Driss Aissaoui : «l’USFP a besoin de se régénérer»

image defaut author user
Temps de lecture :

Driss Aissaoui, analyste et expert en politique © DR

A
A
A
A
A

Après la formation de la majorité gouvernementale, nous avons contacté l’analyste politique Driss Aissaoui. Notre intervenant nous a livré ses impressions sur cette coalition, sur le rôle du PAM dans la majorité, sur l’absence du MP et de l’UC et sur le futur de l’USFP. Interview.

LeBrief : Comment jugez-vous la nouvelle coalition gouvernementale annoncée par Aziz Akhannouch ?

Driss Aissaoui : Il était attendu que le RNI, qui a gagné les élections, choisisse les partis politiques ayant d’abord le maximum de convictions et de points en commun avec lui. Le RNI cherchait également des partis qui ont assez d’élus pour pouvoir constituer une majorité gouvernementale et surtout parlementaire.

Je pense que cette coalition gouvernementale ade quoi faire un travail gouvernemental intéressant parce que ce sont des équipes qui vont s’installer au moment même ou des grands chantiers vont être lancés. Il y a un certain nombre de réformes que le prochain gouvernement devra mener et le RNI est bien placé pour le faire.

Quelle est selon vous la force de cette coalition ?

Le RNI est un parti politique qui a de l’expérience. Il a géré les finances, le commerce et l’industrie, l’agriculture ainsi que beaucoup de secteurs importants. Akhannouch a mis en place un plan Maroc vert qui donne à ce jour des résultats positifs pourl’activité agricole. Idem pour l’Istiqlal qui a beaucoup d’expérience dans la matière. Il ne faut pas l’oublier. Le PI est l’un des partis qui a présenté le plus de cadres dans la gestion des différents gouvernements. Je pense qu’il va apporter ce qu’il faut pour pouvoir conduire les réformes là où elles doivent aller.

Lire aussi :Coalition gouvernementale : place à la négociation des portefeuilles ministériels

Et le PAM dans tout ça ?

Le PAM est un parti politique qui est passé par des moments difficiles. Il vient tout juste de sortir d’une grande crise qui l’a secoué. Aujourd’hui, ils ont eu la force de pouvoir se reprendre en main, se présenter aux élections et de recueillir un nombre important de voix qui se sont exprimées en leur faveur.

C’est la première fois que le PAM rejoint la majorité depuis sa création, ce manque d’expérience dans la gestion gouvernementale ne risque-t-il pas de leur jouer des tours ?

Il y a quelques noms au sein du PAM qui peuvent jouer des rôles importants dans le prochain gouvernement. Ces gens pourraient être déployés dans certains départements tels que le ministère de la Justice ou encore au niveau des affaires sociales. Par contre, je ne les vois pas gérer les ministères techniques.Ces derniers demandent une grande expérience et je ne pense pas que le PAM soit assez outillé pour ce genre de postes actuellement.

L’absence du MP et de l’UC de la majorité gouvernementale vous a-t-elle surpris ?

Pas vraiment. Je ne pense pas que l’absence de ces deux partis politiques puisse poser un problème pour le RNI. D’abord, parce que le nombre d’élus au sein de ces deux partis politiques ne pèse pas lourd dans la balance. Puis parce que ce sont des partis politiques qui sont en parfaite entente avec le RNI. Ils seront donc plus un soutien au niveau parlementaire que des partis politiques qui vont jouer le rôle d’opposition. Ils joueront le rôle d’opposition quand il faudra, mais ils resteront à la disposition du RNI et du nouveau gouvernement à chaque fois qu’on leur demandera de le faire.

Lire aussi :Majorité gouvernementale : les dés sont jetés

L’autre parti “déçu” de l’issue de cette coalition gouvernementale, c’est l’USFP. Comment voyez-vous l’avenir de cette formation politique ?

Sincèrement, je ne m’attendais pas à ce que le RNI fasse l’impasse surl’USFP, mais je pense que les gens du RNI ont dû remarquer que faire participer un patron comme Driss Lachguar, tel qu’on le connaît, est extrêmement difficile pour faire marcher les choses.

L’USFP est un parti politique qui a besoin aujourd’hui de réfléchir sur lui-même et de se roder, car en fin de compte, c’est dans l’opposition que l’USFP a été le plus fort à travers l’histoire. J’espère que ce nouveau passage par l’opposition donnera l’opportunité à ce parti de se régénérer et si Driss Lachguar annonce qu’il ne briguera pas un troisième mandat, c’est tant mieux. Cela ouvrira la possibilité à d’autres jeunes de prendre enfin leurs responsabilités au sein de ce parti politique.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Rabat accueille la première édition du Forum africain du Parlement de l’enfant

Politique - Un forum inédit réunit à Rabat des enfants parlementaires de 28 pays africains pour débattre des priorités en matière d’éducation, de santé et de protection, dans une dynamique qui valorise la jeunesse comme moteur du développement continental.

Ilyasse Rhamir - 21 novembre 2025
Le ministre ghanéen des Affaires étrangères salue la résolution 2797 du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara

Politique - Samuel Okudzeto Ablakwa approuve la résolution 2797 sur le Sahara lors de sa visite à Rabat.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Bourita et son homologue ghanéen unissent leurs forces contre le phénomène des enfants soldats

Politique - À Rabat, Bourita et son homologue abordent la crise des enfants soldats lors de la Conférence sur la Démobilisation et la Réintégration.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Rabat renforce ses liens avec la Tanzanie à travers la diplomatie parlementaire

Politique - Le Maroc et la Tanzanie renforcent leurs liens à travers une visite officielle, promouvant la coopération africaine.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Le CSPJ met en lumière ses actions en matière de droits humains

Politique - Le CSPJ renforce la protection des droits humains et des libertés individuelles, agit sur la scène internationale et réduit la détention préventive pour consolider la justice au Maroc.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Le Conseil de gouvernement adopte une série de textes structurants

Politique - Réuni à Rabat, le Conseil de gouvernement a entériné plusieurs décisions majeures : modernisation de la profession de Adoul, examen d’un accord militaire avec l’Éthiopie et validation de multiples nominations à des postes stratégiques dans divers départements ministériels.

Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025
Voir plus
Sahara : 4 ans pour tout régler ?

Dossier - Le Maroc peut maintenant demander plus : sortir le dossier du Sahara de la quatrième commission de l'ONU, inscrire le Polisario comme organisation terroriste…

Sabrina El Faiz - 25 janvier 2025
Sahara : Guterres appelle à un changement de cap

Politique - L’ONU tire la sonnette d’alarme : le Sahara reste en tension, Guterres appelle les parties à un changement de cap pour éviter l’escalade.

Hajar Toufik - 25 août 2025
Fête du Trône : le Roi adresse un discours à la Nation

Le roi Mohammed VI a adressé, mardi, un discours au peuple marocain à l’occasion du 26e anniversaire de son accession au Trône. Voici le texte…

Rédaction LeBrief - 29 juillet 2025
Parlement : la diplomatie de l’ombre

Dossier - À l’instar d’un pur-sang arabe, le Parlement avance toujours, rectifiant ses virages au besoin. Immersion dans un univers parallèle.

Sabrina El Faiz - 28 décembre 2024
Le roi Mohammed VI adressera un discours à son peuple ce soir

Politique - Le Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie annonce que le roi Mohammed VI adressera un discours à son peuple.

Rédaction LeBrief - 31 octobre 2025
Le Roi préside à Rabat un Conseil des ministres

Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres à Rabat, validant des réformes importantes, des nominations stratégiques et des conventions renforçant la coopération internationale.

Hajar Toufik - 12 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire