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Séisme à Al Haouz : l’urgence de sauver un héritage millénaire

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Le séisme de magnitude 7 qui a touché le Maroc le 8 septembre dernier, et plus particulièrement la région de Marrakech, a entraîné, à ce jour, la mort de plus de 2.900 personnes et a laissé 5.674 blessées. Au-delà des pertes humaines tragiques, l’héritage culturel de la région a également été fortement impacté. Nous faisons le point.

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Le séisme d’Al Haouz a non seulement engendré des dégâts matériels et humains, mais il a aussi porté un coup dur à l’héritage culturel du Maroc, en particulier à Marrakech. Plusieurs sites patrimoniaux, témoins de l’histoire millénaire de la région, ont été endommagés ou détruits. Ces monuments, symboles de l’identité et de la richesse culturelle du pays, ont subi des fissures, des effondrements partiels ou totaux, rendant la restauration complexe et coûteuse.

La perte est considérable tant du point de vue historique qu’architectural, car de nombreux sites représentent des éléments majeurs de l’identité et du patrimoine culturel de la région. Des experts, marocains et étrangers, sont déjà sur place pour évaluer l’ampleur des dégâts et planifier la reconstruction.

Lire aussi : Séisme d’Al Haouz : relogement, reconstruction… ce qui attend les citoyens touchés 

Des dégâts sévères

Marrakech a vu un grand nombre de ses monuments historiques gravement endommagés. De nombreux édifices emblématiques, dont certains sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ont subi des dégradations.

À commencer par la Mosquée Koutoubia. Cette véritable icône de la ville n’a pas été épargnée. Les fissures apparues sur son minaret et sa porte principale témoignent de la violence du séisme. Elle se joint à d’autres mosquées emblématiques, telles que Benyousef, El Mansour de Kasbah et Saâdi, qui ont également subi des dommages préoccupants.

D’autres joyaux architecturaux de la ville, tels que le Palais El Bahia, le Palais El Badi et les Tombeaux Saadiens, n’ont pas été en reste. Ces sites, qui ont survécu à des siècles d’histoire, montrent désormais des signes inquiétants de dégradation.

À ces dommages s’ajoute la situation tragique de la Mosquée de Tinmel à Talat N’Yaqoub, emblème de la dynastie des Almohades et dont le minaret s’est effondré en plein milieu d’une phase de restauration. À Ouarzazate, le Ksar Aït Ben Haddou, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, compte également de nombreux bâtiments fissurés.

Marrakech pleure aussi la perte de certains éléments de ses remparts datant de 1070. La porte de Bab Taghzoute, en plein cœur de l’ancienne médina, s’est effondrée, tout comme Bab Agnaou. Sans oublier les souks, lieux de vie et de commerce, qui ont été touchés. Comme le célèbre souk Semmarine qui a subi les affres du séisme, alors que pour les habitants de l’ancien quartier juif du Mellah, la catastrophe a été totale, avec la destruction de nombreuses maisons anciennes.

Lire aussi : Séisme : l’historique tragique du Maroc

Efforts renforcés pour la restauration des musées

Les musées des Confluences Dar El Bacha et Dar Si Saïd à Marrakech ont, eux aussi, subi des dégâts notables. En réponse, la Fondation Nationale des Musées (FNM) a rapidement mobilisé ses ressources pour lancer des travaux de restauration.

Mehdi Qotbi, président de la NM, a inspecté personnellement ces deux sites pour suivre de près les opérations de sécurisation et les avancements des travaux. À la suite de cette inspection, il a évoqué la détermination de la FNM à restaurer ces édifices historiques et culturels le plus rapidement possible.  Et, si l’on se fie aux premières évaluations, les amoureux de l’histoire et de la culture pourraient retrouver ces musées ouverts dans un délai de deux mois.

Il faut savoir que la restauration de tels édifices requiert une expertise pointue. C’est dans cette optique que la FNM a fait appel à des cadres et experts spécialisés pour évaluer de manière précise et détaillée l’ampleur des dommages. En parallèle, une étude structurale exhaustive a été commanditée, impliquant la collaboration d’un bureau d’études reconnu pour son savoir-faire. L’une des premières mesures d’urgence prises a été l’installation d’échafaudages, en particulier autour du musée des Confluences de Dar El Bacha, afin de stabiliser les structures endommagées et de prévenir tout risque d’effondrement supplémentaire.

L’UNESCO à la rescousse

La première et principale préoccupation est indéniablement la sauvegarde des vies humaines. Néanmoins, une fois cet impératif initial géré, il est essentiel de se concentrer sur la prochaine phase cruciale : la reconstruction.

La ville de Marrakech, forte de son patrimoine exceptionnel, se voit confrontée aujourd’hui à un défi majeur, étant donné qu’elle abrite de nombreux sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces sites ne représentent pas seulement une valeur patrimoniale pour le Maroc, mais aussi pour le patrimoine commun de l’humanité. Leur rénovation s’avère donc vitale pour le secteur touristique, l’économie locale et le rayonnement culturel de Marrakech.

Il est à souligner que, suite au tremblement de terre, l’UNESCO a rapidement envoyé une équipe d’experts spécialisés à Marrakech. Objectif : dresser un état des lieux précis des dommages subis dans ces sites.

En parallèle, cette équipe cherche à collaborer avec les autorités locales pour protéger les bâtiments endommagés et planifier leur réparation. Reconnaissant la valeur inestimable de ces sites pour le Maroc et le monde, l’UNESCO demeure résolue à aider le Maroc à traverser et surmonter cette épreuve.

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