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Nombreuses sont les personnes dont les compétences ne sont plus à démontrer, mais dont l’absence d’un diplôme bloque leur évolution de leurs carrières professionnelles. Elles se retrouvent, en effet, souvent pénalisées faute de diplômes correspondants. Pour remédier à cette situation, le gouvernement a décidé de mettre en place un système de validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAEP). Ce mécanisme a été lancé par le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi en collaboration avec l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et les partenaires interprofessionnels.
Tout récemment, le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, en partenariat avec l’OFPPT et des acteurs interprofessionnels, a aussi lancé le programme «Kafaa» de Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Ce programme vise à certifier 7.550 professionnels d’ici à 2026, avec un objectif initial de 1.100 certifications pour 2024 dans les secteurs de l’accueil, de la restauration et de l’hébergement. D’autres secteurs comme le BTP, le textile-habillement et l’automobile prévoient également de lancer des programmes similaires.
Lire aussi : Tourisme : 7.550 professionnels certifiés d’ici à 2026 grâce au programme «Kafaa»
Il convient de rappeler que cette initiative n’est pas nouvelle. En 2006, suite aux recommandations des premières assises de la formation professionnelle, tenues les 31 octobre et 1ᵉʳ novembre de la même année, la VAEP a été retenue dans ledit projet de loi. Durant cette période, la validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAEP) a pour objectif la valorisation des compétences professionnelles acquises dans les entreprises. Elle constituait alors une nouvelle voie d’accès à un diplôme ou à un certificat, en dehors du système de formation initiale.
En 2008 des initiatives ciblées ont été mises en place dans les secteurs du BTP, du textile-habillement et du tourisme, à la demande de la FNBTP, de l’AMITH et de la FNIH. Ces actions ont permis de valoriser les compétences des professionnels, facilitant leur accès à la formation et leur promotion, tout en visant à renforcer la compétitivité des entreprises. Cependant, malgré cette reconnaissance, les certifications obtenues ne permettent pas encore de poursuivre des études.
VAEP : près 20 ans d’existence et toujours aussi méconnue
Selon l’expert en management des ressources humaines, Essaid Bellal, après deux décennies d’existence, aucune évaluation n’a été réalisée pour déterminer son efficacité, ses limites, et les domaines nécessitant une révision ou un renforcement. Cette absence d’évaluation est préoccupante, car elle empêche une compréhension claire des succès et des échecs du système.
Il précise l’important de procéder à une analyse approfondie pour identifier les points faibles et les aspects à améliorer. Sans cette évaluation, il est difficile de savoir où se situent les véritables défis et comment les surmonter de manière efficace. Une telle analyse devrait inclure un audit complet des résultats obtenus, des processus utilisés et des retours des bénéficiaires.
Pour lui, la validation des acquis par l’expérience professionnelle est un outil important, mais le potentiel reste largement inexploité. C’est dans ce sens que l’expert préconise le lancement d’une campagne de communication pour avoir plus d’impact. Beaucoup de personnes, notamment celles qui ne sont pas diplômées, mais possèdent des compétences importantes, ne sont pas conscientes de l’existence de cet outil. Une campagne bien ciblée pourrait aider à sensibiliser ces individus et à les encourager à tirer parti des opportunités offertes.
Lire aussi : Tourisme : lancement du programme KAFAA pour valoriser les compétences
Et « pourquoi pas de créer des bureaux de conseil ou d’orientation, que ce soit au sein de l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPT) ou de l’Agence Nationale de Promotion des Technologies de l’Information (ANAPTEC) » ? Ces bureaux pourraient fournir des explications détaillées, orienter les personnes intéressées et aider à surmonter les obstacles à la participation, suggère Bellal.
Par ailleurs, le spécialiste milite pour la mise en place des formations diplômantes. Il est essentiel de développer des programmes de formation qui offrent une reconnaissance officielle sous forme de diplômes. Cette reconnaissance valorise les compétences acquises, mais elle encourage également les individus et les entreprises à investir davantage dans la formation. Des mesures doivent être prises pour rendre cet outil plus attractif, en intégrant des éléments de certification et de diplôme dans les formations proposées.
Toutefois, il signale que l’absence de suivi adéquat et la mise en place de textes législatifs et réglementaires conduisent à une dilution progressive de l’engagement envers cet outil. Pour rappel, la loi sur l’organisation de la formation avait été en 2019, la mise en place du cadre légal de la VAEP attend toujours ses textes d’application.
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