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Journée internationale de l’épilepsie : zoom sur une maladie encore mal connue

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Le monde célèbre ce lundi 13 février la journée mondiale de l’épilepsie. C’est l’une des maladies neurologiques les plus courantes après les migraines. Pourtant, elle reste encore très largement méconnue au Maroc et fait l’objet de nombreuses idées reçues. Détails.

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Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 50 millions de personnes sont atteintes d’épilepsie dans le monde, ce qui en fait l’une des affections neurologiques les plus fréquentes.

Il s’agit en effet d’une maladie neurologique chronique qui correspond à des décharges électriques anormalement élevées dans le cerveau. Elles se traduisent par des crises, appelées épileptiques, souvent très brèves, mais qui peuvent varier en intensité. Elles ne génèrent toutefois pas de conséquences lourdes sur la vie quotidienne des personnes touchées, sauf dans certaines formes associées à des retards de développement mental.

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400.000 Marocains touchés

Au Maroc, l’épilepsie touche environ 400.000 perconnes, selon les derniers chiffres livrés par la Ligue marocaine contre l’épilepsie (LMCE), dont la mission est de sensibiliser le grand public sur cette maladie et accompagner les personnes atteintes ainsi que leurs familles.

À travers plusieurs actions, la LMCE œuvre pour la réalisation de plusieurs objectifs, notamment l’amélioration de la prévention et des traitements des épilepsies, l’assistance des personnes atteintes sur le plan moral, la participation à l’enseignement et à la formation des médecins.

À l’occasion de cette journée mondiale, elle se mobilise pour parler davantage de cette maladie, tout en rappelant ses symptômes, les gestes à connaître et à pratiquer en cas de crise. Plus important encore, l’accepter et vivre avec.

Selon la LMCE, pour 80% des cas, un traitement permet de stabiliser la maladie et d’avoir une vie totalement normale. Dans les cas plus sévères, une opération chirurgicale peut-être réalisée, mais pour un diagnostic complet, il serait nécessaire de consulter un neurologue.

Quels sont les symptômes ?

On note deux grands types de crises. D’abord, les crises partielles, quand la décharge n’affecte qu’une partie restreinte du cerveau. Elles se manifestent par des troubles du langage, troubles moteurs, sensoriels ou sensitifs, troubles de la mémoire… Quant aux sensations ressenties par les patients, elles diffèrent : odeurs bizarres, peur, hallucination, impression de déjà-vu, etc.

Des fois, les crises partielles peuvent être plus complexes. Dans ce cas, la zone touchée correspond à celle qui régit la conscience. La crise entraîne alors une altération ou une perte de la conscience chez la personne malade, qui ressent ensuite des vertiges, des maux de tête, de la fatigue ou encore des palpitations.

Il y a aussi les crises généralisées tonico-cloniques, appelées « grand mal ». Elles désignent la forme la plus spectaculaire de crises épileptiques et ne peuvent donc pas passer inaperçues, puisque la personne perd soudainement connaissance et tombe. Pendant près d’une minute, les muscles se contractent, la mâchoire se crispe. On remarque aussi une présence d’écume sur la bouche, une augmentation du rythme cardiaque et même une pression sanguine, voire un arrêt de la respiration.

Les personnes souffrant d’épilepsie ont tendance à avoir davantage de problèmes physiques et une fréquence plus élevée de troubles psychosociaux, comme l’anxiété ou la dépression. Le risque de décès prématuré est d’ailleurs jusqu’à trois fois plus élevé chez les personnes atteintes d’épilepsie que dans la population générale.

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Les causes et les facteurs

Il faut savoir que l’épilepsie n’est pas une maladie contagieuse. Elle peut débuter à tout âge et elle touche plus souvent les enfants que les adultes.

En effet, divers facteurs peuvent être derrière la survenue d’une épilepsie. Il y a d’abord des formes qui sont transmises de façon héréditaire, d’autres sont dites congénitales, c’est-à-dire qu’elles sont présentes dès la naissance ou encore génétiques ou acquises durant la grossesse. Les autres formes sont causées par une maladie, comme une tumeur cérébrale ou un accident qui a entraîné des lésions du cerveau.

Par ailleurs, il existe plusieurs facteurs qui favorisent le risque d’avoir une crise d’épilepsie. Parmi eux, on trouve au premier rang le stress. Il y a aussi le manque de sommeil, la consommation de café, de tabac et d’alcool et les troubles hormonaux. La lumière des écrans et les jeux de lumières à effets comme des scanners, laser ou stroboscope sont aussi considérés comme facteurs déclencheurs de crise épilepsie.

Quel traitement ?

Pour les épileptiques, le traitement médicamenteux est fortement recommandé afin de réguler, prévenir et surtout diminuer l’intensité des crises.

Prescrits par le médecin traitant, les médicaments anti-épileptiques doivent être d’ailleurs pris tous les jours par les patients chez qui la pathologie est diagnostiquée. Ils servent à réguler l’activité électrique de certaines zones du cerveau pour éviter le déclenchement de nouvelles crises d’épilepsie ou pour atténuer les symptômes quand une crise se déclare.

Pour certains cas plus graves, la chirurgie s’avère nécessaire et cela consiste à une intervention sur la zone du cerveau touchée.

En finir avec les idées reçues

Les préjugés sociaux autour de cette maladie sont nombreux et les patients sont souvent mal compris. Au Maroc, les préjugés hérités des superstitions et de l’ignorance ne sont pas encore dépassées.

Les gestes à effectuer en cas de crise en sont un bon exemple. Le fait de mettre des clés dans la main ou quelque chose dans la bouche de la personne malade est une fausse idée.

En cas de crise, les premiers soins adéquats sont simples. Il suffit de tourner la personne sur le côté et de mettre un coussin ou un vêtement replié sous sa tête afin de l’empêcher de se blesser, tout en éloignant tout objet potentiellement dangereux.

Enfin, les personnes épileptiques ont les mêmes compétences que la moyenne des gens. Si certains présentent des crises graves et ne peuvent travailler, d’autres sont complétement, capables de poursuivre leur carrière dans différents domaines.

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