Prévention solaire : le bronzage, un faux ami de l’été
Photo illustration © DR
A
A
A
A
En période estivale, les rayons du soleil sont plus séduisants que jamais. Plages, randonnées, terrasses ensoleillées, le soleil attire, apaise et donne à la peau une teinte hâlée que beaucoup recherchent. Pourtant, derrière cette apparente douceur, se cache un ennemi insidieux : les rayons ultraviolets (UV). Dr. Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, alerte sur les dangers de l’exposition solaire prolongée. Pour lui, la prévention est non seulement prioritaire, mais essentielle à la protection contre les effets délétères du soleil.
Le soleil : entre bienfaits et dangers
Dr. Hamdi reconnaît les vertus bien établies du soleil. Source principale de vitamine D, l’exposition modérée au soleil permet à l’organisme de couvrir 80% à 90% de ses besoins. La vitamine D, rappelle-t-il, est essentielle pour l’absorption du calcium et du phosphore, indispensables à la santé osseuse, musculaire, dentaire et même à l’humeur et à l’immunité.
Mais cette lumière bienfaitrice devient toxique lorsqu’on la consomme sans modération. Le soleil, explique Dr Hamdi, a un effet cumulatif sur la peau, c’est-à-dire que chaque exposition s’ajoute à la précédente, laissant une empreinte permanente. Contrairement à certaines toxines que le corps élimine naturellement, les dommages du soleil s’accumulent avec le temps, dès l’enfance. C’est là que réside le danger majeur.
Lire aussi: Lancement de la 21ᵉ édition du festival des plages Maroc Telecom
« C’est la prévention qui prime », martèle Dr. Tayeb Hamdi. Une fois les dommages installés, tels que les rides, le vieillissement prématuré ou pire, le cancer, il est trop tard. Il recommande ainsi d’éviter toute exposition solaire entre 10h et 16h, créneau pendant lequel les UVB, les plus agressifs, atteignent leur pic d’intensité.
Contrairement à une croyance répandue, les nuages ne protègent pas. Même une fine couche nuageuse laisse passer 90% des UV. La neige, quant à elle, réfléchit 80% des rayons et le sable jusqu’à 25%. Le parasol, souvent considéré comme une barrière, ne réduit que 50% des UV. En somme, l’ombre n’est jamais suffisante.
Lire aussi: Vers la fin du désordre sur les plages marocaines
Pour se protéger efficacement, Dr. Hamdi insiste sur les barrières physiques. Il privilégie les vêtements amples et clairs, qui reflètent la lumière au lieu de l’absorber. Certaines matières sont désormais dotées d’indices de protection contre les UV, en particulier dans les vêtements de sport. Les lunettes de soleil avec filtres anti-UV protègent la cornée, généralement négligée, et les casquettes protègent le visage et le cuir chevelu.
Bien que précieuse, la crème solaire ne suffit pas à elle seule. Dr. Hamdi en souligne les limites : elle doit être appliquée en quantité suffisante 30 minutes avant l’exposition, puis renouvelée toutes les deux heures, et plus fréquemment en cas de transpiration ou de baignade.
Lire aussi: Dar Bouazza : la fin des plages privées menace-t-elle l’attrait de la commune ?
Il note que beaucoup de personnes en appliquent trop peu, ce qui diminue considérablement son efficacité, même avec un indice de protection SPF 50. Par ailleurs, les crèmes solaires ont un impact environnemental non négligeable, ce qui incite à leur usage raisonné, combiné à d’autres mesures.
Des risques graves, parfois mortels
D’autre part, Dr. Hamdi dresse un tableau alarmant des maladies causées par l’exposition solaire. En plus du vieillissement prématuré, de la diminution de l’immunité cutanée et des rides, le point est mis sur les cancers de la peau comme le mélanome. Il métastase rapidement et touche d’autres organes. Le carcinome basocellulaire, plus courant, est heureusement moins dangereux, tandis que le carcinome épidermoïde occupe une gravité intermédiaire.
Lire aussi: Plages marocaines : la qualité en progrès, le plastique en alerte
L’origine de ces pathologies réside dans l’effet des rayons UV sur l’ADN des cellules cutanées. L’exposition prolongée engendre un stress oxydatif dû à la surproduction de radicaux libres que les antioxydants naturels de la peau ne parviennent plus à neutraliser. Cela entraîne la destruction des membranes cellulaires, l’altération de l’ADN, des mutations et le développement de cancers.
« Le bronzage constitue un risque pour la santé », insiste Dr Hamdi. Derrière son apparence séduisante se cache une réponse de défense de la peau face à l’agression solaire. Les UVA activent la mélanine existante, donnant un hâle rapide, mais éphémère. Les UVB stimulent la production de nouvelle mélanine, offrant un bronzage plus durable, mais au prix d’une exposition prolongée.
Lire aussi: Lydec réagit au déversement d’eaux parasites à la plage d’Oued Merzeg
Or, cette exposition est déjà dommageable. Le bronzage n’est pas un bouclier. Même les peaux foncées ou bronzées ne sont pas imperméables aux UV. D’où l’importance de continuer à utiliser une protection solaire, même après avoir bronzé.
Enfin, Dr. Hamdi distingue clairement le coup de soleil, causé par les UVB qui brûlent l’épiderme, du coup de chaleur, qui résulte d’une déshydratation et d’un dysfonctionnement du système thermorégulateur du corps. Rougeurs, douleurs, fièvre et même malaise peuvent résulter de ces agressions, qui nécessitent souvent une intervention médicale.
Face à une planète de plus en plus ensoleillée et à une recherche esthétique du bronzage, le discours du Dr Tayeb Hamdi sonne comme une alerte lucide. Le soleil est un allié indispensable à notre santé, mais il peut devenir un ennemi mortel en cas d’abus. Pour le médecin-chercheur, l’enjeu est de prévenir plutôt que guérir. Car en matière de santé cutanée, chaque minute d’exposition compte, et chaque protection appliquée est une victoire contre les effets irréversibles des ultraviolets.
Rayon UV © DR
Le 1er Safar 1447 correspondra au samedi 26 juillet 2025
Société - Le 1er Safar 1447 de l’hégire coïncidera avec le samedi 26 juillet 2025, selon l’annonce du ministère des Habous.
Ilyasse Rhamir - 25 juillet 2025Ouled Ziane : les détails de la rénovation
Société - La gare routière Ouled Ziane à Casablanca a été fermée pour entamer un chantier de réhabilitation majeur.
Ilyasse Rhamir - 25 juillet 2025La FMPS dévoile son rapport d’activité 2024 et trace sa vision 2030
La Fondation marocaine pour le préscolaire (FMPS) a publié son rapport annuel 2024, témoignant d’une année riche en avancées et marquant une étape importante dans la mise en œuvre de sa stratégie à long terme, « Vision Atfalouna 2030 ».
Mbaye Gueye - 25 juillet 2025Hausse alarmante des noyades : plus de 9.400 personnes, selon la Protection civile
Société : L’été 2025 connaît une hausse alarmante des noyades au Maroc, avec plus de 9.400 personnes.
Mouna Aghlal - 25 juillet 2025Villes sans bidonvilles : dernier virage pour un vieux chantier national
Société - Plus de 20 ans après son lancement, le programme «Villes sans bidonvilles» doit accélérer pour répondre aux attentes sociales et préparer le Maroc à la Coupe du monde 2030.
Hajar Toufik - 25 juillet 2025200 centres de santé inaugurés dans 8 régions (Tahraoui)
Société - Le ministre Amine Tahraoui a donné le coup d’envoi à la mise en service de 200 centres de santé répartis dans huit régions du Royaume.
Ilyasse Rhamir - 25 juillet 2025Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !
Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.
Sabrina El Faiz - 12 avril 2025La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?
Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.
Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion
Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.
Sabrina El Faiz - 24 mai 2025Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis
Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !
Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025Aïd Al-Adha : amende pour le sacrifice du mouton ? Le vrai du faux
Société - À quelques semaines de Aïd Al-Adha, une rumeur sur une prétendue amende pour le sacrifice du mouton sème le doute chez les Marocains.
Hajar Toufik - 16 mai 2025IA : avons-nous encore un libre arbitre ?
Dossier - Confiance dans les GPS, les avis en ligne ou des suggestions d'algorithme, nous déléguons notre libre-arbitre à des logiques invisibles.
Sabrina El Faiz - 3 mai 2025