Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Société / La raréfaction de l’eau au Maroc s’accélère !

La raréfaction de l’eau au Maroc s’accélère !

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

La pénurie de l’eau et la sécheresse pèsent aujourd’hui sur plusieurs secteurs au Maroc. Dans un contexte marqué par l’absence des précipitations, le niveau de remplissage des barrages est en chute libre. Pour sensibiliser le citoyen à la crise hydrique actuelle, le directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi, a fait le point sur la situation.

Temps de lecture : 5 minutes

Le Royaume traverse sa période de sécheresse la plus intense depuis plus de trois décennies. Le dérèglement climatique a impacté l’économie nationale et les ménages. De plus, le gaspillage et la surexploitation des ressources hydriques, ainsi que le déficit pluviométrique, pèsent lourdement sur les réserves d’eau. Ces derniers ont enregistré leurs plus bas niveaux cette année.

D’après le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, depuis le début de 2022, le déficit pluviométrique enregistré est de 47% par rapport à la moyenne annuelle. À ce jour, le volume d’eau des barrages a atteint les 3.897,4 millions de m³ (Mm³). Alors que l’année dernière, il était à 5.636,7 Mm³.

Abderrahim El Hafidi, directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), était l’invité de 2M dans l’émission « Confidences de presse ». Lors de son passage, il a survolé de nombreux sujets d’actualité liés au secteur de l’eau. Il a notamment évoqué les réalisations dans les provinces du Sud, le déficit hydrique, le coût de production de l’eau et la station de dessalement de Casablanca.

Lire aussi : Sécheresse : sévir contre les inconscients

La consommation de l’eau

Le stress hydrique actuel impacte, de près, la consommation d’eau. Abderrahim El Hafidi a ainsi expliqué : «Comme tous les pays du monde, le Maroc souffre cette année de sécheresse, et donc d’un déficit hydrique. En revanche, le pays a réalisé une avancée significative en matière d’infrastructures, avec un total de 149 barrages, en plus de 20 autres en cours de réalisation». En dépit de la crise que traverse le pays, les réserves d’eau couvrent largement les besoins des Marocains. «La capacité de production de l’ONEE s’élève à 7 Mm³ par jour, contre une consommation nationale de 3,8 Mm³/j. Aucun problème ne se pose ainsi en termes d’infrastructures. Les capacités de stockage et de production dépassent les besoins des Marocains», a souligné le DG de l’ONEE.

Toutefois, il ajoute : «97% de l’eau produite provient des eaux de surface et des eaux souterraines, contre à peine 3% du dessalement de l’eau de mer. C’est ce qui pose problème actuellement». 

Les mesures prises

Le gouvernement a mis en place certaines mesures urgentes pour faire face à la pénurie d’eau. D’après Abderrahim El Hafidi, l’exécutif a eu recours à des barrages 100% agricoles pour approvisionner le Royaume en eau potable. «À titre d’exemple, dans la région de Tanger, en attendant la fin des travaux du barrage Kharroub qui devrait alimenter la station de traitement d’El Hachef, le ministère de l’Agriculture nous a donné la possibilité de raccorder le barrage Dar Khrofa à cette station, pour approvisionner la population en eau potable», a-t-il expliqué.

Le Maroc a opté pour la réduction du débit d’eau en été comme principale mesure. «Cette année, l’été a coïncidé avec la fête du sacrifice. Cette période a également connu le retour d’un grand nombre de Marocains résidant à l’étranger (MRE), ce qui a créé une certaine pression sur la ressource. Pour gérer cette période, nous avons dû réduire les débits dans certaines régions», a dévoilé le directeur général de l’ONEE. Cette mesure a permis de baisser la consommation d’eau à la fin de l’été d’environ 10% à 15%.

Enfin, conformément aux recommandations de la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement, Abderrahim El Hafidi affirme que le gouvernement a initié une réflexion de fond sur la restructuration du modèle de tarification adoptée par l’ONEE. «Le coût moyen de production du m³ d’eau par l’Office s’élève à 15 DH, contre un prix payé par le consommateur variant entre 2,5 et 3 DH/m³ pour les première et seconde tranches sociales. Le coût supporté par l’État pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens est donc énorme», précise-t-il.

Malgré les mesures prises par l’exécutif, la pénurie des précipitations et le changement climatique vont continuer à aggraver la sécheresse au Maroc. La situation est critique et il est temps d’agir ensemble pour atténuer les dégâts.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Stress hydrique

AEFE, cette machine à sous qui inquiète les parents

Prenons place dans une école primaire française au hasard, à Rabat. Sans la nommer, elle pourrait être décrite comme l’une des plus grandes …
Stress hydrique

SIAM : l’eau, un véritable enjeu pour le Maroc

Le ministère de l'Equipement et de l’Eau a annoncé que les dernières pluies ont permis de remplir les barrages du Maroc à hauteur de 31,79% …
Stress hydrique

Prix des billets d’avion : trop chers pour les MRE

Les Marocains de l’étranger, ont, comme chaque année, l’envie de revenir au Maroc. Voir leur famille, leur pays, et, dans certains cas, l’av…
Stress hydrique

Population, santé, habitat : le HCP livre sa radioscopie 2024

Le document qui vient d'être publié par le Haut-Commissariat au plan (HCP) est d'une extrême utilité pour connaître l'évolution sociale des …
Stress hydrique

Quelle soutenabilité pour les systèmes de retraite ?

Le système de retraite, confronté à d'importants défis tels que la durabilité de ses réserves et sa capacité à remplir ses fonctions économi…
Stress hydrique

Et si les jeux vidéo menaient vos enfants au suicide ?

Selon les données de Statistica.com, le marché du jeu vidéo devrait faire un bond en avant au Maroc et devrait générer un chiffre d’affaires…
Stress hydrique

Aïd Al-Fitr : un engagement envers les traditions familiales et culturelles

Pour Aïd Al-Fitr de cette année, le gouvernement a décrété un congé exceptionnel le vendredi 12 avril 2024, conformément à l'article 3 du dé…
Stress hydrique

Réforme de la Moudawana : comment satisfaire tout le monde?

LeBrief : Avant de commencer notre interview, en accord ou en désaccord avec notre précédent article, pensez-vous qu’il faille censurer cert…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire