Jazzablanca : trois scènes, mille émotions

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Jazzablanca : trois scènes, mille émotionsLa scène Casa Anfa à Jazzablanca © DR

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Le festival Jazzablanca a poursuivi jeudi soir sa montée en puissance avec une soirée riche en sonorités et en émotions. Trois univers artistiques, trois signatures fortes, mais une même intensité scénique : Faraj Suleiman, Cory Henry & The Funk Apostles et Parcels ont littéralement électrisé le public, rassemblé en nombre sur la scène Casa Anfa.

Le pianiste et compositeur palestinien Faraj Suleiman a ouvert la soirée avec son quintet, livrant une performance subtile et poignante. À la croisée des mélodies arabes traditionnelles et d’élans contemporains, sa musique place le piano oriental au centre d’un dialogue raffiné entre technique maîtrisée et émotions à fleur de peau. Accueilli par des applaudissements nourris, Suleiman a confirmé son statut d’artiste international, déjà salué sur les scènes du Montreux Jazz Festival et du EFG London Jazz Festival.

Cory Henry, le funk dans la peau

Puis vint l’explosion sonore avec Cory Henry & The Funk Apostles. Le lauréat des Grammy Awards, ancien membre de Snarky Puppy, a transformé la scène en un sanctuaire du groove. Entouré de musiciens d’exception, il a enchaîné les titres avec une énergie contagieuse, entre funk en fusion, jazz maîtrisé et R&B incandescent. Une performance survoltée qui a fait vibrer les murs et danser les corps.

Le groupe australien Parcels, découvert par Daft Punk, a clôturé la soirée dans une ambiance résolument festive. Dans un mélange raffiné de funk, disco, pop et électro, les cinq musiciens ont offert un set calibré et généreux. Avant de monter sur scène, le guitariste Patrick Scott Hetherington s’était dit «impatient de découvrir la réaction du public marocain». Il n’a pas été déçu : emportés par les harmonies rétro-futuristes du groupe, les festivaliers ont répondu par une ferveur jubilatoire.

Lire aussi : Quand l’Aïta se réinvente sur scène

La musique dans les rues de Casablanca

Mais Jazzablanca ne se résume pas à sa scène principale. Fidèle à son esprit ouvert, le festival anime aussi les rues de Casablanca. Glen David Andrews, venu tout droit de La Nouvelle-Orléans, fait résonner sa fanfare entre la Mosquée Hassan II et El Hank, avec deux autres déambulations festives prévues les 11 et 12 juillet à travers des lieux emblématiques de la ville.

Enfin, pour rendre la musique accessible à tous, deux concerts gratuits sont programmés sur la scène Nouveau Souffle, au Parc de la Ligue Arabe. Le 11 juillet, Anas Chlih Quintet fusionnera jazz modal et sonorités marocaines. Le lendemain, Soukaina Fahsi, voix montante du folk marocain, clôturera en beauté cette édition 2024 qui, décidément, ne cesse d’élargir ses horizons.

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