Le mouvement #freekoulchi réclame la libération des « prisonniers d’opinion »

Avatar de Nora Jaafar
Temps de lecture :

freekoulchi

A
A
A
A
A

Une nouvelle campagne appelée #freekoulchi («libérez-les tous») a été lancée au Maroc pour dénoncer la répression que subissent certains utilisateurs des réseaux sociaux. Le «Comité de soutien au journaliste Omar Radi et à tous les prisonniers d’opinion», qui a initié ce mouvement de protestation, a révélé que pendant les deux derniers mois près de douze personnes ont été condamnées à de lourdes sentences pour leurs publications sur YouTube, Facebook ou Twitter.

Des activistes marocains en colère fustigent le système judiciaire du royaume. La semaine dernière, un groupe de défenseurs des droits de l’homme a dénoncé «une campagne de répressions» ciblant les utilisateurs des réseaux sociaux. Dans un communiqué de presse, les militants ont déploré que douze personnes avaient été arrêtées puis condamnées à des peines allant de 6 mois à4 ans de prison ferme pour des publications sur YouTube, Facebook ou Twitter, indique Hespress FR. La même source rapporte que c’est le « Comité de soutien au journaliste Omar Radi et à tous les prisonniers d’opinion » qui a lancé ce mouvement de protestation. Le Comité a ainsi réclamé « la liberté immédiate » pour tous les détenus, dénonçant « un État policier ». Il a expliqué que les concernés ont été accusés « d’offense au roi », « d’offense aux institutions constitutionnelles », « d’incitation à la haine », « d’outrage à fonctionnaire publicou au drapeau national », précise Hespress FR.

Les initiateurs du mouvement #freekoulchi («libérez-les tous») ont expliqué que l’objectif de cette «campagne de répression» est «en réalité de museler la liberté d’expression sur internet, alors que les nouveaux médias ont ouvert un espace aux voix indépendantes alors que les médias sont étroitement contrôlés». Ils soulignent en outre que c’est «une vengeance et un règlement de compte avec ceux qui sont en désaccord avec l’État, critiquent ses politiques ou expriment leur colère». Le Comité affirme que «les poursuites engagées à l’encontre de ces utilisateurs des réseaux sociaux, sont à forte connotation vengeresse, et s’inscrivent dans le cadre d’un règlement de compte systématique à l’adresse de tous ceux qui critiquent, affichent leurs positions ou dénoncent les lourds verdicts prononcés contre les activistes du Hirak du Rif», rapporte H24. En effet, le mouvement a souligné que les récentes condamnations ont principalement sanctionné les auteurs de messages dénonçant la situation sociale, la pauvreté etla corruption, avec des critiques virulentes ou des insultes visant le roi ou les autorités marocaines.

Preuve à l’appui, les militants ont cité le cas d’Abdelali Bahmad. Ce dernier a été condamné, le vendredi 10 janvier à Khenifra, à deux ansde prison ferme pour «outrage au drapeau national». Bahmad, un activiste chômeur âgé de 35 ans, était poursuivi pour avoir écrit fin octobre sur Facebook qu’il n’avait «pas les moyens d’acheter des allumettes pour brûler le drapeau marocain» alors qu’il avait faim, nous apprend Le Monde. Le Comité a également évoqué à l’AFP le cas du lycéen de 18 ans qui a écopé trois ans de prison ferme pour avoir publié sur Facebook une phrase du titre de rap très controversé « 3acha cha3b » (« Vive le peuple »).

Interrogé au sujet des doléances et des accusations du mouvement #freekoulchi, Hassan Abyaba, porte-parole du gouvernement, a affirmé que « la situation des droits humains ne connait aucune régression au Maroc ».Il a fermement appelé« à distinguer ceux qui s’expriment librement de ceux qui commettent des délits réprimés par la loi ». « La loi sera appliquée pour toute publication sur internet portant atteinte à la dignité des personnes et à la réputation des institutions publiques», a menacé une «source officielle», citée par H24.

Pour rappel, le «Comité de soutien au journaliste Omar Radi» a été crée fin décembre après l’arrestation du journaliste en question. Le mouvement qui défendait au début uniquement Radi, qui est actuellement poursuivi en état de liberté provisoire pour «outrage à magistrat», a très vite inclus dans sa liste de revendications lalibération de tous ceux qu’il considère comme étant des «prisonniers d’opinion».

Dernier articles
Les articles les plus lu
Séisme à Marrakech-Safi : un tremblement de terre de magnitude 4,5

Société - Un tremblement de terre de magnitude 4,5 a été détecté ce mercredi 3 septembre à 04h25 dans la région de Marrakech-Safi.

Rédaction LeBrief - 3 septembre 2025
Casablanca : feu vert pour l’accélération du projet de l’Avenue royale

Société - Casablanca veut accélérer la concrétisation de l’Avenue royale, un projet urbain majeur appelé à transformer la capitale économique et à renforcer son rayonnement international.

Hajar Toufik - 2 septembre 2025
Casablanca : arrestation d’un gardien pour l’enlèvement d’une fillette

Société - Un gardien de nuit de 38 ans a été interpellé à Souk Sebt Oulad Nemma après l’enlèvement d’une fillette de deux ans à Casablanca.

Ilyasse Rhamir - 2 septembre 2025
Cantine scolaire : le prix de la santé des enfants

Société - Dans l’enseignement privé au Maroc, la cantine scolaire est devenue incontournable. Mais derrière les repas servis aux enfants, les tarifs élevés suscitent la colère des parents. Entre qualité nutritionnelle et coût réel, le débat reste ouvert.

Ilyasse Rhamir - 2 septembre 2025
Casablanca : voici les horaires d’hiver pour le Tramway et le Busway

Société - Le tramway et le Busway de Casablanca passent à l’horaire d’hiver. Les services fonctionnent respectivement de 5h30 à 00h00 et de 6h00 à 23h30.

Ilyasse Rhamir - 2 septembre 2025
Démolitions à Dar Bouazza : les commerçants sous le choc

Société - À Lmrissa, plusieurs établissements ont été rasés par les bulldozers, plongeant restaurateurs et habitants dans l’incertitude.

Ilyasse Rhamir - 2 septembre 2025
Voir plus
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis

Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !

Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025
Casablanca : les malls en perte de vitesse, sauf exceptions

Société - Les mails de Casablanca traversent une période de transformation, entre défis liés à l’entretien, évolution des attentes et adaptation à un nouveau contexte économique.

Hajar Toufik - 8 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire