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Les étudiants en médecine du public ne décolèrent pas et poursuivent leur mouvement de grève entamé il y a plusieurs semaines. Ils risquent de perdre une année et même, pour certains, d’être renvoyé de la Fac. Après les négociations, les ministères de l’Éducation et de la Santé ont adopté une position ferme. Les examens s’achèvent ce 25 juin et ceux qui n’y auront pas participé ont encore une chance au moment de la session de rattrapage. Sinon, les boycotteurs vont tout simplement redoubler, a insisté le ministre de la Santé. Englués dans le mouvement, certains étudiants qui voudraient en sortir pour ne pas mettre en péril leur année feraient l’objet de pression.
Le principal point de discorde aujourd’hui est l’ouverture du concours de résidanat dans les Centres Hospitaliers universitaires (CHU) aux étudiants du privé. Les étudiants du public y sont totalement opposés. Le concours de résidanat est un examen pour tout médecin voulant se spécialiser. Il est accessible à tous les étudiants qui ont validé la cinquième année et tous les stages requis. Le nombre de postes est déterminé en fonction des besoins du ministère de la Santé et des capacités d’accueil des services formateurs. Les places étant limitées, ce sont donc les meilleurs qui accèdent au titre de résident. Une fois le concours réussi, chaque candidat doit choisir un poste de spécialité et le type d’engagement souhaité : bénévole ou contractuel. Le choix de la spécialité se fait selon l’ordre de mérite dans la discipline choisie. Les résidents bénévoles sont rémunérés 3 000 DH net par mois et les résidents contractuels 7 000 DH net.
Tout étudiant compétent en médecine, privée ou publique, a droit au résidanat dans les CHU
Le changement aujourd’hui est l’ouverture de ce concours pour le résidanat dans les CHU pour les étudiants du privé. Pour le gouvernement, il y a une urgence à accélérer la formation des spécialistes et des cadres médicaux. Le Maroc fait partie des pays dans lesquels la pénurie en ressources humaines médicales est élevée. L’on y compte 7 médecins pour 10 000 habitants, 3 fois en dessous du minimum de 23 médecins pour 10 000 habitants recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.
Derrière les meneurs de la grève, le gouvernement voit l’activité de certains groupes islamistes. Les étudiants, eux, réfutent l’influence d’un quelconque mouvement. En tout cas, la revendication des étudiants en médecine du public sur le concours de résidanat est quelque part l’expression d’un malaise dans la société. Sinon un étudiant, qu’il soit dans le privé ou le public a les mêmes droits. Il appartient à l’État d’instaurer un système où c’est la méritocratie qui prime.
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