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Les cas de divorce montent en flèche au Maroc

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Le Maroc a enregistré ces deux dernières années une hausse significative des chiffres liés au divorce. En 2021, le nombre de cas a atteint 26.957 contre 20.372 en 2020. Crise sanitaire, absence de communication, manque de maturité et de conscience, violence physique ou morale…, autant de facteurs peuvent expliquer la hausse nette des divorces au cours de 2020 et 2021. Éclairage.

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Les chiffres liés au divorce ne cessent de proliférer au Maroc. Un constat qui a été révélé par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, dans une réponse à une question écrite du groupe parlementaire du parti de la justice et du développement (PJD) sur l’augmentation du nombre de cas de divorce au Maroc.

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Explosion des cas de divorce en 2021

D’abord, le ministre a souligné que les cas de divorce avaient connu une baisse depuis l’entrée en vigueur du Code de la famille « Moudawna »  de 2004.

En 2004, le Maroc avait enregistré 26.914 cas de divorce contre 20.372 en 2020. Cependant, ces chiffres ont connu, depuis 2021, une hausse significative. Le nombre de cas de divorce dans le Royaume a atteint un total de 26.957 l’année dernière, soit une augmentation de 6.585 cas par rapport à 2020.

Le chef du département a également noté que le divorce consensuel est prépondérant. Le nombre des cas de divorce par consentement a sensiblement augmenté au fil des années, passant ainsi de 1.860 cas seulement en 2004 à 20.655 cas en 2021.

Cette hausse s’explique, selon la même source, notamment par la prise de conscience croissante du couple de l’importance de mettre fin à la relation conjugale à l’amiable et de résoudre les conflits familiaux par le dialogue pour  parvenir à un accord. À cela s’ajoutent la souplesse et la facilité qui caractérisent ce type de divorce.

S’agissant des cas de divorce révocable, ils connaissent une baisse depuis quelques années. 526 cas seulement en 2021 contre 7.146 en 2004.

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Comment expliquer la prolifération des cas de divorce ?

Avec l’éclatement de la crise de la Covid-19 en 2020, il y a eu une explosion des divorces, et ce, malgré la non-tenue physique des audiences et leur organisation à distance. Ce seraient principalement les répercussions économiques et psychologiques qui auraient été à l’origine des divorces.

Aussi, «les principales raisons du divorce, selon une étude sur la base des données collectées au niveau des divers centres, sont d’abord un manque de maturité et de conscience, une absence de communication entre les époux et la violence physique ou morale. On peut également dire qu’il y a une mutation au niveau des valeurs sociales aujourd’hui, on devient plus individualiste et plus égoïste», explique Asmaâ Mouden, avocate spécialisée en droit de la famille et présidente du Réseau « Chmel » créé en 2017 et regroupant trente centres d’écoute et de soutien aux femmes en situation difficile.

Pour pallier cela, le réseau recommande l’institutionnalisation d’un cycle de formation au profit des jeunes mariés, avec la remise d’un certificat à joindre au dossier de mariage soumis au juge pour l’autorisation de l’union.

Selon les membres du réseau Chmel, cette idée est inspirée du Canada qui a instauré cette formation assurée par une structure étatique. Au Maroc, la formation préalable au mariage pourrait être, selon le réseau, confiée au Conseil des oulémas via des structures à créer. Le principe de cette formation est d’expliquer l’institution du mariage, son importance sociale, les répercussions du divorce aussi bien sur la famille que sur la société de manière globale.

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De nouvelles exigences pour la procédure de divorce

Le ministre de la Justice a rappelé que le Code de la famille comporte de nouvelles exigences concernant la procédure de divorce, afin de protéger les droits de la femme et de préserver l’intérêt de l’enfant.

Et de noter que la Moudawana comporte plusieurs garanties dont l’objectif est de faire progresser l’institution de la famille avec toutes ses composantes, pour lui permettre de continuer à remplir ses fonctions de première cellule de la société. Sachant qu’avant la révision de la Moudawana, la répudiation était un droit exclusif du mari, mais elle est dorénavant soumise à une autorisation préalable du juge.

Par ailleurs, Abdellatif Ouahbi a évoqué les mesures restrictives prévues par le Code de la famille pour réduire les abus dont le mari pouvait faire usage. L’objectif est d’éviter tout préjudice pour la femme ou les enfants et d’assurer la stabilité de la famille.

Toutefois, le ministre rappelle les dispositions du législateur pour donner toutes les chances à la réconciliation dans le couple avant de procéder au divorce.

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