Dialogue social : marginalisation de la voix des TPE

Avatar de Atika Ratim
Temps de lecture :

Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors de sa réunion avec les représentants de la CGEM, mardi 18 avril 2023.Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors de sa réunion avec les représentants de la CGEM, mardi 18 avril 2023. © DR

A
A
A
A
A

Au moment où les discussions entre le gouvernement, les syndicats et le patronat sont en cours pour discuter du climat socio-économique du pays, la Confédération marocaine de TPE-PME, elle, exprime sa préoccupation quant à l’absence de représentation des Très petites entreprises (TPE). À l’approche du 1er mai, l’instance présidée par Abdellah El Fergui appelle tous les partenaires sociaux impliqués à inclure activement les représentants des TPE dans ce nouveau round du dialogue social. Un élément «crucial» pour garantir une prise en compte globale et complète des intérêts économiques nationaux.

Cela fait moins de deux semaines que le dialogue social a repris entre le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et les acteurs. Si les syndicats et le patronat affichent de grands espoirs pour ce round d’avril pour aboutir à un accord social avant le 1er mai, d’autres parties se disent exclues et privées de l’opportunité de défendre leurs intérêts.

C’est le cas de la Confédération marocaine des TPE-PME qui a lancé, par le biais d’un communiqué publié lundi 24 avril 2023, un appel à une inclusion plus large des représentants des très petites entreprises (TPE) dans ce round du dialogue social qui a débuté le 14 avril.

Lire aussi : Ce qu’il faut retenir du round d’avril du dialogue social

Dans son communiqué, l’organisation se dit préoccupée par l’absence des TPE lors de ces discussions cruciales et insiste sur la participation de leurs représentants au dialogue social en cours. «Les TPE sont un pilier essentiel de l’économie marocaine et contribuent grandement à la création d’emplois et à la croissance économique», martèle la confédération. Elle déplore la marginalisation des TPE qui souffrent, au quotidien, de «manque d’accès aux fonciers, de financements ou encore de commandes publiques sans oublier le retard de paiement qui s’est prolongé de plus en plus depuis covid-19».

Conséquence : 25.000 TPE ont fait faillite cette année et plus de 250.000 autres risquent de subir le même sort si des mesures efficaces ne sont pas prises rapidement pour les soutenir. «Plus de 250.000 [TPE] encourent un risque de faillites (…) si rien n’est fait rapidement pour améliorer leur situation financière», dénonce la même source.

Lire aussi : Le nombre d’entreprises défaillantes au Maroc s’est établi à 12.397 en 2022

«Nous appelons donc tous les partenaires sociaux impliqués dans ce dialogue social – gouvernement marocain, syndicats et patronat – à inclure activement les représentants des TPE». Selon la Confédération marocaine des TPE-PME, les très petites entreprises doivent participer aux débats et faire part directement de leurs problèmes en matière d’emploi. Aussi, elles doivent être inclus dans les débats sur l’amélioration du climat socio-économique général du Royaume.

Pour l’instance présidée par Abdellah El Fergui, il est primordial de prendre en compte leurs préoccupations et de leur offrir un soutien adapté pour qu’elles puissent continuer à contribuer à la croissance économique et à la création d’emplois dans le pays, note la même source, appelant à prendre des mesures concrètes pour améliorer la situation de ces entreprises.

Lire aussi : Awrach II, les détails des quatre conventions scellées

Et d’expliquer que la contribution de toutes les parties du tissu économique du pays accélérera la mise en place de mesures concrètes qui serviront à promouvoir un développement durable et beaucoup plus inclusif.

Et l’éviction de leurs représentants du dialogue social pourrait pousser les TPE à «durcir leurs positions vis-à-vis de certains de leurs engagements antérieurs», avertit l’organisation. «En citant l’importance des TPE dans la croissance économique du Maroc, nous espérons que notre appel à une inclusion plus large sera entendu et pris en compte (…). Notre éviction du dialogue social risque de nous pousser à durcir nos positions vis-à- vis de certains de nos engagements antérieurs», prévient la confédération.

Des réponses avant le 1er mai

Les premières rencontres, dans le cadre du dialogue social d’avril 2023, du Chef du gouvernement avec les partenaires sociaux ont pris fin jeudi. La Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union marocaine du travail (UMT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont pu ainsi exprimer leurs revendications et reçu les premières réponses du gouvernement. Quelle sera donc la prochaine étape de ce dialogue ?

Selon Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT, une commission mixte tripartite, composée de représentants des syndicats, des ministres impliqués dans les négociations sociales et de la CGEM, a été mise en place pour examiner les revendications des syndicats.

Lire aussi : Droit de grève et Code du travail au cœur de la rencontre Akhannouch-CGEM

La commission devrait entamer ses travaux après Aïd al-Fitr. Mais les syndicats sont impatients. Ceux-ci exigent des réponses avant le 1er mai. Parmi les revendications discutées lors de ce round d’avril, l’augmentation générale des salaires et du SMIG, ainsi qu’une révision du taux de l’IR, une réduction des taux de la TVA pour améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et des ajustements pour les pensions de retraite. Tous les syndicats réclament le respect des engagements pris dans l’accord du 30 avril 2022.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Port de Dakhla : recul de 21% des débarquements de pêche

Économie - Le port de Dakhla a vu ses débarquements de pêche chuter de 21% à fin juillet 2025, selon l’ONP.

Ilyasse Rhamir - 19 août 2025
Grâce Royale : 881 bénéficiaires à l’occasion de l’Anniversaire la Révolution du Roi et du Peuple

Politique - À l’occasion de la Révolution du Roi et du Peuple, le Souverain a accordé sa grâce à 881 personnes, détenues ou en liberté.

Ilyasse Rhamir - 19 août 2025
Santé : le ministère fixe un ultimatum aux médecins absents

Le ministère de la Santé fixe au 15 septembre la date limite pour les médecins spécialistes 2023-2024 n’ayant pas rejoint leurs postes.

Mouna Aghlal - 19 août 2025
Inflation juillet 2025 : hausse des prix alimentaires et carburants

Économie - L’inflation a progressé de 0,5% en juillet 2025, tirée par la hausse des prix alimentaires et des carburants.

Ilyasse Rhamir - 19 août 2025
L’IPC en juillet 2025 révèle des hausses modérées et un recul du transport

Économie - L’IPC en juillet 2025 affiche des hausses modérées, portées par l’alimentation, l’enseignement et les services, tandis que le transport recule fortement.

Ilyasse Rhamir - 19 août 2025
Le roi Mohammed VI ordonne l’envoi d’une aide humanitaire à Gaza

Politique - En signe de solidarité, le roi Mohammed VI a ordonné l’envoi de 100 tonnes de denrées et de médicaments vers Gaza.

Ilyasse Rhamir - 18 août 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Sahara : 4 ans pour tout régler ?

Dossier - Le Maroc peut maintenant demander plus : sortir le dossier du Sahara de la quatrième commission de l'ONU, inscrire le Polisario comme organisation terroriste…

Sabrina El Faiz - 25 janvier 2025
Ces Marocains qui s’endettent pour les vacances

L’endettement pour les vacances est devenu, chez beaucoup, une évidence presque banale. On ne s’en vante pas forcément, mais on ne s’en cache plus.

Sabrina El Faiz - 2 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire