USA-Iran : Téhéran rejette l’appel au dialogue du président Donald Trump

Avatar de Nora Jaafar
Temps de lecture :

iran_etats-unis

A
A
A
A
A

Après les échanges hostiles et violents entre Téhéran et Washington, le président américain Donald Trump a appelé à l’élaboration d’un nouvel accord nucléaire avec l’Iran. La République islamique a fermement rejeté la proposition de Trump et a menacé de mener de nouvelles offensives contre des installations américaines. Ces dernières semaines, le Moyen-Orient, en particulier l’Irak, a été secoué par la frappe ordonnée par le président des USA qui a tué le général iranien Qassem Soleimani ainsi que par les tirs de missiles de représailles de Téhéran.

Le mercredi soir, après le discours du président américain, Donald Trump, les risques qu’une nouvelle guerre houleuse éclate au Moyen-Orientsemblaient s’êtreatténués. Ce dernier, qui avait approuvé la frappe du 3 janvier qui a couté la vie au général iranien Qassem Soleimani, s’est abstenu d’ordonner une action militaire contre l’Iran. Rappelons que Téhéran, pour venger l’assassinat de songénéral,a tiré le 8 janvier 22 missiles sur deux bases américaines en Irak. La télévision d’État de la République islamique avait par la suite rapporté quele ministre iranien des Affaires étrangères avait déclaré quel’offensive menée par son pays « concluait » sa riposte contre le meurtre de Soleimani.

De son côté Trump a souligné lors de sa conférence de presse de mercredi : « Le fait que nous ayons cette grande armée et cet équipement ne signifie pas pour autant que nous devons les utiliser. Nous ne voulons pas l’utiliser ». Il a précisé : « Aucun américain n’a été blessé. Aucune victime n’est à déplorer. Tous nos soldats sont en sécurité. Il n’y a que des dégâts légers ». Le président des États-Unis a également déclaré qu’il était temps que les puissances mondiales remplacent l’accord nucléaire de Téhéran de 2015 par un nouveau pacte qui permettrait à l’Iran de « prospérer ». Il a ainsi appelé l’OTAN à s’impliquer « beaucoup plus » au Moyen-Orient, rapporte le Nouvel Observateur.

Toutefois, Trump, qui fait l’objet d’une procédure de destitution et qui doit faire face à une rude élection cette année, a affirmé « qu’en réponse à l’agression iranienne, les États-Unis vont immédiatement imposer des sanctions économiques additionnelles contre le régime de Téhéran », indique Le Figaro. Une décision qui a enragé l’ambassadeur iranien à l’ONU, Majid Takht Ravanchi. Il a déploré que tant que le dirigeant américain intensifie son « terrorisme économique », Téhéran ne peut pas se fier à ses propositions de dialogues, rapporte le Nouvel Observateur qui cite l’agence de presse officielle IRNA.Les puissants Gardiens de la Révolution ont également menacé de lancer une série d’attaques au Moyen-Orient ciblant les installations des États-Unis et de leurs alliés. Amir Ali Hajizadeh, le chef de la force aérospatiale des pasdaran, a soutenu que seul le retrait des forces américaines déployées dans la région serait considéré commeune « vengeance appropriée » pour l’Iran. Il a ajouté que son pays avait, avant son attaque de mercredi, procédé à des « cyberattaques pour désactiver les systèmes de navigation d’avions et de drones américains », souligne Le Figaro.

Abdollah Araghi, le nouveau chef de la Force Quds de l’Iran, qui mène des opérations militaires à l’étranger, a quant à lui affirmé qu’il compte honorer les décisions de son prédécesseur, le général Soleimani. « Nous continuerons dans cette voie lumineuse avec puissance », a-t-il martelé. Selon Reuters, l’ancien dirigeant de la cellule élite des Gardiens de la Révolution avait établi une sphère d’influence qui traversait la Syrie, le Liban, l’Irak et le Yémen, défiant les rivauxrégionaux de l’Iran, notamment l’Arabie saoudite, les États-Unis et son ennemi juré, Israël. Soleimani, quiétait un héros national dans son pays,était considéré en Occident comme un ennemi dangereux et impitoyable, poursuit la même source.

Pour rappel, les échanges de frappes entre Téhéran et Washington ont fait suite à des mois de tension. En effet, les hostilités ont commencé quand Donald Trump a décidé en mai 2018 de retirer son pays de l’accord nucléaire iranien de 2015. Il avait par la suite procédé à l’imposition de sanctions contraignantes qui ont fait chuter les exportations de pétrole de Téhéran et étouffé son économie.

Dernier articles
Les articles les plus lu
La COP30 rouvre ses portes après l’incendie qui a stoppé les discussions

Monde - Le site de la COP30 à Belém a finalement rouvert après plusieurs heures de fermeture dues à un incendie. Les délégations ont pu regagner les lieux jeudi soir, tandis que les négociations reprennent ce vendredi, avec un calendrier déjà largement perturbé.

Ilyasse Rhamir - 21 novembre 2025
L’UE débloque 88 millions d’euros pour soutenir l’Autorité palestinienne

Monde - L’UE débloque une nouvelle enveloppe financière en faveur de l’Autorité palestinienne, tout en conditionnant son soutien à des transformations institutionnelles jugées décisives pour son rôle futur dans la région.

Ilyasse Rhamir - 21 novembre 2025
Le site de la COP30 temporairement fermé après un incendie à Belém

Monde - La Zone Bleue de la COP30 a été brièvement fermée suite à un incendie maîtrisé, perturbant la conférence climatique à Belém.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
COP31 : Antalya en lice pour 2026

Monde - La Turquie finalise un accord pour organiser la COP31 à Antalya, marquant un tournant dans les négociations environnementales.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Gaza : nouveau bilan de 33 morts après des frappes israéliennes

Monde - Un nouveau bilan de la défense civile fait état de 33 victimes à Gaza après une série de frappes israéliennes visant des positions du Hamas.

Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025
Ukraine : 25 morts dans une frappe russe au moment d’efforts diplomatiques en Turquie

Monde - Vingt-cinq personnes ont perdu la vie dans une attaque russe menée dans l’Ouest de l’Ukraine, au moment où Volodymyr Zelensky se rend en Turquie pour tenter de réactiver un processus diplomatique paralysé depuis des mois et rallier Washington à ses efforts.

Ilyasse Rhamir - 19 novembre 2025
Voir plus
Israël-Iran : et si ce n’était que le début ?

Monde - Les frappes israéliennes ont endommagé certaines infrastructures, mais elles n’ont pas neutralisé le programme nucléaire iranien.

Sabrina El Faiz - 14 juin 2025
La CPI et immunités d’État : le cas Netanyahu et les ambiguïtés du droit international. Interview

Monde - La France, le 27 novembre, qui a souligné pour la première fois l’immunité de Benjamin Netanyahu, en raison du statut d’Israël, non partie au Statut de Rome

Farah Nadifi - 28 novembre 2024
Palestine : qui reconnaît, qui hésite et qui refuse ?

Monde - Depuis plus de trois décennies, la question de la reconnaissance de la Palestine divise et interpelle la communauté internationale.

Hajar Toufik - 24 septembre 2025
Fumée blanche : un pape élu

Monde - De la fumée blanche s'est échappée jeudi à 18H08 (17H08) de la chapelle Sixtine au Vatican, annonçant l'élection d'un nouveau pape pour succéder à François.

Sabrina El Faiz - 8 mai 2025
Soudan : la « reine nubienne »

Les hausses de prix et les pénuries alimentaires ont provoqué des manifestations contre le gouvernement d'Omar al-Bashir en décembre 2018, mais les plus grandes manifestations…

Arnaud Blasquez - 11 avril 2019
Le grand retour des BRICS

Monde - Le Sommet des BRICS est marquée par la guerre en Ukraine, et l’absence de Poutine, sous mandat d’arrêt international.

Rédaction LeBrief - 22 août 2023
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire