Stress hydrique : une problématique qui guette toujours le Maroc
Le barrage d'Al Massira, qui alimente en eau Marrakech © DR
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Le Maroc a connu cette année l’une des pires sécheresses de ces trois dernières décennies. Le stress hydrique s’accentue de plus en plus et les réserves en eau sont sous forte pression.
Selon les dernières données officielles fournies par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, le taux de remplissage de l’ensemble des barrages dans le pays se situe à 24,5% ce jeudi 29 septembre 2022, contre 38,4% à la même période l’an dernier.
Les réserves d’eau des barrages du Royaume se situent ainsi à près de 3950,7 millions de mètres cubes (Mm3), alors que la capacité totale de remplissage s’élève à 16122,6 Mm3.
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Risque accru d’assèchement de plusieurs barrages
Le taux de remplissage des barrages a régressé au Maroc par rapport à l’année dernière.
Pour le barrage Al-Wahda, le plus grand à l’échelle nationale, il contient actuellement 1510,7 Mm3, avec un taux de remplissage de 42,9%, contre 63,1% l’année dernière (2221,5 Mm3).
Le barrage Sidi Mohamed Benabdallah, qui alimente Rabat et sa région, a quant à lui, vu son taux de remplissage passer de 51,9% l’an dernier à 25,9% cette année. Sa capacité de remplissage est de 974,8 Mm3.
Quant au barrage d’Al Massira, qui alimente en eau Marrakech, il contient 74,1 Mm3. Sa capacité naturelle est de 2.657 Mm3, ce qui porte le taux de remplissage à 2,8%, contre 9,8% l’année dernière.
De son côté, le barrage Moulay Youssef à Tansift, qui approvisionne aussi Marrakech en eau, a atteint un taux de remplissage de 5,5% contre 29,6% l’année dernière. Il contient actuellement 7,9 Mm3 et sa capacité de stockage est de 142,8 Mm3.
S’agissant du barrage de Bin El Ouidane, situé dans la région d’Azilal, qui approvisionne le sud de Casablanca, il a atteint un taux de remplissage de 10,5%, contre 19,7% l’an dernier. Il contient désormais 127,8 Mm3. Pour sa capacité de remplissage, elle est de 1215,5 Mm3.
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Le Maroc a entamé une phase de stress hydrique extrême
Selon les données actuelles, «le Maroc a entamé une phase de stress hydrique extrême avec une moyenne annuelle de 500 mètres cubes pour chaque personne, soit le niveau le plus bas de l’indice de stress hydrique», explique l’expert en gouvernance et gestion des ressources en eau, Mohamed Bazza. Ce dernier note que les études prévoient une baisse de 80% des ressources en eau d’ici 25 ans.
Il a qualifié de «grave et inédite» la crise en eau que connait le Maroc, qui se manifeste par un recul exceptionnel du taux de remplissage des barrages. Il attribue cette régression aux facteurs climatiques, dans la mesure où le Royaume, à l’instar des autres pays du globe, connait une rareté des précipitations due au changement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre et de longues périodes de sècheresse de plus en plus rudes qui touchent toutes les régions du pays.
D’autres facteurs humains sont à l’origine de cette situation, dont la mauvaise gestion des ressources hydriques et l’absence d’une gouvernance optimale et efficace permettant de garantir un approvisionnement durable en eau, a-t-il poursuivi.
Pour ce qui est de l’état du niveau des eaux souterraines, l’expert le qualifie de «catastrophique» du fait que ces ressources sont menacées d’épuisement total. Il a noté que les conséquences de leur surexploitation sont désormais manifestes : assèchement de nombreuses sources d’eau, arrêt de l’écoulement des rivières, repli de la superficie des terres irriguées, assèchement des nappes phréatiques alors que la durabilité d’autres est menacée.
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Nécessité d’une volonté politique pour assurer la durabilité des ressources hydriques
Pour remédier à cette situation, l’expert a souligné la nécessité d’une volonté politique pour assurer la durabilité de ces ressources, rétablir l’équilibre entre les ressources hydriques disponibles et leur exploitation, et garantir une gestion optimale et durable des eaux souterraines.
Il a aussi insisté sur l’impératif de rationaliser l’usage de cette ressource vitale en attendant le retour des précipitations, tout en donnant la priorité à la préservation de l’eau potable contre toute surexploitation ou gaspillage.
Par ailleurs, l’expert a mis en avant une série de recommandations et mesures. Parmi elles figure la promotion des recherches scientifiques traitant de l’impact du changement climatique sur les ressources en eau, la sensibilisation des décideurs et des citoyens à la rareté de cette ressource vitale, l’obligation de garantir un équilibre entre l’offre et la demande en eau, la multiplication des projets de construction des barrages et la lutte contre la pollution de l’eau.
Il s’agit aussi, poursuit-il, de réaliser de nouveaux projets de dessalement de l’eau de mer et d’encourager à la réutilisation des eaux usées.
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