De la mare à la glace : quand les médias scientifiques racontent l’histoire du savoir et de la responsabilité

A A A A A

Tribune

Mohammed Tafraouti

Ecologiste marocain, président du Centre perspectives environnementales pour l'information et Développement durable

Temps de lecture : Publié le 28/07/2025 à 14:22
favoris

« Comment as-tu fini dans la mare ? »

Quand un Prix Nobel devient une question existentielle dans une formation en journalisme scientifique.

Ce n’était pas un simple exercice.

Lors de l’un des moments les plus étranges et profonds de la formation, une scène silencieuse mais retentissante a été jouée. Une personnalité reçoit un prix Nobel et est célébrée d’une manière peu conventionnelle : elle est portée en triomphe sous les applaudissements et les rires, puis soudainement jetée dans une mare d’eau. Tandis que les applaudissements continuent, une voix s’élève : « Comment as-tu fini dans la mare ? »

Quelques rires s’échappent, puis un silence pesant s’installe.

Ce moment, dans toute sa symbolique, a été une entrée métaphorique pour comprendre l’essence du journalisme scientifique, non pas par la récitation, mais par l’expérience, l’étonnement et l’interprétation. Une scène visuelle incarnant une grande question éthique : la science, au sommet de ses réalisations, peut-elle devenir un outil de chute si elle perd sa boussole humaine ?

Les participants ont interagi avec intensité. Quand les prix deviennent-ils un fardeau au lieu d’être une consécration ? Et quand les découvertes scientifiques se transforment-elles en catastrophes ?

La mare ici n’est pas seulement un élément théâtral, mais une grande métaphore. Chaque savant porte l’ombre morale de sa gloire ; chaque découverte implique une responsabilité, et chaque journaliste scientifique a une double mission : transmettre la connaissance… et la questionner.

Le nom de Gavrilo Princip, l’adolescent qui a changé le cours de l’Histoire avec deux balles, entraînant une guerre mondiale aux répercussions encore actuelles, a été évoqué.

Ainsi, tout comme un petit acte peut transformer l’humanité, un mot ou un titre peut façonner une conscience nouvelle.

Une aventure au cœur des glaces

Dans un autre module de la formation, une expérience journalistique hors du commun a été présentée : une expédition à bord du brise-glace canadien Amundsen, où une mission scientifique a exploré l’Arctique, l’un des écosystèmes les plus fragiles de la planète.

Là, où la glace se tait et le réchauffement parle, les impacts du changement climatique ont été observés de près. Les observations scientifiques se sont transformées en récits vibrants, portés par un langage émotionnel et des témoignages vivants.

Ce reportage a été un exemple pionnier d’investigation environnementale de terrain, où le journaliste ne se limite pas à collecter des données, mais vit l’événement, le traduit avec engagement et conscience scientifique. L’écriture environnementale devient ainsi un témoignage de présence… pas seulement une couverture distante.

De l’exemple à la vision : une formation porteuse de changement

Tanger-Tétouan-Al Hoceïma : lancement du premier Groupement sanitaire territorial au Maroc
L’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences © DR

Ce programme de formation intitulé « Renforcement et développement des capacités arabes en communication scientifique » a été organisé par le Département des sciences et de la recherche scientifique de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences, en collaboration avec le Bureau de l’UNESCO pour les pays du Golfe et le Yémen, au sein de l’Institut jordanien des médias, sous le patronage de la Princesse Rym Ali, afin d’offrir aux participants une expérience non conventionnelle dans la compréhension et l’application de la communication scientifique.

L’ALECSO, en tant que partenaire principal, a joué un rôle fondamental dans la réussite de ce programme à travers son engagement à promouvoir la culture scientifique et les médias éducatifs dans le monde arabe.

Convaincue que le développement humain commence par la capacité à analyser et à comprendre scientifiquement, l’ALECSO continue de jouer un rôle de leader dans l’intégration des sciences dans l’espace public et dans la valorisation de la culture scientifique comme composante essentielle de l’identité arabe.

Des articles sélectionnés ont été utilisés comme études de cas sur des thématiques réelles : la tortue marine, le crabe bleu, l’arganier et le stockage du carbone, l’exploitation minière en haute mer. Une session interactive a été consacrée à l’impact du cinéma sur la sensibilisation scientifique, ajoutant une dimension esthétique et visuelle à des enjeux souvent exprimés de manière aride.

La formation est ainsi devenue une odyssée humaine et cognitive, mêlant outils journalistiques et esprit narratif, précision des données et chaleur du récit.

Vers un journalisme scientifique structurant

Comprendre d’abord  les fondamentaux

La rencontre a débuté par une introduction aux concepts du journalisme scientifique et à son importance. Dans le monde arabe, ce domaine souffre encore d’une couverture limitée et sélective, d’où l’importance de l’intégrer dans les programmes médiatiques et de former une nouvelle génération capable de vulgariser la science avec clarté et rigueur.

 Journalisme scientifique et développement durable

Le second axe a souligné le rôle clé de la science dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable, notamment l’éducation de qualité (ODD4). Le journalisme scientifique est perçu non seulement comme un média, mais comme un pont entre le savoir et la société.

Des compétences à la pratique

Des ateliers ont abordé le choix des sujets, l’analyse du public cible, et l’importance de transformer des thèmes arides en histoires humaines captivantes, ancrées dans le contexte socio-culturel.

Journalisme environnemental et climat

Face aux transformations climatiques, le journalisme environnemental requiert des outils d’analyse fins, une capacité à décrypter les discours politiques, et à transmettre des messages percutants.

Valoriser les savants arabes

Il a été souligné l’importance de représenter les scientifiques arabes comme des figures inspirantes et accessibles, et non comme une élite distante. Des propositions ont émergé sur la manière de les interviewer avec une approche humaine et pédagogique.

Humaniser les récits scientifiques

Dans un atelier pratique, les participants ont appris à transformer des recherches en récits captivants, prouvant que vulgariser ne signifie pas simplifier à l’extrême, mais construire un pont entre le laboratoire et le lecteur.

Le cinéma environnemental comme outil d’Influence : « Prends la moitié, laisse l’autre aux abeilles »

Un documentaire sur le gaspillage alimentaire et une analyse du film Honeyland ont été présentés. Le film raconte l’histoire d’une femme vivant en parfaite harmonie avec les abeilles. Sa phrase répétée, « prends la moitié, laisse l’autre aux abeilles », incarne une sagesse écologique prônant l’équilibre et dénonçant l’avidité humaine.

Ce type de cinéma ajoute une profondeur visuelle et émotionnelle aux récits scientifiques. Il renforce leur crédibilité grâce à la puissance de l’image et à la richesse du message. Quand la caméra rencontre la plume, le savoir devient expérience… et impact.

Des histoires qui parlent au cœur

Un atelier interactif a traité l’« humanisation des récits scientifiques ». Des expériences ont démontré que cette approche augmente l’engagement du public et transforme le journalisme scientifique en un pont vivant entre science et société.

Un titre qui plane comme un oiseau

Le choix du titre « De la mare à la glace » s’inspire du journalisme de style « feature » qui ne décrit pas seulement, mais fait vivre une narration. Ce titre suit ce que l’on appelle le modèle des oiseaux : une idée symbolique, visuelle, qui interpelle le lecteur.

La mare symbolise une célébration absurde, vidée de sens.

La glace évoque la rigueur du terrain et de la science appliquée.

Le récit lie le sens, l’émotion et le message.

Ce titre ne demande pas seulement « que lisons-nous ? », mais « pourquoi lisons-nous ? , comment et pour qui ? »

Comme les balles de Princip ont changé l’histoire, un titre peut changer une conscience.

 

Philosophie d’une institution intégratrice de la science et des médias dans le monde arabe

aldktwr mhmd wld amr

Le directeur général de l’ALECSO, Dr. Mohamed Ould Amar © DR

Entretien avec S.E. le Dr Mohamed Ould Amar, Directeur général de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture (ALECSO) par Mohammed Tafraouti

Dans un monde en mutation rapide, les sociétés arabes doivent s’impliquer pleinement dans la bataille du savoir. Dans un contexte de transformations accélérées, où les équilibres de pouvoir sont redéfinis sur des bases cognitives et technologiques, il n’est plus acceptable que les sociétés arabes demeurent en marge de la grande bataille qui se joue dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’innovation scientifique et de la prise de décision fondée sur la connaissance. D’où l’urgence de créer une instance arabe fédératrice, dépassant le cadre conjoncturel ou purement discursif, pour incarner un projet stratégique liant la recherche scientifique aux médias dans une structure institutionnelle intégrée au service du développement et de la renaissance.

Le journalisme scientifique, dans ce cadre, n’est ni un luxe ni un outil de vulgarisation superficielle, mais une nécessité civilisationnelle et stratégique. Il est la vitrine par laquelle les réalisations du laboratoire se transforment en politiques publiques, les découvertes en conscience collective, et le capital cognitif de la nation en levier dans la lutte pour son destin.

Ainsi, la philosophie du renforcement des capacités des médias scientifiques dans le monde arabe part d’une conviction centrale : la souveraineté cognitive ne peut être atteinte que si les efforts des scientifiques, journalistes, éducateurs et décideurs convergent dans un espace institutionnel fondé sur la foi dans la recherche scientifique, non pas comme luxe, mais comme condition de survie et d’indépendance civilisationnelle.

Que recherchons-nous à travers ce programme ?

Nous souhaitons rapprocher le journaliste du chercheur, établir des ponts de confiance et de coopération plutôt que de méfiance ou de rupture. Nous voulons former une nouvelle génération de journalistes scientifiques capables de vulgariser sans simplifier à outrance, et d’adapter la connaissance scientifique au contexte culturel arabe. Nous aspirons à diffuser l’information vérifiée à une époque dominée par les fausses nouvelles, et à renforcer la résilience du public face à la désinformation scientifique et technologique. Nous voulons ancrer la souveraineté scientifique comme concept stratégique, allant au-delà de la simple localisation des technologies pour instaurer une culture de pensée critique et de méthode scientifique. Enfin, nous voulons bâtir un système arabe de communication scientifique qui parle aux gens dans leur langue, avec leurs aspirations, sans aliénation ni mimétisme de modèles inadaptés à nos réalités.

Dans ce cadre, Mohammed Tafraouti a mené un entretien analytique avec Son Excellence le Professeur Mohamed Ould Amar, Directeur général de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO), afin d’approfondir cette vision et d’examiner les initiatives et défis liés à la création de l’instance souhaitée.

-Mohammed Tafraouti : Dans le contexte de l’accélération scientifique et technologique, pourquoi envisager la création d’une entité liant science et médias dans le monde arabe ?

-Pr Mohamed Ould Amar : Les justifications résident dans un ensemble de défis structurels, en particulier la prévalence de l’illettrisme scientifique et la déconnexion entre la recherche et l’espace public. Ce fossé entre le savoir produit et la société crée un vide cognitif souvent comblé par des informations erronées ou des récits non fondés. Il devient donc impératif d’élaborer une structure institutionnelle capable de rétablir la relation entre la connaissance scientifique et les circuits médiatiques, en instaurant une forme de souveraineté cognitive et en activant le rôle de la science dans la formation de la conscience collective. Cela traduit également le rôle central de l’ALECSO dans la mise en œuvre de la stratégie arabe pour la recherche scientifique et l’innovation, où la diffusion de la culture scientifique figure parmi les priorités.

-Mohammed Tafraouti : Quelle est la philosophie fondamentale du projet “Renforcement des capacités en journalisme scientifique dans le monde arabe” ?

-Pr Mohamed Ould Amar : Cette philosophie repose sur trois piliers complémentaires :

Libérer les médias de l’approche superficielle des sciences en les dotant des  outils d’analyse et d’interprétation scientifique.

Rapprocher la société de l’univers de la recherche via une médiation spécialisée qui s’efforce d’ »humaniser” les concepts scientifiques, pas seulement de les décomposer.

Protéger l’espace public contre la désinformation en produisant un contenu scientifique fiable, accessible au grand public, respectueux des normes scientifiques tout en restant attractif.

-Mohammed Tafraouti : Comment le journalisme scientifique peut-il contribuer à dépasser l’illettrisme scientifique et à construire une société du savoir ?

-Pr Mohamed Ould Amar : Lorsqu’il est exercé avec professionnalisme et conscience de sa fonction, le journalisme scientifique devient un outil central pour libérer l’esprit arabe de la réception passive du savoir. Il renforce la capacité à distinguer opinion et connaissance, vérité et allégation. Il ne simplifie pas seulement ; il approfondit la compréhension, restaure la confiance dans la méthode scientifique et constitue l’un des piliers essentiels de l’éducation non formelle dans nos sociétés.

-Mohammed Tafraouti : Quelle est la place du chercheur dans cette vision ? Est-il nécessaire de l’impliquer ?

-Pr Mohamed Ould Amar : Le chercheur n’est pas uniquement une source d’information, il est un partenaire essentiel dans la construction de la narration scientifique. Sa participation à l’espace médiatique permet de briser le caractère élitiste de la connaissance et favorise l’interaction entre la recherche et la société. L’ouverture des scientifiques aux médias repositionne la science au cœur de la culture des sociétés arabes, en lui redonnant une dimension humaine et sociale souvent absente.

-Mohammed Tafraouti : Peut-on considérer le journalisme scientifique comme un outil stratégique de développement ?

-Pr Mohamed Ould Amar : Sans aucun doute. Le journalisme scientifique n’est pas un simple vecteur neutre ; c’est un acteur de développement qui reformule les priorités sociales en diffusant le savoir, et en incitant à des pratiques fondées sur des preuves — que ce soit dans les domaines de la santé, de l’environnement, de l’énergie ou des technologies. L’intégration du journalisme scientifique dans les politiques publiques est une condition indispensable pour créer une culture de production du savoir ancrée dans les principes du développement durable.

-Mohammed Tafraouti : Comment des initiatives comme le programme de l’ALECSO contribuent-elles à cet objectif ?

-Pr Mohamed Ould Amar : L’initiative de l’ALECSO, en partenariat avec l’UNESCO et l’Institut jordanien des médias, représente une avancée structurelle vers l’édification d’un espace médiatique scientifique arabe. Ce n’est pas une simple session de formation, mais un changement stratégique de paradigme : intégrer la science dans l’agenda médiatique arabe. C’est aussi une tentative consciente de constituer une masse critique de journalistes capables d’aborder les grandes questions cognitives avec rigueur, professionnalisme et humanité.

-Mohammed Tafraouti : Dans un contexte de prolifération des sources et de désinformation, quelle est la place du journalisme scientifique dans la bataille de la vérité ?

-Pr Mohamed Ould Amar : Le journalisme scientifique est le dernier rempart contre le chaos cognitif et la banalisation du savoir. Il est l’équivalent objectif de la rationalité en temps de confusion. Plus nous formons des journalistes scientifiques arabes capables d’un engagement critique vis-à-vis des phénomènes scientifiques et des données numériques, plus nous construisons une société résiliente face à l’ignorance, non par la tutelle, mais par la co-construction du savoir.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Publié le 24/07GRH et Intelligence Artificielle : vers une nouvelle ère de la gestion d’entreprise

Loin d’un simple effet de mode, l’IA s’installe durablement dans les pratiques RH. Recrutement assisté par algorithme, gestion prévisionnelle des emplois et des compétences à partir de la data, automatisation des tâches répétitives, ou encore détection précoce des risques psychosociaux : les cas d’usage se multiplient. Mais il ne s’agit pas de remplacer l’humain, bien au contraire. L’IA permet de renforcer le rôle stratégique de la fonction RH en libérant du temps pour les activités à forte valeur ajoutée :…

Par Safa Makati, Professeur chercheur, responsable pédagogique de la filière comptabilité finance et contrôle à l'ISGA
Publié le 03/07Entre vérité et désinformation pour les réserves de biosphère

C’est le cas du Parc de l’Anti-Atlas Occidental, au centre du Maroc, un projet qui devait renforcer le réseau des aires protégées du Royaume, mais dont l’adoption a été reportée — non pas à cause d’un défaut inhérent, mais en raison d’une « logique du repli », comme je l’ai exprimé dans une lettre ouverte adressée au Chef du Gouvernement. Quand les intentions environnementales sont déformées Le projet du Parc de l’Anti-Atlas vise à protéger un patrimoine biologique unique, et…

Par Mohammed Tafraouti, Activiste environnemental, spécialiste des questions oasiennes et du développement durable
Publié le 30/06L’intelligence humaine au défi des machines intelligentes

Une étude récente publiée dans The Quarterly Review of Biology explore cette idée vertigineuse : les interactions quotidiennes avec l’IA, qu’il s’agisse d’algorithmes de recommandation, d’assistants virtuels ou d’applications de rencontres pourraient, à terme, modifier certains traits de notre espèce. Taille du cerveau, durée d’attention, personnalités dominantes, comportements sociaux… autant de dimensions susceptibles d’évoluer sous pression technologique, comme elles l’ont été, jadis, sous pression naturelle. Faut-il s’en inquiéter ? Pas forcément. Mais il est urgent de s’interroger. Car l’IA ne…

Par Intissar Haddiya, Médecin et auteure marocaine
Publié le 26/06Pollution et déchets : l’ONU établit une commission scientifique et politique mondiale

Troisième volet de la trilogie pour sauver la planète : une nouvelle commission onusienne sur la pollution aux côtés du climat et de la biodiversité La directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, a déclaré : « Aujourd’hui, nous avons fait l’histoire. Dans une avancée majeure pour la protection des populations et de la planète, les pays se sont accordés sur une nouvelle commission mondiale des sciences et politiques pour soutenir la gestion rationnelle des…

Par Mohammed Tafraouti, Activiste environnemental, spécialiste des questions oasiennes et du développement durable
Publié le 17/06La réforme législative de la profession de commissaire de justice selon la loi n° 46.21

Elle marque ainsi la fin d’une étape juridique précédente ayant duré plus de deux décennies, durant lesquelles la profession était régie par les dispositions de la loi n° 81.03. Bien que cette dernière ait constitué, à son époque, une référence réglementaire importante, les mutations de la justice moderne et les contraintes professionnelles et sociétales qui en ont découlé ont rendu nécessaire une refonte de l’architecture juridique de la profession, en vue de sa rationalisation et de son adaptation aux principes…

Par Yassine Kahli, Conseiller juridique et chercheur en sciences juridiques
Publié le 16/06Sommet de Nice pour les Océans : des vagues d’espoir secouées par les vents de la contradiction

Alors que les énergies fossiles sont à l’origine du changement climatique, de l’acidification des océans et de la perturbation des écosystèmes marins, aucune mention n’y a été faite dans la déclaration finale de Nice. Ce silence n’est pas anodin : il illustre le poids des intérêts industriels et l’influence des lobbys pétroliers et gaziers, toujours actifs dans des projets maritimes aux conséquences écologiques majeures. Selon le Centre pour le droit environnemental international (CIEL), cette omission constitue « un échec total…

Par Mohammed Tafraouti, Activiste environnemental, spécialiste des questions oasiennes et du développement durable.
Publié le 13/06Le conseil d’administration peut-il influencer la performance financière des entreprises ?

Nous chercherons à comprendre comment ce mécanisme de gouvernance peut influencer la performance des entreprises. Par ailleurs, le conseil d’administration se caractérise par plusieurs attributs susceptibles d’avoir un impact sur cette performance. On distingue principalement quatre dimensions clés : la structure, la taille, la composition, ainsi que la présence de comités spécialisés. La structure du conseil d’administration La structure du CA est souvent abordée dans la littérature sur la gouvernance des entreprises. Il s’agit bien évidemment de la forme de…

Par Nabaouia Idrissi, Enseignante chercheuse à l’ISGA Casablanca
Publié le 10/06Les océans au seuil de l’espoir

Dans un monde en proie à des déséquilibres environnementaux accélérés, ce chiffre représente bien plus qu’un progrès technique : il incarne une volonté politique collective de sauver le « trésor bleu » au bord du précipice. BBNJ : un traité clé pour préserver la haute mer Officiellement intitulé « Accord dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones…

Par Mohammed Tafraouti, Activiste environnemental, spécialiste des questions oasiennes et du développement durable
Voir plus
Publié le 06/12Aux frontières du réel et de la fiction dans le roman social : le cas « Houris »

Cependant, cette pratique pose une question délicate : où s’arrête l’inspiration et où commence l’appropriation illégitime d’une histoire personnelle ? L’affaire entourant Kamel Daoud et son roman Houris illustre les tensions qui surgissent lorsque fiction et réalité s’entrelacent. Lauréat du prix Goncourt 2024, Daoud se voit reproché d’avoir utilisé, sans consentement, le récit d’une survivante de la guerre civile algérienne, ancienne patiente de son épouse psychiatre. Si l’écrivain réfute ces accusations en invoquant la fiction comme territoire libre, cette controverse…

Par Intissar Haddiya, Médecin et auteure marocaine
Publié le 30/12Les tendances et les défis du marché immobilier au Maroc

Dans les grandes agglomérations, les tendances sont tout aussi disparates. À Casablanca, l’IPAI a reculé de 1%, avec des baisses de 0,5% pour les biens résidentiels, de 2,7% pour les terrains, et de 2,2% pour les actifs professionnels. La ville a également enregistré une contraction significative de 30,1% des transactions, notamment pour les terrains (-41,7%) et les locaux professionnels (-33,3%). À Rabat, les prix ont diminué de 0,6% globalement, avec une baisse notable de 7,5% des actifs professionnels, mais les…

Par Karim Mabrour, Fondateur et CEO de MKM Immobilier
Publié le 23/11Le Maroc : pilier stratégique de la coopération sécuritaire et du renseignement dans un contexte géopolitique évolutif

Le rôle du Maroc s’étend bien au-delà de la simple défense de son intégrité territoriale face aux revendications désuètes du Polisario, il incarne une riposte systématique aux menaces qui gangrènent la stabilité de l’Europe, du Sahel et du Maghreb. La position géostratégique du Maroc, à la croisée de l’Atlantique, de la Méditerranée et du Sahel, confère au pays une fonction essentielle dans l’architecture sécuritaire mondiale. Les services de renseignement marocains, notamment la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST)…

Par Faiçal Marjani, Acteur associatif
Publié le 16/01L’intégration de l’année juive dans les célébrations marocaines : un pas vers l’équité culturelle

La célébration de l’année hégirienne incarne le socle islamique fondamental de l’identité marocaine, tandis que la commémoration de l’année grégorienne illustre l’ouverture du Royaume au monde moderne et son interaction avec la culture occidentale. La célébration de l’année amazighe, quant à elle, honore des racines ancestrales profondes liées à l’identité amazighe, un pilier fondamental du tissu social marocain. Bien que ces festivités témoignent d’une reconnaissance certaine de la diversité culturelle marocaine, elles révèlent néanmoins des lacunes criantes si elles n’incluent…

Par Faiçal Marjani, Acteur associatif
Publié le 28/01Green Impact Expo & Summit, un carrefour mondial pour une mobilité durable

Une ambition qui dépasse les frontières Au-delà de l’exposition et des conférences, le Green Impact Expo & Summit porte une vision : celle de créer une communauté marocaine de la mobilité durable, où chaque acteur, qu’il soit industriel, institutionnel, académique ou citoyen peut contribuer à construire les solutions de demain. Cet événement incarne une dynamique unique, où la collaboration transcende les simples enjeux commerciaux pour embrasser une responsabilité collective envers l’avenir de notre planète. Dans un contexte où les politiques…

Par Omar Amarouch, Chargé des partenariats et de la commercialisation du Green Impact Expo & Summit,
Publié le 22/11Asynchroni-Cités : quand les rythmes urbains se désaccordent

Dans ces environnements urbains, les rythmes de vie, les infrastructures et les dynamiques sociales ne sont plus en phase, créant une fragmentation de l’expérience urbaine. L’urbanisation rapide, souvent motivée par des impératifs économiques plutôt que par une vision cohérente de la ville, conduit à un désaccord entre les différents éléments qui composent la cité. Les transports fonctionnent à une cadence différente de celle des besoins résidentiels, les espaces de travail ne s’intègrent pas harmonieusement aux zones de loisirs, et les…

Par Mohammed Hakim Belkadi, Consultant architecte des écosystèmes urbains prédictifs et des milieux interconnectés expert judiciaire
Publié le 08/11Le Maroc exige de l’ONU une action décisive pour contrer les manœuvres déstabilisatrices dans la région

Ce régime, dont les pratiques empiètent systématiquement sur la souveraineté des nations voisines, s’appuie en interne sur une propagande mensongère visant à alimenter la haine, à détourner ses citoyens de leurs véritables aspirations, et à les priver de leur droit légitime au développement, à la justice sociale, et à la prospérité. Son objectif est évident : manipuler l’opinion publique pour la maintenir captive de projets idéologiques en décalage complet avec les besoins et les droits réels de ses citoyens. Après…

Par Faiçal Marjani, Acteur associatif
Publié le 07/02Green Impact Expo & Summit 2025 : une programmation scientifique pour penser la mobilité durable de demain

Une réflexion scientifique pour une mobilité durable La programmation scientifique du Green Impact Expo & Summit repose sur une approche transversale qui intègre les dimensions économiques, sociales et environnementales de la mobilité. L’objectif est clair : élaborer des solutions innovantes adaptées aux territoires et aux besoins des populations, tout en répondant aux impératifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le Maroc, acteur clé de cette dynamique, s’est fixé un objectif ambitieux de réduction de 45% de…

Par Mehdi Amarouch, Directeur du programme Green Impact Expo & Summit
pub