Gouvernement Akhannouch : dernières retouches avant la nomination

Avatar de J.R.Y
Temps de lecture :

Aziz Akhannouch (RNI) au milieu, entouré de Nizar Baraka (PI), à gauche et Abdellatif Ouahbi (PAM), à droite © Mounir Mehimdate

A
A
A
A
A

Le nouvel exécutif dirigé par Aziz Akhannouch sera probablement nommé la semaine prochaine par le roi Mohammed VI. Les noms des ministres ont été soumis au Cabinet royal. L’architecture gouvernementale repose sur une répartition par pôles. Il s’agira tout comme El Otmani II, d’un cabinet au format réduit.

Il semblerait que les membres des instances dirigeantes des trois partis formant la coalition gouvernementale aient reçu les mêmes instructions. Pas un mot aux médias sur les discussions en cours pour déterminer l’architecture et la composition du gouvernement Akhannouch. LeBrief est parti à la chasse aux nouvelles et a pu glaner quelques informations sur ce qui se trame dans les coulisses. Selon une source bien informée, une nouvelle liste rectifiée avec une vingtaine denoms deministres proposés a été envoyée au Cabinet royal. Cette liste remodelée inclut des profils jeunes et compétents avec les noms de trois personnalités féminines. Les trois alliés que sont le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Parti de l’Istiqlal (PI), ont été obligés de revoir leurs suggestions initiales pour mettre des personnes à la tête de plusieurs départements regroupés en de « super-ministères ».

Lire aussi :Nouveau gouvernement : quelle est la prochaine étape ?

Vous avez dit « super-ministres » ?

En effet, le regroupement en une seule structure de plusieurs départements ministériels jusque-là autonomes va permettre une transversalité et une meilleure efficience dans la réalisation des politiques publiques. Par exemple, le ministère de l’Énergie et des Mines rejoindrait celui de l’Industrie et du Commerce. Sans surprise, le nom de Moulay Hafid Elalamy a été soumis à l’approbation du Chef de l’État pour gérer ce grand pôle. Pour ne pas se tromper dans le casting, le trio RNI-PAM-PI a tenudes réunions quotidiennes afin de formuler une vision commune sur la répartition des postes ministériels et de préparer le programme du gouvernement.

Lire aussi :Coalition gouvernementale : place à la négociation des portefeuilles ministériels

Persona non grata

Plusieurs noms choisis par leurs partis pour intégrer le gouvernement Akhannouch ont été écartés. Il s’agit d’anciens ministres comme Rachid Talbi Alami et Mohamed Aujjar pour le RNI, Ahmed Akhchichine pour le PAM et Karim Ghellab pour le PI. Ces derniers représentent l’ancienne génération ou ont échoué dans leur mission ministérielle auparavant ou dans les précédentes élections. Akhannouch ne se seraitjamais aventuré à mettre le nom de Mohamed Boussaid sur la liste des ministres proposés. Ce dernier ayant été limogé par le Roi en 2018.

Les vrais ministrables

Parmi les noms qui ont obtenu la faveur des trois formations politiques figurent ceux de hauts cadres qui ont les compétences requises pour faire partie du gouvernement. Du haut de ses 64 ans, Mohamed Sadiki, actuel secrétaire général du ministère de l’Agriculture,titulaire d’un doctorat d’État ès sciences agronomiques et d’un PhD de l’Université du Minnesota (USA), pourrait succéder à Akhannouch à la tête dudit ministère. Sadiki a rejoint le RNI récemment et a été élu député dans la circonscription de Berkane. Du côté du PAM, on évoque le nom du jeune militant et ex-député Younes Sekkouri (2011-2016). Sekkouri est Docteur en management stratégique de l’ISCAE et titulaire de deux Excecutive MBA (Points et Chaussées de Paris et la Fox School of Business – Temple University aux USA). Enfin, le parti de la balance compte sur la nomination de Fouad Douiri au sein du gouvernement Akhannouch. Ancien ministre de l’Énergie, élu lors des dernières élections régionales à la circonscription de Hay Hassani à Casablanca, Douiri est ingénieur de formation, lauréat de l’École nationale des ponts et chaussées à Paris où il a obtenu son diplôme d’ingénieur civil en 1982, avant d’achever ses études de Doctorat à l’École des mines de Paris en 1985.

Lire aussi :Gouvernement Akhannouch : des défis sociaux et économiques à relever

Quid de Ouahbi et de Baraka?

Les secrétaires généraux du PAM et du PI ne veulent pas être ministres. Le numéro 1 du parti du tracteur dit vouloir se consacrer à la gestion de son parti alors que le leader de l’Istiqlal lorgne le perchoir. Ayant été ministre de l’Économie et des Finances puis ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, Baraka ne souhaite pas être sous les ordres de son allié Akhannouch. Il préfère occuper la fonction prestigieuse de président de la Chambre des représentants, troisième personnage de l’État marocain.

Quelques jours seulement nous séparent de l’élection des membres de la Chambre des Conseillers, prévue mardi prochain, dernière et ultime étape dans le marathon électoral 2021. Et ce n’est pasque cela, car il s’agit aussi d’une échéance qui représentepour les partis politiquesun véritable test au vu des enjeux posés. Parce qu’il ne faut pas l’oublier, le poste de président de la Chambre haute est aussi à pourvoir. Cette option a fait partie des discussions des alliés. Ça sera sans doute un PAMiste qui sera porté à la présidence de cette Chambre alors que Abdellatif Ouahbi avait appelé plusieurs fois à supprimer le système bicaméral qui a montré son inefficacité et qui alourdit le budget de l’État.

La semaine prochaine sera décisive à tous les niveaux. Le gouvernement Akhannouch sera en place, le processus électoral sera bouclé et le Roi ouvrira la 11e législature. Il restera à Akhannouch et à son équipe que d’obtenir le vote de confiance de la 1re Chambre, un vote acquis d’avance au vu de la confortable majorité du trio RNI-PAM-PI.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Mouvement Damir : un nouveau mémorandum pour réformer la vie politique

Politique - Voici les grandes lignes du nouveau mémorandum intitulé « Le Maroc politique que nous voulons », du Mouvement Damir.

Rédaction LeBrief - 16 novembre 2025
Massar Al-Injazat : bilan gouvernemental, réformes et priorités régionales

Politique - Lors de la septième étape du programme « Massar Al-Injazat », Akhannouch a réaffirmé que l’exécutif poursuit la mise en œuvre de ses réformes.

Rédaction LeBrief - 15 novembre 2025
Abdellah Bouanou critique vivement la réaction du ministère de la Santé

Politique - Dans un post publié sur sa page Facebook, le député Abdellah Bouanou dénonce l’absence de transparence du ministère de la Santé concernant des soupçons de conflit d’intérêts et exige une commission d’enquête sur l’attribution des autorisations temporaires.

Ilyasse Rhamir - 14 novembre 2025
La Chambre des représentants valide le PLF 2026 à la majorité

Politique - La Chambre des représentants approuve le projet de loi de finances 2026 à la majorité lors d'une séance plénière décisive.

Mouna Aghlal - 14 novembre 2025
Nasser Bourita reçoit les nouveaux ambassadeurs accrédités auprès du Maroc

Politique - Six pays (Jamaïque, Turkménistan, Maldives, Géorgie, Costa Rica et Sri Lanka) ont officiellement accrédité leurs ambassadeurs auprès du Maroc. Nasser Bourita a reçu leurs lettres de créance, confirmant le renforcement des relations diplomatiques du Royaume.

Ilyasse Rhamir - 14 novembre 2025
La Chambre des représentants adopte la première partie du PLF 2026

Politique - La Chambre des représentants a adopté la première partie du PLF 2026, au terme d’une séance nocturne marquée par de vifs débats et de nombreux amendements.

Hajar Toufik - 14 novembre 2025
Voir plus
Sahara : 4 ans pour tout régler ?

Dossier - Le Maroc peut maintenant demander plus : sortir le dossier du Sahara de la quatrième commission de l'ONU, inscrire le Polisario comme organisation terroriste…

Sabrina El Faiz - 25 janvier 2025
Sahara : Guterres appelle à un changement de cap

Politique - L’ONU tire la sonnette d’alarme : le Sahara reste en tension, Guterres appelle les parties à un changement de cap pour éviter l’escalade.

Hajar Toufik - 25 août 2025
Fête du Trône : le Roi adresse un discours à la Nation

Le roi Mohammed VI a adressé, mardi, un discours au peuple marocain à l’occasion du 26e anniversaire de son accession au Trône. Voici le texte…

Rédaction LeBrief - 29 juillet 2025
Parlement : la diplomatie de l’ombre

Dossier - À l’instar d’un pur-sang arabe, le Parlement avance toujours, rectifiant ses virages au besoin. Immersion dans un univers parallèle.

Sabrina El Faiz - 28 décembre 2024
Le roi Mohammed VI adressera un discours à son peuple ce soir

Politique - Le Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie annonce que le roi Mohammed VI adressera un discours à son peuple.

Rédaction LeBrief - 31 octobre 2025
Le Roi préside à Rabat un Conseil des ministres

Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres à Rabat, validant des réformes importantes, des nominations stratégiques et des conventions renforçant la coopération internationale.

Hajar Toufik - 12 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire