Tomates. © DR
Le Maroc a franchi une étape historique en devenant le troisième exportateur mondial de tomates en valeur, dépassant pour la première fois l’Espagne En 2024. Ce bouleversement est un tournant dans les dynamiques commerciales agricoles et consacre le Maroc comme un acteur incontournable de l’agro-exportation méditerranéenne.
Selon le site spécialisé HortoInfo, ce succès n’est pas le fruit du hasard. Sur la dernière décennie, le Royaume a vu ses exportations de tomates croître de plus de 80%, atteignant 903 millions de kilos en 2024. Cette performance le place juste derrière les Pays-Bas (916 millions de kilos) et loin devant l’Espagne (638 millions), pourtant longtemps considérée comme la référence européenne en la matière.
En valeur, le Maroc a généré 1,515 milliard d’euros de recettes grâce à la tomate, contre 1,015 milliard pour l’Espagne, rétrogradée à la quatrième place. Le prix moyen d’exportation marocain (1,68 €/kg) est le deuxième plus élevé au monde, juste derrière les Pays-Bas (1,92 €/kg) et devant le Mexique (1,59 €/kg). Cela démontre non seulement la compétitivité du Maroc en volume, mais aussi la montée en gamme de son offre.
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La France représente la principale destination, avec plus de 340 millions de kilos exportés, suivie du Royaume-Uni (121 millions), des Pays-Bas (61 millions) et de l’Espagne (44 millions). Cette concentration sur les marchés européens s’explique par la proximité géographique, la complémentarité saisonnière et l’alignement croissant sur les normes de qualité et de durabilité exigées par l’UE.
La répartition géographique des exportations de tomates reflète des choix commerciaux bien ciblés selon les pays. Le Mexique, par exemple, concentre presque entièrement ses ventes vers les États-Unis, avec un taux de 99,82 %, ce qui traduit une forte dépendance au marché nord-américain.
Quant aux Pays-Bas, ils adoptent une stratégie plus équilibrée, en diversifiant leurs débouchés. L’Allemagne reste leur principal client (343,82 millions de kilos), suivie du Royaume-Uni (167,55) et de l’Italie (63,56). L’Espagne privilégie également une répartition européenne, exportant majoritairement vers l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Pologne.
De son côté, la Turquie oriente ses exportations vers les pays de l’Est et du Sud, avec des volumes importants vers l’Ukraine, la Roumanie, la Syrie et la Russie.
Les moteurs du succès marocain
Plusieurs facteurs expliquent cette réussite. D’abord, une modernisation continue de l’agriculture marocaine, notamment via l’agriculture sous serre dans les régions de Souss-Massa et de Dakhla. Ces infrastructures permettent un contrôle accru de la production, une meilleure gestion de l’eau et une adaptation climatique optimale.
Ensuite, le Maroc bénéficie d’un avantage comparatif en coûts de production, notamment en termes de main-d’œuvre et d’énergie, par rapport à ses concurrents européens. Combiné à des politiques d’incitation à l’export et à des investissements dans les plateformes logistiques, cela a permis de réduire les délais de livraison vers l’Europe et d’améliorer la fraîcheur des produits à l’arrivée.
Le Plan Maroc Vert, puis sa version actualisée, « Génération Green 2020-2030 », ont également joué un rôle prépondérant. Ces programmes ont soutenu les agriculteurs, favorisé l’investissement privé et stimulé la montée en gamme des filières horticoles.
Une compétitivité durable à consolider
Au-delà de ses investissements, le Royaume tire profit de sa position géographique dans un contexte où l’agriculture européenne fait face à plusieurs défis notamment la flambée des coûts énergétiques, les contraintes environnementales croissantes, la pénurie de main-d’œuvre agricole et l’exigence de sobriété climatique. À l’inverse, le Maroc combine stabilité, capacité d’adaptation rapide et dynamisme entrepreneurial.
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Cependant, cette réussite soulève aussi des défis. Le développement rapide de l’agriculture intensive sous serre pourrait accentuer la pression sur les ressources hydriques, dans un pays déjà soumis au stress hydrique. La durabilité des pratiques agricoles, la gestion de l’eau et la préservation des sols deviennent donc des priorités pour maintenir cette croissance sur le long terme.
Le cas de la tomate n’est qu’un exemple parmi d’autres du rôle croissant du Maroc dans le commerce agroalimentaire mondial. Grâce à une combinaison d’investissements, d’innovation agricole, d’avantages logistiques et d’une stratégie commerciale fine, le Royaume a su s’imposer dans un secteur hautement compétitif.
Cette performance traduit le leadership reconnu qui se traduit par des revenus records pour les exportateurs marocains et un positionnement stratégique consolidé face aux géants européens. Le Maroc ne se contente plus d’être un fournisseur saisonnier, il est désormais un acteur structurel de l’alimentation européenne.
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