Dix pour cent. C’était la taxe qui devait s’appliquer, brutalement, sur les produits marocains à leur entrée sur le marché américain. Une taxe réciproque, disait Trump, pour prétendument corriger un déséquilibre commercial. Puis, en moins de 72 heures, la sentence est suspendue. Trêve de 90 jours. Répit ou calcul ?
Ce retournement express n’a rien d’un revirement idéologique. Il s’agit d’une stratégie bien rodée : créer le choc, observer la réaction, puis se donner une marge de manœuvre, géopolitique autant qu’électorale. Cette suspension n’annule pas la menace. Elle la reporte. Et c’est peut-être pire.
Pendant deux décennies, l’accord de libre-échange entre le Maroc et les États-Unis a été perçu comme LA voie vers l’Atlantique. Mais cette fausse pause tarifaire nous rappelle que tout accord peut être reconditionné à la volonté d’un seul homme, surtout quand les institutions deviennent des instruments de pouvoir personnel. Le Maroc, malgré ses signaux de stabilité et de partenariat stratégique, reste exposé à des logiques unilatérales. Comment planifier une stratégie d’export quand les règles changent tous les trimestres ? Comment sécuriser des investissements quand l’accès à un marché stratégique peut se volatiliser sur un coup de tweet ?
Et au fond, cette trêve pose une question plus large, continentale : quels choix pour l’Afrique face à l’instabilité des marchés dits importants ? Les entreprises africaines, souvent dépendantes d’un petit nombre de débouchés extérieurs, doivent aujourd’hui se confronter à une réalité : la diversification n’est plus une ambition, c’est une urgence.
Le Maroc, de par sa position géographique, ses accords multiples et son capital politique, a les cartes en main pour devenir un hub de rééquilibrage. Mais il faudra une vraie stratégie :
- Sortir du réflexe bilatéral pour embrasser pleinement l’intégration continentale (ZLECAf).
- Renforcer les chaînes de valeur intra-africaines.
- Investir dans des secteurs où la valeur ajoutée est locale et difficilement délocalisable.
- Et surtout, comprendre que dans un monde instable, la souveraineté économique se construit en interne, pas à Washington.
Le danger n’est pas la taxe. Le vrai danger, c’est le tweet.
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