SIAM 2025 : l’eau au cœur des débats pour une agriculture résiliente

Mbaye Gueye
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La géomatique, pilier stratégique pour le développement durable et la sécurité foncière au MarocAhmed El Bouari, Ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts au SIAM 2025 © LeBrief / Ayoub Jouadi

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Une conférence internationale de haut niveau sur la gestion de l’eau pour une agriculture durable s’est tenue en marge de la 17ᵉ édition du Salon international de l’agriculture (SIAM). Cet événement a mis en lumière les enjeux liés à l’eau et à l’agriculture dans un contexte de changement climatique. Les débats ont souligné la nécessité d’une gouvernance innovante et solidaire des ressources hydriques pour renforcer la résilience agricole au Maroc et ailleurs. Dans le même élan, le ministère de l’Agriculture a annoncé des perspectives agricoles prometteuses pour la campagne agricole 2024-2025.

En marge de la 17ᵉ édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), une conférence internationale de haut niveau s’est tenue sous le thème : « Gestion de l’eau pour une agriculture durable et résiliente ». Organisé par le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, cet événement a rassemblé près de trente délégations étrangères, comprenant des ministres et Chefs de délégation, témoignant de l’importance accordée à la question de l’eau dans un contexte mondial marqué par les changements climatiques.

La session inaugurale de cette conférence a été ouverte par Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, qui a souligné l’engagement stratégique du Royaume dans la transition vers une agriculture durable.

Lire aussi : SIAM 2025 : le Maroc et la France renforcent leur coopération agricole

La conférence s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale « génération green 2020-2030 » et du « Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’Irrigation 2020-2027 ». Ces initiatives visent à renforcer la résilience de l’agriculture marocaine face aux aléas climatiques, tout en optimisant la mobilisation et la valorisation des ressources hydriques. Dans son allocution, Ahmed El Bouari a fait référence au discours royal du 29 juillet 2024 dans lequel le roi Mohammed VI a appelé à une gestion novatrice et solidaire de l’eau, visant notamment à couvrir au moins 80% des besoins d’irrigation à l’échelle nationale.

Deux panels thématiques ont structuré les débats. Le premier a porté sur l’alliance entre l’eau et l’agriculture comme vecteur d’adaptation au changement climatique, tandis que le second s’est focalisé sur les stratégies intégrées et les innovations pour une gestion efficiente de l’eau. Ces échanges ont permis de partager des expériences réussies à l’échelle internationale, d’aborder la question du financement des solutions hydriques et de jeter les bases d’une coopération accrue entre les nations présentes.

C’est dans ce sens que Loïc Fauchon, président du Conseil Mondial de l’Eau a annoncé la création d’un centre mondial pour les eaux non conventionnelles et les énergies non-renouvelables.

Prévision de la campagne agricole 2024-2025

En parallèle à ces discussions stratégiques, le ministre a saisi cette occasion pour faire le point sur les perspectives de la campagne agricole 2024-2025, marquée par un redressement significatif de la production céréalière. Après un début de saison difficile en raison d’un déficit pluviométrique prolongé entre novembre et février, les précipitations abondantes enregistrées à partir de mars ont eu un effet bénéfique, notamment sur les cultures d’automne. Le cumul pluviométrique national a atteint 293 mm, soit une hausse de 19% par rapport à la campagne précédente, a-t-il expliqué.

Grâce à cette amélioration des conditions climatiques, la superficie semée en céréales principales a atteint 2,62 millions d’hectares, contre 2,47 millions en 2023-2024, soit une augmentation de 6%. La production prévisionnelle pour la campagne 2024-2025 s’élève à 44 millions de quintaux, en nette progression (+41%) par rapport aux 31 millions de l’année précédente. Par espèce, le blé tendre domine avec 24 millions de quintaux (Mqx), suivi du blé dur (10,6 Mqx) et de l’orge (9,5 Mqx). Trois régions concentrent 80% de cette production : Fès-Meknès (36%), Rabat-Salé-Kénitra (28%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (16%).

Lire aussi : SIAM 2025 : le prince héritier Moulay El Hassan ouvre une édition axée sur l’eau

Ce regain de la production céréalière se traduit également par une reprise de la croissance économique agricole. Après une récession de 4,8% enregistrée l’année dernière, la valeur ajoutée agricole devrait progresser de 5,1% en 2025. Cette hausse confirme les efforts conjoints du gouvernement et des professionnels du secteur pour assurer la sécurité alimentaire du pays.

Cette conférence de haut niveau et les perspectives encourageantes de la campagne agricole traduisent la détermination du Maroc à placer l’eau au cœur de son modèle de développement agricole. Entre initiatives stratégiques, partenariats internationaux et résilience face aux changements climatiques, le Royaume poursuit son ambition de bâtir une agriculture durable, compétitive et souveraine.

Il faut préciser que la conférence s’est déroulée en présence des personnalités de haut rang telles que Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, Benjamin Haddad, Ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française et de Francesco Lollobrigida, ministre italien de l’Agriculture. Tous ont pris la parole pour souligner l’urgence d’une gestion rationnelle et innovante de l’eau agricole.

Pour rappel, le SIAM est placé sous le Haut Patronage du roi Mohammed VI. Cette édition accueille 1.500 exposants venus de 70 pays. Le thème de cette année est :  « Agriculture et monde rural : l’eau au cœur du développement durable ».

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