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Hostilité envers le Maroc : jusqu’où ira Alger ?

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Les responsables civils et militaires algériens poursuivent leur acharnement contre le Maroc. Dernière sortie, celle du chef d’état-major de l’armée algérienne. Saïd Chanegriha s’en est violemment pris mardi au Maroc, accusant le Royaume d’ourdir des « conspirations » contre l’Algérie. De son côté, Amar Belani, envoyé spécial algérien chargé de la question du Sahara « occidental » et du Maghreb, n’a pas exclu de nouvelles mesures contre le Maroc.

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C’est un État en état d’émaciation dont les dirigeants sont incapables de subvenir aux besoins quotidiens de base du peuple en termes d’approvisionnement régulier en eau, en électricité et en produits de base,qui tente de trouver des excuses en sortant la carte de « l’ennemi marocain », responsable de toutes ses défaillances et même des catastrophes naturelles.

Les gesticulations de Changehira

Mardi, le chef d’état-major de l’armée algérienne a une nouvelle fois pointé du doigt le Maroc dans un discours au siège de la 2e région militaire à Oran. «Ce régime (marocain) expansionniste est allé trop loin, dans les conspirations et les campagnes de propagande subversives visant à réduire le rôle de l’Algérie dans la région», a gesticulé Saïd Changehira. Le général septuagénaire a également accusé le Maroc de «tenter de porter atteinte à l’unité « du peuple algérien » en semant la discorde et la division en son sein». Il a affirmé que ces actes «seront voués à l’échec, car l’Algérie est déterminée (…) à défendre sa souveraineté, son unité nationale et sa décision souveraine». L’Algérie «est prête à faire face, avec rigueur et fermeté, à tous les plans sinistres, qui se trament secrètement et ouvertement, visant l’État-nation et ses symboles», a-t-il renchéri.

Les menaces de Amar Belani

Dans une récente interview accordée à l’agence Reuters, Amar Belani, envoyé spécial algérien chargé de la question du Sahara « occidental »et des pays du Maghreb, a donné plus de détails sur la décision d’Alger de fermer son espace aérien aux avions marocains. Belani a expliqué que cette décision «préventive est dictée par des raisons impératives de sécurité nationale, compte tenu de l’existence d’indices concordants et d’éléments probants sur la conception ainsi que sur la poursuite d’actions hostiles dirigées contre notre pays (l’Algérie)».

Lire aussi :Fermeture de l’espace aérien algérien aux avions marocains : quelles implications ?

Amar Belani n’a pas exclu de nouvelles mesures contre le Maroc. «Dans ce contexte particulier où l’animosité et les desseins malveillants sont irrécusables, l’adoption de mesures supplémentaires n’est pas à exclure et l’Algérie fera preuve d’une extrême vigilance et d’une fermeté absolue pour la protection et la sanctuarisation de son territoire national», dixit le prétendu diplomate algérien. Sur les réseaux sociaux, les trolls et autres mouches électroniques diffusent des discours de haine envers le peuple marocain. De supposés appels ont été lancés pour débaptiser l’avenue Mohammed V de la capitale algérienne, alors que d’autres plaident pour l’expulsion de tous les Marocains présents sur le territoire algérien.

Lire aussi :Maroc-Algérie : les dessous d’une rupture

À quoi s’attendre de plus?

Après la rupture des relations diplomatiques le 24 août dernier et la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions marocains le 22 septembre dernier (les frontières terrestres étant fermées depuis 1994), que peut faire de plus Alger pour exacerber les tensions avec le Maroc? De l’avis de plusieurs observateurs, il ne reste plus au régime algérien que de déclarer la guerre. Pour ce faire, le régime algérien opte pour des provocations sur le terrain. L’incursion de l’armée algérienne dans la localité de Oued Zelmou près de Bouarfa, opérée le jeudi 23 septembre dernier, en est la preuve. Comme pour les terres d’El Arja près de Figuig, le régime d’Alger, prétextant la souveraineté sur ce territoire, a appelé les habitants à quitter les lieux. Grâce à un rapide déploiement des Forces armées royales (FAR), l’armée algérienne s’est retirée de Oued Zelmou. Elle aura tout de même bloqué pendant une courte durée une partie de la route nationale n°10 reliant Errachidia à Bouarfa, sous prétexte qu’elle est construite sur le territoire algérien. Ce genre d’actions peut facilement provoquerl’irréparable. Il suffit d’un excès de zèle de la part d’un haut gradé de l’armée pour plonger la région dans une guerre injustifiée.

Lire aussi :Incursion de l’armée algérienne dans la localité marocaine de Oued-Zelmou

Ouverture exceptionnelle des frontières terrestres

Une quarantaine de migrants marocains ont été renvoyés mardi au Maroc depuis l’Algérie à travers la frontière terrestre entre les deux pays voisins, fermée depuis 1994 et ouverte exceptionnellement à cette occasion. L’information émane de l’ONG marocaine Aide aux migrants en situation vulnérable (AEMSV). «Les autorités algériennes ont remis à leurs homologues marocaines une quarantaine de migrants à travers le poste-frontière de Zouj Bghal, ouvert exceptionnellement», a déclaré à l’AFP Hassane Ammari, responsable de l’AEMSV. Cette association avait précédemment écrit aux autorités algériennes pour tenter d’obtenir la libération de migrants marocains, à la demande de leurs familles. Certains de ces migrants marocains ont été arrêtés sur le sol algérien alors qu’ils tentaient la traversée vers l’Europe depuis la Tunisie ou la Libye.

Les relations avec notre voisin de l’Est se sont sérieusement dégradées ces derniers mois. Les deux pays se sont vertement critiqués lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU. L’Algérie accuse à tort le Maroc de mener des actions hostiles à son égard sans en apporter la moindre preuve. Si les officiels algériens affirment que le Maroc soutientle Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et l’organisation Rachad, tous deux classés comme étant des mouvements terroristes par l’Algérie, le Royaume adopte une attitude de retenue face à des agissements irresponsables et des accusations infondées de la part d’un voisin dont le régime est au bord de l’implosion.

Lire aussi :Sahara : l’engagement du Maroc et les réticences de l’Algérie

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