Les migrants pris en otage entre la fermeture des frontières et le manque d’un modèle d’intégration
Hassan Bentaleb, chercheur spécialisé sur les questions migratoires et asiles © Lebrief /Ayoub Jouadi
A
A
A
A
Le phénomène migratoire au Maroc prend une tournure de plus en plus complexe, à la croisée de politiques migratoires internationales restrictives et de carences internes en matière d’accueil et d’intégration. Loin d’être un choix volontaire, la présence accrue de migrants dans les rues marocaines est devenue un cas de force majeure, conséquence directe de la fermeture des frontières européennes, a expliqué Hassan Bentaleb, chercheur spécialisé sur les questions migratoires et asiles.
Autrefois, les migrants ne faisaient que transiter par le Maroc, s’y installant quelques semaines avant de tenter de franchir les frontières vers l’Europe, notamment par Sebta. Aujourd’hui, les restrictions croissantes imposées par l’Union européenne obligent ces candidats à la migration à s’installer durablement sur le territoire marocain, parfois pendant une à deux années, a-t-il souligné. Avant d’ajouter que cette situation a transformé la migration en un marché lucratif, où franchir une frontière coûte désormais jusqu’à 5.000 dirhams.
Lire aussi : Le Maroc au cœur des routes migratoires
Cette pression accrue a accentué la précarité des migrants, souvent sans statut régulier, exposés à la marginalisation. À cela s’ajoute l’absence de centres d’accueil officiels, un sujet encore tabou au Maroc. Malgré les pressions et financements de certains pays européens, les autorités marocaines refusent d’en créer, craignant qu’ils n’attirent plus de migrants sur son territoire.
Une politique d’intégration en panne
Au-delà des enjeux de sécurité, Hassan Bentaleb révèle que le Maroc fait face à un flou sur sa propre vision migratoire. Le pays ne dispose pas d’un modèle clair d’intégration, et même dans les textes officiels, le terme est rarement défini. La stratégie migratoire de 2014, qui visait à offrir un accès aux droits fondamentaux (éducation, santé, emploi), semble avoir progressivement cédé la place à une approche plus sécuritaire depuis 2017.
Le manque de distinction entre migrants en situation régulière, réfugiés et demandeurs d’asile alimente les amalgames dans les médias et l’opinion publique, renforçant la stigmatisation dans un climat mondial où le migrant est souvent perçu comme une menace plutôt qu’un humain en quête de dignité.
Société - Conditions hivernales au Maroc en début de semaine, précipitations et neige prévues avant un retour à la stabilité samedi.
Mouna Aghlal - 17 novembre 2025Société - La démolition du Kremlin à Bouskoura entraîne la suspension du Pacha, soulignant les enjeux d'urbanisme et de réglementation.
Mouna Aghlal - 17 novembre 2025Société - Organisé les 14 et 15 novembre, l’événement avait pour thème : « Maladies infectieuses : réalisations et défis ».
Rédaction LeBrief - 16 novembre 2025Société - Arrestation à Marrakech de 5 ressortissants étrangers impliqués dans un réseau criminel spécialisé dans le piratage d’applications de paris en ligne.
Rédaction LeBrief - 15 novembre 2025Société - Plusieurs barrages à travers le Maroc ont connu une hausse de leurs volumes, confirmant l’impact direct des pluies sur les réserves d’eau.
Rédaction LeBrief - 14 novembre 2025Société - Reconnu par l’OMS comme pays maîtrisant l’hépatite B, le Maroc franchit une étape sanitaire majeure, fruit d’efforts soutenus en prévention, dépistage et prise en charge.
Hajar Toufik - 14 novembre 2025Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.
Hajar Toufik - 8 octobre 2025Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.
Sabrina El Faiz - 12 avril 2025Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.
Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !
Sabrina El Faiz - 23 août 2025Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.
Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.
Sabrina El Faiz - 24 mai 2025