Location de voitures : les nouvelles règles font débat
Location de voitures (image d'illustration) © depositphotos
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Le secteur de la location de voitures, encore fragilisé par les lourdes conséquences de la crise sanitaire liée à la Covid-19, tente de retrouver son souffle après plusieurs années de turbulences.
Alors même que les professionnels peinent à redresser leur situation financière, le ministère du Transport a introduit un nouveau cahier des charges pour encadrer un marché en pleine expansion, avec plus de 11.000 agences recensées au niveau national. Si cette réforme vise à structurer durablement le secteur, elle est perçue par de nombreux acteurs comme une pression supplémentaire. Résultat : un climat de mécontentement s’est installé.
Location de voitures : difficile reprise pour les professionnels
Les principaux points de discorde
Entré en vigueur en avril 2024 pour les nouvelles agences de location de voitures, le nouveau cahier des charges du secteur s’applique progressivement aux structures déjà existantes. Certaines obligations sont devenues effectives depuis mars 2025, tandis que d’autres, comme l’augmentation du parc de véhicules, ne seront exigées qu’à l’horizon 2027. Ce calendrier échelonné n’a toutefois pas suffi à apaiser les inquiétudes des professionnels, qui dénoncent des règles inadaptées à la réalité des agences déjà en activité.
Parmi les principales mesures, l’augmentation du capital figure en tête des contestations. Jusqu’ici, les opérateurs avaient le choix : disposer d’un capital de 500.000 DH ou de cinq véhicules. Désormais, le nouveau cahier des charges impose systématiquement un capital de 500.000 DH, quelle que soit la taille de l’agence. Une décision jugée trop lourde pour les structures modestes. « Pour les nouvelles agences, il n’y a pas de problème, elles s’engagent en connaissance de cause. Mais pour les anciennes, appliquer ce cahier de charges n’a pas de sens », souligne Abdellah Achanan, président de la Fédération des associations de location d’automobiles au Maroc (FALAM). Selon lui, la fédération réclame que cette exigence soit exclusivement appliquée aux nouveaux entrants.
Autre point de tension : la transformation obligatoire des agences opérant en tant que personnes physiques vers un statut de personne morale. Si cette obligation s’impose depuis mars 2025, elle pose de réelles difficultés pour de nombreux loueurs, notamment ceux engagés dans des crédits bancaires. Le changement de statut juridique implique, en effet, une révision complète des engagements contractuels et administratifs. Consciente de cette réalité, la directrice des transports routiers, Bahija Boucetta, a annoncé que les cas seraient étudiés individuellement, avec une approche personnalisée. Une solution appréciée par les professionnels, d’autant plus que seules 60 agences environ sont encore actives sous le statut de personne physique.
S’ajoute à cela l’obligation d’augmenter le nombre minimum de véhicules dans le parc à sept, contre cinq auparavant. Cette exigence, applicable d’ici 2027, est également critiquée. « Si, dans deux ans, un loueur n’a pas les moyens de s’acheter deux nouvelles voitures, c’est une pression inutile sur lui », déplore Achanan, qui appelle à davantage de flexibilité dans l’application de cette mesure.
Enfin, une nouveauté introduite par le nouveau cahier des charges concerne les agences souhaitant se lancer dans la location de motos. Celles-ci doivent désormais disposer de sept véhicules avant de pouvoir ajouter sept motos à leur flotte. Une condition jugée déconnectée de la réalité du terrain. « Moi, par exemple, je voulais acheter deux motos pour tester la demande dans ma région. Pourquoi exiger d’en avoir sept d’un coup ? », s’interroge Abdehalim, gérant d’une agence de location à Marrakech.
Location de voitures : cette réglementation qui ne passe pas
Déception chez les professionnels
Les professionnels du secteur estiment que le nouveau cahier des charges, bien qu’annoncé comme une réforme visant à structurer l’activité, n’a fait que répondre partiellement aux vrais défis du terrain. À leurs yeux, ce texte est davantage perçu comme un outil de régulation administrative que comme une solution aux problèmes profonds auxquels font face les agences : concurrence déloyale, prolifération d’acteurs informels, absence de soutien financier ou fiscal, et flou juridique dans la gestion quotidienne des activités. Au lieu d’apporter des réponses concrètes, le cahier des charges vient, selon eux, alourdir la charge des petites et moyennes structures, déjà fragilisées par un contexte économique difficile.
Déçus, les professionnels dénoncent l’absence de prise en compte de leurs revendications, malgré les multiples échanges avec le ministère de tutelle. Ils rappellent que des propositions concrètes ont été faites par les fédérations représentatives, mais elles ont été ignorées, ce qui a nourri un sentiment d’incompréhension. Pour beaucoup, cette réforme aurait pu être une opportunité de moderniser le secteur de manière concertée et équilibrée, mais elle s’est transformée en une contrainte subie.
Aujourd’hui, les professionnels indiquent qu’ils ne baissent pas les bras. Mobilisés, ils continuent de défendre leurs droits, notamment sur certains articles du cahier des charges qu’ils jugent illogiques, inapplicables ou injustes.
À noter que cette situation a entraîné des blocages administratifs. Certains professionnels affirment se heurter au refus des délégations régionales de délivrer les documents nécessaires à l’immatriculation ou au retrait des véhicules. Une réunion du bureau de la FALAM est d’ailleurs prévue ce vendredi afin de faire le point sur les derniers développements.
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