Royal Air Maroc : un plan social sous hautes tensions

image defaut author user
Temps de lecture :

Le Roi a procédé ce lundi à Fès à des nominations à de hautes fonctions © DR

A
A
A
A
A

Comme annoncé la semaine dernière, la Royal Air Maroc (RAM) a décidé de réduire son trafic aérien et supprimer près de 900 postes, toutes catégories confondues (pilotes, stewards, hôtesses de l’air…). Une décision qui a été mal digérée par une partie des 600 pilotes de la compagnie aérienne marocaine et par l’Union marocaine de travail (UMT), syndicat représentant 2200 employés sur les 5000 que compte le groupe.

Jeudi 2 juillet 2020, Royal Air Maroc (RAM) a annoncé une nouvelle qui a surpris l’ensemble de ses salariés. La compagnie aérienne a adopté des mesures afin de survivre à la pandémie du Covid-19. Parmi elles, un plan de départde 900 salariés, toutes catégories confondues (180 pilotes et 500 hôtesses seront remerciés), ainsi que le licenciement économique des salariés ayant moins de 3 ans d’ancienneté. Par ailleurs, la RAM a également privilégié les départs volontaires en faveur des salariés âgés de 55 ans et plus, avec au moins une quinzaine d’années d’expérience.

Dans son éditorial du lundi 6 juillet 2020, le quotidien Les Inspirations éco souligne que la compagnie aérienne, dont les avions sont cloués au sol depuis le début de la crise économique en mars 2020, «n’avait pas d’autres choix que de procéder à des licenciements pour continuer de survivre». Selon le journal, le fait qu’aucune date n’ait encore été fixée concernant la réouverture des frontières n’a pas rassuré les dirigeants de la RAM et a certainement renforcé sa volonté d’entamer son plan d’austérité.

Une décision décriée

Une chose est sûre, le plan social n’a pas été du goût des employés de la compagnie aérienne. Le site Médias24 affirme ce lundi que l’Union marocaine de travail (UMT) ne compte pas baisser les bras et défendra les droits des salariés jusqu’au bout.

«En tant que syndicat, notre position est celle de tous les Marocains, à savoir défendre les droits des 858 mères et pères de famille qui refusent de se retrouver dans la précarité. En effet, nous ne pouvons pas nous taire, car cette décision risque de faire jurisprudence pour d’autres entreprises étatiques», souligne Allal Baba Lahcen, représentant syndical des 2200 employés de la RAM syndiqués à l’UMT.

Le syndicaliste lutte pour que les personnes concernées par ces licenciements bénéficient des mêmes droits que l’opération similaire qui avait eu lieu en 2011, à savoir des départs volontaires. Pour leur part, les pilotes estiment que le problème aurait dû être traité dans le cadre d’un dialogue consensuel entre tous les acteurs et non pas d’une façon aussi brutale que celleadoptée.

Rappelons que dans le cadre de son plan social, la RAM avait annoncé également la réduction de sa flotte. Plus de 20 avions seront cloués au sol avant de décider de leur sort (vente ou location). Parmi les avions immobilisés, on retrouve 4 Dreamliners, 4 Embraeret une douzaine de Boeing 747. La RAM avait indiqué que ses pertes en chiffre d’affaires s’élevaient à 50 millions de dirhams par jour, et que cette situation était intenable.

L’unique solution qui se présente aujourd’hui devant la compagnie aérienne estde trouver un terrain d’entente avec l’UMT et l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) afin de tourner la page Covid-19 et se projeter dans le futur.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Migration : comment les ONG internationales redessinent la politique marocaine

Société - Entre financements européens et domination des ONG internationales, la gouvernance migratoire au Maroc révèle un partenariat déséquilibré. Une enquête montre comment les acteurs locaux restent marginalisés malgré leur rôle décisif sur le terrain.

Ilyasse Rhamir - 21 novembre 2025
Lancement de la plateforme nationale de surveillance des décès maternels

Société - Découvrez la nouvelle plateforme pour le suivi des décès maternels, lancée par le ministère de la Santé à Rabat.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Le Procureur général du Roi communique sur les nouvelles dispositions du Code de procédure pénale

Politique - Le Procureur général du Roi présente des changements clés pour les parquets du Royaume. Découvrez les implications essentielles.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
CNSS : lancement du contrôle de scolarité 2025-2026 pour les enfants bénéficiaires

Société - Les parents ou tuteurs doivent impérativement déposer un certificat de scolarité dans un délai d’un mois via le service en ligne « Taawidaty ».

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
Vidéo virale d’un enfant agressé : le démenti de la DGSN

Société - La DGSN dément une vidéo montrant un enfant agressé, faussement attribuée à une école marocaine, et confirme qu’elle provient d’un pays asiatique.

Hajar Toufik - 20 novembre 2025
Affaire chlorure de potassium : carte de la transparence… ou diversion ?

Société - La tutelle plaide la pénurie de chlorure de potassium, l'opposition veut les détails de chaque appel d'offre octroyé par l'AMMPS.

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
Voir plus
Manifestations de la « GenZ 212 » : 60 personnalités marocaines exhortent le Roi à engager des réformes profondes

Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.

Hajar Toufik - 8 octobre 2025
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Manifestations de la « GenZ 212 » : appel à boycotter les entreprises liées à Akhannouch

Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.

Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire