Wafa Assurance : la destruction méthodique de Ramsès Arroub (6/6)

S’il y a une compagnie d’assurances marocaine qui pouvait prétendre avoir tout réussi, c’est bien Wafa Assurance. Pourtant, cette belle «success-story» se retrouve, aujourd’hui, l’ombre d’elle-même.

A A A A A

Tribune

Nabil Adel

Ancien cadre de Wafa Assurance
[email protected]

Temps de lecture : Publié le 27/10/2022 à 15:27
favoris

L’une des particularités du secteur des assurances, est la diversité des canaux de distribution et leur degré d’(in)dépendance vis-à-vis de la compagnie. Le rôle d’intermédiaire d’assurances a toujours consisté en le rapprochement entre les clients éparpillés d’une compagnie d’assurances et ses services centraux ou régionaux. Contrairement aux banques qui distribuent leurs produits via leurs propres agences et employant leurs propres salariés, les intermédiaires d’assurances sont des tiers pour les assureurs et sont donc rémunérés à la commission. Ainsi, qu’il s’agisse de la présentation des produits d’assurances aux clients, de la vente de contrats, de l’encaissement des primes ou du paiement de prestations en cas de sinistres, leur rôle était de parer aux contraintes liées à l’éloignement physique entre assureurs et assurés.

D’où une relation particulière où le destin financier de beaucoup de ces «distributeurs» est littéralement entre les mains des assureurs. Dans cette dernière tribune de la série consacrée au bilan de M. Arroub à la tête de Wafa Assurance, nous passerons en revue l’autre explication de la dégradation des performances financières de la compagnie : la destruction méthodique du réseau de distribution.

 

Un métier difficile

Il y a quelques années, un film dramatique eut lieu au siège d’une compagnie d’assurances, où l’un de ses agents, de santé mentale visiblement fragile s’est donné la mort, en se jetant du haut de l’imposant bâtiment de l’assureur en plein cœur de Casablanca. Motif, il ne s’en sortait plus financièrement. D’autres se sont retrouvés en prison pour avoir confondu l’argent de la compagnie et le leur. Et pour cause, les commissions qu’ils perçoivent ne suffisaient même plus à leur assurer les conditions minimales d’une vie digne. Parmi eux, certains occupaient des postes de responsabilité et avaient sacrifié de brillantes carrières. Enfin, la majorité silencieuse se contente désormais d’une situation proche de celle d’un cadre en début de carrière et peine, par moments, à joindre les deux bouts. Beaucoup d’agents nous ont confié qu’ils étaient loin de s’imaginer pareil sort quand ils ont décidé de devenir intermédiaires d’assurances.

Ces difficultés trouvent leurs origines dans la politique agressive d’extension des réseaux de distribution en assurance. En effet, depuis le milieu des années 2000, le nombre d’agents ne cessa de progresser à un rythme supérieur à celui du marché de l’assurance automobile (qui constitue plus de 80% des revenus d’un nouvel agent). Il en résulta mécaniquement une baisse des revenus moyens par agence. Cette précarité qui était propre aux agents et courtiers en démarrage s’est étendue, pendant la crise de la Civid-19, aux grands intermédiaires. Si certaines compagnies ont pu négocier intelligemment ce moment difficile et préserver leur patrimoine commercial, d’autres ont préféré sacrifier une partie de leur réseau pour enjoliver à court terme la présentation de leurs comptes financiers.

 

Un management chaotique

Wafa Assurance a fait malheureusement partie de cette deuxième catégorie. Des agents et des courtiers, qui représentaient pourtant plusieurs centaines de millions de dirhams de primes, avaient plusieurs points de vente et disposaient de bons fonds de commerce, ont dû mettre la clef sous le paillasson. Ils devaient verser du jour au lendemain des primes qu’ils n’ont pas pu encaisser en raison de la pandémie. D’ailleurs, l’effondrement des parts de marché de la compagnie coïncide avec l’année qui a suivi la pandémie, à savoir 2021. S’il y a une leçon qu’un assureur doit garder précieusement, «c’est de toujours recevoir le plus modeste des intermédiaires», même s’il est en plein conseil d’administration, et là nous exagérons à peine.

Or, des intermédiaires nous ont raconté qu’en plein marasme et alors que le fruit du travail de toute une vie était en train de disparaître sous leurs yeux, on ne leur a laissé comme interlocuteur que des cadres qui leur disaient «nous ne faisons qu’appliquer les instructions de la direction générale». Celle-ci ne daignant même pas les recevoir. Certains d’entre eux employaient des dizaines de salariés. Ce traitement a diffusé au sein du réseau de distribution de Wafa Assurance, et même auprès de ses salariés, un climat d’insécurité et de perte de confiance. D’autres intermédiaires nous ont déclaré : «Nous avons fait gagner des millions de dirhams à cette compagnie. Tout ce que nous voulions, c’est d’être reçus par celui qui prend les décisions qui affectent notre vie et celles de nos employés. C’est notre droit et c’est son devoir. Est-ce trop demandé ? C’est cette ‘hogra’ qui ne passe pas».

Par ailleurs, les changements brusques de procédures et leur imposition immédiate au réseau, l’instabilité des postes au sein de la compagnie et les douces sirènes de la concurrence, ont poussé les courtiers les plus fidèles à déplacer progressivement leurs clients ailleurs. En revanche, les agents se retrouvent coincés et voient, impuissants, leurs portefeuilles s’effriter devant leurs yeux. Cependant, cette situation ne durera pas longtemps. Certains ont déjà commencé à prendre leur disposition. Si la compagnie a perdu plusieurs années de parts de marché (PdM), c’est parce que ses réseaux de distribution, construits sur plusieurs décennies, ne lui font plus confiance.

 

PdM
2017

PdM
2021

Perte de PdM
(en points de base)

Perte de PdM
(en nbre d’années)

Vie

26,1%

21,8%

-430

15 ans

Non Vie

16,5%

15,2%

-130

10 ans

Automobile

15,8%

12,3%

-350

21 ans

Total

20,7%

18,2%

-250

15 ans

Source : Rapports fédération marocaine des assurances ; perte en nombre d’années = PdM 2021 – dernière année où la compagnie affichait une PdM inférieure ou égale à celle de 2021

 

Si Wafa Assurance a abandonné 21 ans d’acquis en assurance automobile, c’est parce qu’elle a massacré son réseau. Et si sa perte en assurances non-vie n’est pas aussi lourde, ce n’est que grâce au portefeuille du groupe Al Mada et à l’apport de certains gros clients financés par Attijariwafa bank.

Aujourd’hui, plusieurs agents cherchent à sauter d’un navire en train de chavirer. Ils dénoncent l’absence de vision, critiquent un management chaotique et lunatique, supportent beaucoup d’approximations dans la gestion au quotidien, souffrent d’une compagnie d’assurances en panne et, surtout, redoutent l’absence de relève.

À la première tribune de cette série, nous avons reçu des dizaines de courriers et de messages de la part d’employés (actuels et anciens), du réseau de distribution, des opérateurs du secteur, et même d’anciens consultants. Tous avaient une histoire à raconter, un témoignage à partager ou ont exprimé juste un sentiment de regret de ce qui est en train de se produire à Wafa Assurance. Tous ces messages étaient poignants et révélateurs d’un mode de management qui a conduit la compagnie à sa léthargie actuelle. Un jour, peut-être, nous les publierons.

Quand nous avons rédigé cette série de tribunes, c’était en tant qu’ancien cadre dirigeant de la compagnie, ayant modestement contribué à son succès pendant son âge d’or, et attristé par sa léthargie actuelle. Nous avons voulu, faits et preuves à l’appui, tirer la sonnette d’alarme pour sauver ce qui peut encore l’être.

Le général Douglas MacArthur disait bien : «Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard».

 

 

Dernier articles
Les articles les plus lu
Publié le 15/09« Gagnant-Gagnant » : le roi Mohammed VI et le président chinois convergent vers un nouvel ordre mondial

Dans ce contexte, des voix importantes appellent à rompre avec le modèle « Gagnant-Perdant » qui a régi les relations internationales pendant des décennies, et à adopter un modèle alternatif basé sur le principe « Gagnant-Gagnant ». Dans son récent discours, qui n’a pas dépassé huit minutes, le président chinois a souligné que le système international actuel traverse une crise réelle due à la logique de conflit et de domination, appelant à construire un nouvel ordre mondial basé sur des intérêts mutuels et…

Par Dr Abdellah Boussouf, Historien et secrétaire général du CCME
Publié le 08/09Le traité bleu en jeu : Les institutions des hauteurs marines seront-elles prêtes dès le premier jour ?

Cette réunion fait suite à la première commission préparatoire qui s’est tenue en avril dernier, dans le cadre des préparatifs à l’entrée en vigueur de ce traité historique, adopté en juin 2023, visant à protéger la biodiversité marine dans les zones situées hors de la juridiction nationale. Ces zones couvrent environ la moitié de la surface des océans mondiaux et sont soumises à des pressions croissantes dues à la surpêche, à la pollution et au changement climatique. L’entrée en vigueur…

Par Mohammed Tafraouti, Activiste environnemental, spécialiste des questions oasiennes et du développement durable
Publié le 29/08L’énigme n’est pas à Rabat, elle est à Paris

Pourtant, une vidéo du Premier ministre français, François Bayrou, est apparue dans mon fil d’actualité. Son message était sans détour : « La vie de la Nation est en jeu ». L’ironie m’a frappé de plein fouet. Les mots du journal, censés décrire le Maroc, n’étaient-ils pas, en réalité, le reflet le plus fidèle de la France elle-même ? La fragilité financière : la France en faillite ? Pendant que les plumes financées s’inquiètent de la prétendue « fragilité d’un…

Par Abdellah NAFIL, PhD, Acteur associatif, Ex-Président de Tariq Ibnou Ziyad Initiative (TIZI) et Vice Président de l’association Morroco Energy Leaders
Publié le 19/08Trump au Caucase : le coup de billard à trois bandes qui redessine l’échiquier eurasiatique

Cette paix, qui met officiellement fin à plus de trente ans de conflit autour du Haut-Karabakh, est bien plus qu’un arbitrage régional : c’est une projection stratégique directe dans l’un des carrefours les plus sensibles de l’Eurasie. Un gain stratégique pour Bakou… et pour Washington L’élément central de l’accord est la création du corridor « TRIPP », un axe de 43 kilomètres en territoire arménien reliant l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan. Pour Bakou, c’est l’assurance d’un accès terrestre continu…

Par Abdellah Ghali, Spécialiste en géopolitique et en questions internationales
Publié le 12/08Trump, prix Nobel de la paix ? L’hypothèse qui n’est plus si farfelue

Treize ans plus tard, Donald Trump, figure polarisante par excellence, pourrait bien, à son tour, bousculer l’ordre établi, non pas par sa rhétorique, mais par une série d’initiatives diplomatiques qui, mises bout à bout, composent un tableau surprenant. Une check liste de paix inattendue En quelques mois, Trump a accumulé une série de coups diplomatiques que peu d’observateurs avaient anticipées et que seuls les Présidents américains en période de guerre en pu concurrencer. Caucase : un accord historique entre l’Azerbaïdjan…

Par Abdellah Ghali, Analyste en géopolitique
Publié le 11/08L’apprentissage n’a pas d’âge : hommage à celles et ceux qui osent encore apprendre

Oui, on peut retourner à l’université à 50, 60 ou même 70 ans. Et réussir brillamment. Quand l’âge devient force, et non obstacle Aujourd’hui encore, dans les amphithéâtres marocains, de plus en plus de personnes âgées reprennent le chemin des études. Et leur présence n’est pas marginale : elle est significative, inspirante, et profondément respectable. Parmi ces adultes en reprise d’études, on distingue deux profils particulièrement forts : Ceux qui veulent progresser dans leur milieu professionnel : ces femmes et…

Par Safa Makati, Professeur chercheur, responsable pédagogique de la filière comptabilité finance et contrôle à l'ISGA
Publié le 08/08Israël face à sa plus grande défaite stratégique : la guerre de l’information

Le paradoxe est cruel. L’État hébreu a longtemps capitalisé sur une réalité historique : la Shoah, le massacre de la délégation israélienne aux Jeux olympiques de Munich en 1972, et le récit national du « seul contre tous », de David contre Goliath. Cette posture victimaire, d’abord instrument de survie, est devenue un levier d’influence régionale. Mais ce levier s’essoufflait déjà, lentement, mais sûrement, à mesure que les nouvelles générations occidentales, déconnectées du récit fondateur du conflit israélo-arabe, n’en retenaient que les…

Par Abdellah Ghali, Spécialiste en géopolitique et en questions internationales
Publié le 05/08Algérie : un pays trop grand pour s’effondrer, trop fragile pour durer

Mais à force d’acheter la paix sociale sans réformer, d’importer des récits identitaires sans racines, et de mimer des structures sans colonne vertébrale, l’Algérie semble courir vers une impasse existentielle. Et cette fois, ce n’est pas une provocation : la question de l’effondrement est sur la table. Un géant au pied d’argile Avec ses 2,38 millions de km², l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique et du monde arabe, et l’un des plus vastes au monde. Pourtant, cette taille est…

Par Abdellah Ghali, Expert en relations internationales et géopolitique, formé à Sciences Po Paris, diplômé de HEC et certifié par la Harvard Kennedy School.
Voir plus
Publié le 06/12Aux frontières du réel et de la fiction dans le roman social : le cas « Houris »

Cependant, cette pratique pose une question délicate : où s’arrête l’inspiration et où commence l’appropriation illégitime d’une histoire personnelle ? L’affaire entourant Kamel Daoud et son roman Houris illustre les tensions qui surgissent lorsque fiction et réalité s’entrelacent. Lauréat du prix Goncourt 2024, Daoud se voit reproché d’avoir utilisé, sans consentement, le récit d’une survivante de la guerre civile algérienne, ancienne patiente de son épouse psychiatre. Si l’écrivain réfute ces accusations en invoquant la fiction comme territoire libre, cette controverse…

Par Intissar Haddiya, Médecin et auteure marocaine
Publié le 30/12Les tendances et les défis du marché immobilier au Maroc

Dans les grandes agglomérations, les tendances sont tout aussi disparates. À Casablanca, l’IPAI a reculé de 1%, avec des baisses de 0,5% pour les biens résidentiels, de 2,7% pour les terrains, et de 2,2% pour les actifs professionnels. La ville a également enregistré une contraction significative de 30,1% des transactions, notamment pour les terrains (-41,7%) et les locaux professionnels (-33,3%). À Rabat, les prix ont diminué de 0,6% globalement, avec une baisse notable de 7,5% des actifs professionnels, mais les…

Par Karim Mabrour, Fondateur et CEO de MKM Immobilier
Publié le 23/11Le Maroc : pilier stratégique de la coopération sécuritaire et du renseignement dans un contexte géopolitique évolutif

Le rôle du Maroc s’étend bien au-delà de la simple défense de son intégrité territoriale face aux revendications désuètes du Polisario, il incarne une riposte systématique aux menaces qui gangrènent la stabilité de l’Europe, du Sahel et du Maghreb. La position géostratégique du Maroc, à la croisée de l’Atlantique, de la Méditerranée et du Sahel, confère au pays une fonction essentielle dans l’architecture sécuritaire mondiale. Les services de renseignement marocains, notamment la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST)…

Par Faiçal Marjani, Acteur associatif
Publié le 16/01L’intégration de l’année juive dans les célébrations marocaines : un pas vers l’équité culturelle

La célébration de l’année hégirienne incarne le socle islamique fondamental de l’identité marocaine, tandis que la commémoration de l’année grégorienne illustre l’ouverture du Royaume au monde moderne et son interaction avec la culture occidentale. La célébration de l’année amazighe, quant à elle, honore des racines ancestrales profondes liées à l’identité amazighe, un pilier fondamental du tissu social marocain. Bien que ces festivités témoignent d’une reconnaissance certaine de la diversité culturelle marocaine, elles révèlent néanmoins des lacunes criantes si elles n’incluent…

Par Faiçal Marjani, Acteur associatif
Publié le 28/01Green Impact Expo & Summit, un carrefour mondial pour une mobilité durable

Une ambition qui dépasse les frontières Au-delà de l’exposition et des conférences, le Green Impact Expo & Summit porte une vision : celle de créer une communauté marocaine de la mobilité durable, où chaque acteur, qu’il soit industriel, institutionnel, académique ou citoyen peut contribuer à construire les solutions de demain. Cet événement incarne une dynamique unique, où la collaboration transcende les simples enjeux commerciaux pour embrasser une responsabilité collective envers l’avenir de notre planète. Dans un contexte où les politiques…

Par Omar Amarouch, Chargé des partenariats et de la commercialisation du Green Impact Expo & Summit,
Publié le 22/11Asynchroni-Cités : quand les rythmes urbains se désaccordent

Dans ces environnements urbains, les rythmes de vie, les infrastructures et les dynamiques sociales ne sont plus en phase, créant une fragmentation de l’expérience urbaine. L’urbanisation rapide, souvent motivée par des impératifs économiques plutôt que par une vision cohérente de la ville, conduit à un désaccord entre les différents éléments qui composent la cité. Les transports fonctionnent à une cadence différente de celle des besoins résidentiels, les espaces de travail ne s’intègrent pas harmonieusement aux zones de loisirs, et les…

Par Mohammed Hakim Belkadi, Consultant architecte des écosystèmes urbains prédictifs et des milieux interconnectés expert judiciaire
Publié le 08/11Le Maroc exige de l’ONU une action décisive pour contrer les manœuvres déstabilisatrices dans la région

Ce régime, dont les pratiques empiètent systématiquement sur la souveraineté des nations voisines, s’appuie en interne sur une propagande mensongère visant à alimenter la haine, à détourner ses citoyens de leurs véritables aspirations, et à les priver de leur droit légitime au développement, à la justice sociale, et à la prospérité. Son objectif est évident : manipuler l’opinion publique pour la maintenir captive de projets idéologiques en décalage complet avec les besoins et les droits réels de ses citoyens. Après…

Par Faiçal Marjani, Acteur associatif
Publié le 07/02Green Impact Expo & Summit 2025 : une programmation scientifique pour penser la mobilité durable de demain

Une réflexion scientifique pour une mobilité durable La programmation scientifique du Green Impact Expo & Summit repose sur une approche transversale qui intègre les dimensions économiques, sociales et environnementales de la mobilité. L’objectif est clair : élaborer des solutions innovantes adaptées aux territoires et aux besoins des populations, tout en répondant aux impératifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le Maroc, acteur clé de cette dynamique, s’est fixé un objectif ambitieux de réduction de 45% de…

Par Mehdi Amarouch, Directeur du programme Green Impact Expo & Summit

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire