Aïd Al Adha : une fête à prix d’or

Avatar de Hajar Toufik
Temps de lecture :

Aïd al-Adha: l’aide de la Fondation Mohammed VIDes moutons de la fête © DR

A
A
A
A
A

Cette année, Aïd Al Adha s’annonce plus coûteux pour de nombreuses familles marocaines. Alors que la tradition du sacrifice reste un moment fort de célébration et de partage, les prix ont atteint des sommets inattendus. À plus de deux semaines de la grande fête, cette hausse des coûts suscite des préoccupations et des ajustements dans les budgets des ménages.

À l’occasion de Aïd Al Adha, les prix des moutons ont connu une augmentation par rapport à l’année précédente, constituant un véritable coup dur pour le portefeuille des Marocaines, en particulier ceux aux revenus modestes. Depuis quelques années, cette fête voit son aspect financier devenir de plus en plus contraignant et les ménages, déjà éprouvés par la conjoncture économique actuelle, se retrouvent face à une hausse des prix qui dépasse les prévisions et les budgets alloués pour cette occasion.

Bien que l’offre en ovins destinés au sacrifice soit variée sur les marchés, l’achat d’un mouton représente un effort financier considérable. Les prix restent relativement élevés, comparativement à ceux de l’année dernière. Pour cette année, il faudra débourser près de 1.000 DH de plus pour acquérir un mouton. Une situation qui crée une pression supplémentaire sur les budgets familiaux, poussant certains à renoncer à l’achat du mouton traditionnel ou à chercher des alternatives moins coûteuses.

Lire aussi : Aid Al-Adha : sur 492 abattoirs, seuls 17 sont agréés

Le budget de l’Aïd : le dilemme des familles marocaines

Des témoignages recueillis par LeBrief révèlent les difficultés rencontrées par les acheteurs de moutons cette année. Saadia, habituée à payer environ 4.000 DH pour un mouton de la race Sardi, a cette fois-ci déboursé 5.000 DH, un montant inédit pour elle. Cette augmentation du prix a surpris Saadia, qui n’avait jamais eu à payer autant pour un mouton destiné au sacrifice de l’Aïd. Elle se trouve maintenant face à une dépense imprévue qui pèse lourdement sur son budget.

De son côté, Abdelkarim, employé dans une société, a quant à lui payé 4.500 DH pour un mouton de la race Bergui, alors qu’il l’achetait habituellement autour de 3.300 DH. Cette situation n’est pas unique : la flambée des prix a même poussé certains ménages à renoncer à l’achat du mouton, faute de moyens, et à se contenter d’acheter de la viande pour célébrer l’Aïd.

En termes de prix, les moutons se négocient cette année entre 3.000 et 7500 DH voire 8.000 DH. Cette fourchette de prix, nettement plus élevée que l’année précédente, reflète l’impact économique sur les consommateurs. Quant aux races importées, telles que les Mérinos espagnols, elles se vendent entre 1.800 et 3.000 DH. Bien que ces moutons soient moins chers et offrent une alternative plus abordable, les Marocains préfèrent généralement les moutons locaux. Une préférence enracinée dans les habitudes des ménages, surtout que les moutons locaux, comme les Sardi et les Bergui, sont réputés pour leur viande de très bonne qualité.

Lire aussi : Aïd Al-Adha : entre préparatifs accélérés et flambée des prix

Quid des prix dans les grandes surfaces ?

Les supermarchés offrent une alternative pour l’achat des moutons de l’Aïd, avec des prix et des races variées. Pour un Sardi, il faut compter 83 DH le kilo, 77 DH pour un Bergui et 67 DH pour un Mérinos. Par exemple, un petit mouton Sardi de 35 kilogrammes coûte près de 2.900 DH.

Il faut savoir que cette hausse des prix est expliquée par plusieurs facteurs, notamment l’augmentation des coûts de production et une relative pénurie sur le marché. Une situation qui pourrait influencer les comportements d’achat des ménages, désormais contraints de revoir à la baisse leurs attentes en termes de qualité ou de quantité.

L’impact de cette hausse des prix se fait donc sentir déjà à travers tout le pays à un peu plus de deux semaines de la fête du sacrifice. De nombreuses familles, déjà éprouvées par la crise économique et la montée des prix des produits de première nécessité, se retrouvent dans l’incapacité d’acheter un mouton pour l’Aïd.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Écoles Vertes : 48 établissements mobilisés à Casablanca en 2025

Société - À Casablanca, le programme « Écoles Vertes » confirme son impact en 2025, misant sur l’école pour ancrer durablement la culture de la propreté et de l’écocitoyenneté.

Rédaction LeBrief - 29 décembre 2025
Le Maroc voit ses barrages se remplir, mais pas partout

Société - Les pluies récentes dopent les réserves d’eau du Maroc, portant le taux de remplissage des barrages à 38%, mais certaines régions restent sous tension.

Rédaction LeBrief - 29 décembre 2025
Alerte météo : pluies fortes et neige prévues dimanche et lundi

Société - Des pluies orageuses, des chutes de neige et de fortes rafales vent sont attendues dimanche et lundi dans plusieurs provinces.

Rédaction LeBrief - 28 décembre 2025
Intempéries à Safi : mobilisation totale des autorités

Société - De fortes pluies ont provoqué la submersion de la place Sidi Bou Dahab à Safi, ravivant le souvenir des crues meurtrières et mobilisant autorités locales.

Hajar Toufik - 27 décembre 2025
Ils nous ont quittés en 2025

Société - Une année de deuil, de souvenir et d'héritage. Le Maroc et le monde ont dit adieu en 2025 à des figures emblématiques.

Rédaction LeBrief - 27 décembre 2025
Société : 10 faits à retenir sur l’année 2025

Société - En 2025, le Maroc a traversé tensions sociales, défis climatiques et crises sectorielles, tout en lançant des réformes majeures.

Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2025
Voir plus
Manifestations de la « GenZ 212 » : 60 personnalités marocaines exhortent le Roi à engager des réformes profondes

Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.

Hajar Toufik - 8 octobre 2025
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Manifestations de la « GenZ 212 » : appel à boycotter les entreprises liées à Akhannouch

Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.

Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis

Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !

Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire