Les manifestations contre le pass vaccinal se poursuivent

Avatar de Mohamed Laabi

Temps de lecture :

Nabila Mounib

A
A
A
A
A

Les protestations contre la décision gouvernementale d’imposer le pass vaccinal se poursuivent pour la deuxième semaine de suite. Ce dimanche, des manifestations ont eu lieu à Casablanca, Rabat, Tanger, Agadir, Oujda et Fès. Le point sur les tenants et les aboutissants de ces protestations avec Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU).

« Non, au pass vaccinal », « Le peuple veut que le pass tombe », des slogans qui ont fortement résonné ce dimanche 31 octobre dans plusieurs villes du Royaume. Des centaines de citoyens (vaccinées ou pas) sont sortis notamment à Casablanca, Rabat, Tanger, Agadir, Oujda et Fès pour faire entendre leurs voix et dire non à la décision gouvernementale d’imposer le pass vaccinal pour accéder à des endroits publics.

Ces protestations ont été diffusées en masse sur les réseaux sociaux faisant réagir plusieurs personnalités et influenceurs. Dans une vidéo sur son compte Instagram, Mustapha Swinga a dénoncé le caractère obligatoire dupass vaccinal. «Cela donne le sentiment aux non-vaccinés d’être des étrangers dans leur propre pays, tout cela parce qu’ils ont refusé de se faire vacciner. La vaccination n’est pas obligatoire, mais le pass vaccinal l’est, le vaccin est donc rendu insidieusement obligatoire», souligne l’influenceurdont sonprofil Instagram qui compte plus d’un million d’abonnés.

L’influenceur propose des alternatives pour les personnes qui ne souhaitent pas se faire vacciner. «Il est difficile d’imposer à quelqu’un d’injecter un produit qu’il redoute. Dans d’autres pays, ils ont proposé des solutions alternatives tels que le test PCR. Aujourd’hui et à titre d’exemple, tu ne peux pas priver un étudiant d’aller passer un concours à l’étranger, le priver de cet événement important pour sa carrière professionnelle juste parce qu’il n’a pas de pass vaccinal», dit-il.

Mustapha Swinga n’est pas le seul à livrer ce coup de gueule. Contacté par nos soins, Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), a révélé sa position quant à cette question.

«Cette décision a été prise sans concertation et débat démocratique. Le fondement juridique n’est pas solide. Ces manifestations doivent interpeller les responsables pour qu’ils puissent revoir cette décision qui va à l’encontre non seulement des libertés des citoyens, mais ausside tout ce qui a été promis notamment pour la relance de l’économie du pays», souligne Nabila Mounib.

Lire aussi :Le pass vaccinal fait toujours réagir

Notre intervenante note que les Marocains onttoujours su manifester de manière pacifique pour alerter sur ce qui ne va pas. «Aujourd’hui, la situation est alarmante concernant le chômage et la hausse des prix et on vient imposer ce pass vaccinal. En plus de cela, les gens ne comprennent pas le timing de cette obligation alors que la vaccination dans notre pays est très avancée par rapport à beaucoup d’autres pays»dit-elle.

«On ne doit pas faire du suivisme aveugle»

Interrogée sur les solutions alternatives au pass vaccinal, Nabila Mounib souligne qu’il est impossible de demander à chaque fois le test PCR pour deux raisons : la première est que «c’est cher et que les gens n’ont pas les moyens» et le second c’est qu’il ne livre pas un diagnostic clair et précis sur la contamination d’une personne. «À mon avis, il faut continuer de respecter toutes les mesures préventives, préparer les hôpitaux… etc. et en parallèle réfléchir ensemble avec les scientifiques à une autre solution».

Lire aussi :Pass vaccinal, immunité collective, réforme de la Santé… les précisions d’Aït Taleb

Nabila Mounib conclut en disant que ce n’est pas parce que le pass vaccinal a été instauré par d’autres pays, que l’on doit faire du «suivisme aveugle». «L’imposition du pass vaccinal n’a pas lieu d’être. Les libertés des gens doivent être respectées, notamment celles qui concernent la vaccination. Cela est important pour l’intérêt de notre pays, de notre économie et pour la préservation de la paix sociale. Le développement d’un pays ne peut pas se faire sans cohésion, on ne se développe pas si les gens ne sont pas contents, s’ils ont peur et voient que leurs libertés sont bafouées», note Nabila Mounib.

Rappelons que la parlementaire est interdite d’accès au Parlement, car elle ne dispose pas de pass vaccinal. «J’ai présenté à deux reprises des tests PCR qui justifient que je ne suis pas porteuse du virus et que je ne constitue aucun danger pour autrui, mais ils ne l’ont pas accepté», se désole la secrétaire générale du PSU. Mounibva-t-elle pouvoir finalementpratiquer ses fonctions en tant qu’élue de la nation ? Affaire à suivre.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Safi : près de 2,5 tonnes de résine de cannabis saisie

Société : Lors d'une saisie de 60 ballots de Cannabis, la police de Safi a interpellé deux personnes soupçonnées de trafic de stupéfiants.

Mouna Aghlal - 30 juillet 2025
Bab Sebta : la douane a récupéré 4.770 kg de cocaïne

Société : Société - Une femme a été interpellée mardi soir à Bab Sebta. Lors d'une fouille approfondie, 4,770 kg de cocaïne ont été saisis.

Mouna Aghlal - 30 juillet 2025
Corruption : fin de partie pour Mohamed Karimine et Aziz El Badraoui

Société : Mohamed Karimine et Aziz El Badraoui ont été condamnés à 7 et 6 ans de prison pour détournement de fonds publics.

Mouna Aghlal - 29 juillet 2025
Télécoms : forte progression des abonnements au 1er trimestre 2025

Société - Le Maroc franchit un nouveau cap avec près de 57,4 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et un taux de pénétration record.

Ilyasse Rhamir - 29 juillet 2025
Nador : alerte après une intoxication collective, les autorités rassurent

Société - À Zaïo, seize personnes ont été hospitalisées après avoir consommé un gâteau contenant des éclats de verre lors d’une fête. Les analyses médicales ont écarté tout risque grave.

Mouna Aghlal - 29 juillet 2025
Ethiopie : le Maroc appelle à la création d’un fonds dédié à la sécurité alimentaire en Afrique

Société - Le ministre Ahmed El Bouari a plaidé pour une transformation durable des systèmes alimentaires, fondée sur l’innovation, la gouvernance inclusive et la coopération Sud-Sud.

Mbaye Gueye - 28 juillet 2025
Voir plus
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis

Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !

Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025
Aïd Al-Adha : amende pour le sacrifice du mouton ? Le vrai du faux

Société - À quelques semaines de Aïd Al-Adha, une rumeur sur une prétendue amende pour le sacrifice du mouton sème le doute chez les Marocains.

Hajar Toufik - 16 mai 2025
IA : avons-nous encore un libre arbitre ?

Dossier - Confiance dans les GPS, les avis en ligne ou des suggestions d'algorithme, nous déléguons notre libre-arbitre à des logiques invisibles.

Sabrina El Faiz - 3 mai 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire