Accueil / Société

Feuille de route 2022-2026 : pour une école publique de qualité

Temps de lecture

Établissement scolaire © MAP

Pour améliorer de manière effective la qualité de l’école publique, le département de Chakib Benmoussa a établi la feuille de route 2022-2026. Celle-ci repose sur 12 engagements qui s’articulent autour de trois composantes fondamentales du système éducatif : l’élève, l’enseignant et l’établissement scolaire. La nouvelle feuille de route porte l’ambition de transformer en profondeur le système éducatif national, en marquant une rupture dans le mode de mise en œuvre de la réforme. Le point.

Le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a souligné, mardi 15 novembre à Rabat, que sa feuille de route 2022-2026 vise à instaurer un nouveau modèle pour la gestion de la réforme de l’éducation.

À la Chambre des conseillers, Benmoussa a été interpellé sur « la feuille de route 2022-2026, pour une école publique de qualité pour tous ». En réponse, il a indiqué que cette stratégie propose des solutions et des mesures concrètes pour améliorer la qualité de l’école publique.

Ainsi, il a relevé que l’ambition d’une école publique de qualité se décline en trois objectifs stratégiques. Il s’agit de garantir la qualité des apprentissages, de favoriser l’épanouissement et le civisme et de rendre effectif l’enseignement obligatoire.

Lire aussi : Le Roi nomme les membres du CSEFRS

Doubler le taux des élèves du primaire maîtrisant les compétences fondamentales

Il est ainsi question «de doubler à l’horizon de 2026 le taux des élèves du primaire maîtrisant les fondamentaux et le taux des élèves bénéficiant d’activités parascolaires, ainsi que de réduire la déperdition scolaire d’un tiers, de manière à donner une forte impulsion à l’enseignement obligatoire», a précisé le ministre.

Pour atteindre ces objectifs, a-t-il poursuivi, la feuille de route a dressé 12 engagements qui s’articulent autour de trois composants primordiaux du système éducatif : l’élève, l’enseignant et l’établissement scolaire.

Parmi les cinq engagements phares qui concernent l’élève, la tutelle envisage de mettre en place des programmes et des manuels scolaires renforçant les compétences nécessaires et la maîtrise des langues. S’y ajoutent un suivi et un accompagnement personnalisés pour aider les élèves à surmonter les difficultés d’apprentissage. La tutelle souhaite aussi offrir une orientation des élèves vers de nouveaux parcours adaptés à leurs profils pour augmenter leurs chances de réussite.

Le ministère encourage les activités parascolaires et sportives

Conscient du rôle majeur des enseignants pour les apprentissages de l’élève, le département de Benmoussa envisage de mettre en place une formation d’excellence tournée vers la pratique, permettant aux enseignants d’adopter une pédagogie efficace et bienveillante. Sans oublier de garantir des conditions de travail améliorées pour répondre aux besoins des enseignants et renforcer davantage leur impact sur les élèves.

Par ailleurs, la tutelle souhaite améliorer les conditions d’accueil et des équipements des établissements pour contribuer à la motivation des élèves et des enseignants. Ce n’est pas tout, le ministère encourage les activités parascolaires et sportives qui contribuent à l’épanouissement des élèves.

Les 12 engagements de la nouvelle feuille de route visent ainsi à permettre aux élèves d’être épanouis, de maitriser les compétences fondamentales et d’achever leur scolarité obligatoire. Ils ont, en outre, pour objectif de garantir des enseignants valorisés et performants, pleinement engagés pour la réussite des élèves, ainsi que d’avoir des établissements offrant un cadre accueillant et sécurisant, avec un esprit de coopération entre l’ensemble des acteurs.

De plus, la réalisation de ces engagements nécessite de réunir trois conditions : la bonne gouvernance, l’implication des acteurs et des ressources financières supplémentaires conséquentes mobilisées par l’État. Notons que plus de 7% d’augmentation annuelle du budget général de l’État est dédié à l’éducation, en plus de 20.000 recrutements par an dont 18.000 enseignants.

Lire aussi : Éducation : ce qui attend Habib El Malki

70% des élèves ne maîtrisent pas le cursus scolaire

Par ailleurs, le ministre a souligné que «malgré la présence d’une volonté réformatrice et d’une vision stratégique commune, l’école publique ne garantit pas l’acquisition des apprentissages de base et ne jouit pas de la confiance des citoyens».

Et de préciser que 70% des élèves ne maîtrisent pas le cursus scolaire quand ils achèvent leur enseignement primaire, tandis que ce taux atteint 90% pour le secondaire collégial.

En outre, il a fait savoir que la crise des apprentissages au sein de l’école publique a été amplifiée par la pandémie de la Covid-19. Il a fait référence à une évaluation récente réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 25.000 élèves qui montre que la majorité ne possède pas les pré-requis pour suivre le cursus scolaire.

Pour rappel, lors du récent Sommet de l’ONU sur la transformation de l’éducation qui s’est tenu à New-York (16-19 septembre 2022), plus de 130 pays dont le Maroc se sont engagés à refondre leur système éducatif et à accélérer les mesures visant à mettre un terme à la crise de l’apprentissage.

147 millions d’élèves dans le monde ont manqué plus de la moitié de leur instruction en présentiel,

Selon un communiqué de l’Organisation onusienne, depuis 2020, 147 millions d’élèves dans le monde ont manqué plus de la moitié de leur instruction en présentiel, à cause de la crise sanitaire. En 2021, 244 millions d’enfants et de jeunes n’étaient pas scolarisés. La pandémie a nui à l’apprentissage de plus de 90% des enfants dans le monde, la moitié des pays réduisant leur budget consacré à l’éducation.

Ainsi, ledit Sommet a mis l’accent sur la crise invisible d’équité, d’inclusion, de qualité et de pertinence. Les engagements de la communauté internationale se sont portés principalement sur les réformes et mesures visant à lutter contre les effets de la crise éducative, en particulier les pertes d’apprentissage, le décrochage scolaire, l’impact sur la santé mentale, mais aussi sur la nécessité de renforcer la résilience aux chocs futurs.

Lire aussi : JADARA Foundation lance l’édition 2022-2023 de sa caravane

Dernier articles
Les articles les plus lu

Métier passion au Maroc, la réalité derrière le rêve

Dossier - Sommes-nous tous voués à souffrir ? Quand on aime son métier passion, on ne compte apparemment pas ses heures.

Sabrina El Faiz - 18 janvier 2025

Le Maroc soutient le développement des médias amazighes

Société - Le développement des médias amazighes est crucial pour renforcer la diversité culturelle marocaine et leur intégration dans le paysage médiatique.

Mouna Aghlal - 18 janvier 2025

Larache : Nizar Baraka lance des projets routiers et hydrauliques structurants

Société -   Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a supervisé ce vendredi 17 janvier le lancement et le suivi de plusieurs projets routiers et Nizar Baraka est en visite dans une province de Laarache pour lancer des projets hydrauliques en faveur de la région.

Mouna Aghlal - 17 janvier 2025

Espagne : plus de 342.000 Marocains affiliés à la sécurité sociale

Société - Un total de 342.318 Marocains étaient affiliés à la sécurité sociale en Espagne à fin décembre 2024.

Mbaye Gueye - 17 janvier 2025

Le président de la Cour constitutionnelle met en avant l’importance du recours en inconstitutionnalité

Société - Le président de la Cour constitutionnelle souligne l'importance du recours en inconstitutionnalité pour adapter les lois à la Constitution marocaine.

Mbaye Gueye - 17 janvier 2025

DGSN-AJR: Plus de 10.000 avocats engagés pour défendre les agents

Société - pour garantir la sécurité des policiers la DGSN et AJR ont engagé plus de 10.000 avocats pour les défendre.

Mouna Aghlal - 16 janvier 2025

L’intégration de l’année juive dans les célébrations marocaines : un pas vers l’équité culturelle

Tribune - Il est impératif d’intégrer la célébration du Nouvel An juif en tant que pilier de la mémoire collective marocaine.

Rédaction LeBrief - 16 janvier 2025

Ménages : très faible amélioration de l’indice de confiance

Société - Selon le HCP, les perceptions des ménages marocains en 2024 reflètent une légère amélioration de la confiance malgré un contexte économique difficile, mais des inquiétudes majeures persistent.

Mouna Aghlal - 16 janvier 2025
Voir plus

Héritage, la succession qui déchire

Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.

Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024

Notes de route du Sahara

Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.

Rédaction LeBrief - 4 avril 2024

L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?

Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.

Hajar Toufik - 18 mai 2023

Nouvelles du Maroc

Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.

Rédaction LeBrief - 1 avril 2024

Le racisme expliqué à ma fille

Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.

Rédaction LeBrief - 22 mars 2024

Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?

Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.

Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire