environnement plus favorable aux investissements des MRE, en proposant des produits financiers diversifiés, notamment dans les nouvelles technologies

En somme, les MRE ne sont pas seulement une source de devises, mais aussi des ambassadeurs culturels et des acteurs clés de la transformation économique et sociale du Maroc. Leur pleine intégration dans les stratégies de développement national est une opportunité à saisir pour un avenir prospère.

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