5 février 789 : Idriss, premier Sultan
Idriss Ibn Abdallah, descendant du Prophète Mohammed par sa fille Fatima, est arrivé après la bataille de Fakh en 786, qui a vu la répression des Alides par le califat abbasside. Traqué, il traversa le désert et trouva enfin de l’asile parmi les tribus amazighes, attirées par son héritage et son charisme. En ce 5 février 789, il fut proclamé imam et Sultan, instaurant ainsi le premier État marocain indépendant.
Une terre d’accueil et de renouveau
Le choix de Walili n’était pas anodin. A 33 kilomètres de Meknès, cette ville romaine portait des vestiges d’une vieille civilisation, avec ses colonnes et mosaïques. Mais Idriss Iᵉʳ ne venait pas pour admirer des ruines, il avait le désir de bâtir un Royaume fondé sur l’Islam et la justice.
Les tribus amazighes, fatiguées des guerres et de la domination des gouverneurs arabes de Kairouan, trouvèrent en lui un leader légitime. Son pouvoir reposait sur l’union et le respect mutuel. Peu à peu, il rassembla les troupes, mit en place une administration précoce et établit les bases d’un pays souverain qui perdurera à travers les âges.
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Idriss Iᵉʳ ne régna que quatre ans, mais son impact fut durable. Il commença la construction de Fès, future capitale intellectuelle et spirituelle. Il jeta les bases d’une dynastie qui, après lui, connaîtra des hauts et des bas, mais qui ancrera le pays dans une continuité étatique peu commune dans le monde musulman.
Son règne prit fin en 792 avec son empoisonnement par un émissaire abbasside. Cependant, son fils, Idriss II, poursuivit son rêve en le faisant évoluer. Le Royaume, né ce 5 février 789, est resté ce qu’Idriss Iᵉʳ avait souhaité : une terre de culture et de résistance.
L’expansion du Royaume
Sous Idriss II, le travail de son père se réalisa. Fès se transforma en centre vibrant du Maroc émergent. Sa position géographique la fit devenir un carrefour commercial et spirituel, attirant savants, artisans et marchands. Les caravanes du Maghreb et d’Al Andalus apportaient soie, épices et connaissances, alimentant l’essor du nouveau royaume.
L’administration se structura avec un pouvoir centralisé, désignant des gouverneurs loyaux à la dynastie idrisside. L’expansion de l’Islam se développa non pas par la force, mais par l’enseignement. Des mosquées et des médersas naquirent, créant une identité marocaine entremêlant traditions arabes, amazighes et andalouses.
L’ascension du Royaume idrisside ne se fit pas sans résistance. Les abbassides s’opposaient à ce bastion d’indépendance au sein de leur empire. Le califat omeyyade de Cordoue s’inquiétait aussi de l’influence croissante des Idrissides sur les populations du nord du Maghreb. De nombreuses menaces existaient, mais la dynastie sut gérer alliances et confrontations.
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Les Idrissides établirent une diplomatie habile, jouant sur leur lien prophétique et leur rôle de défenseurs des tribus amazighes. Cette stratégie a permis au Maroc de renforcer son indépendance et de résister aux ingérences extérieures.
Le tombeau Idriss 1ᵉʳ à Moulay Idriss Zerhoun est un site de pèlerinage. Sa mémoire perdure à travers le temps, comme un témoignage que les plus grands destins émergent souvent dans l’exil et la difficulté. Le 5 février 789 n’était pas une date comme les autres. C’était le moment où un homme, poursuivi par un empire, découvrit une terre qui lui proposa un trône.
Bien et agréablement composé
L’article quoique succint et court,embrasse presque le principe fondateur de notre cher pays très enraciné dans l’histoire .
Le récit singulatif a donné plus d’originalité et et de vigueur a des faits et événements ordinaires et plats.