Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Avec en toile de fond une crise économique mondiale, engendrée par le conflit russo-ukrainien et le réchauffement climatique, les prix des produits de première nécessité deviennent trop élevés pour une grande partie de la population. D’après le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Gilbert F. Houngbo, «éviter les séquelles et protéger les personnes plus vulnérables en augmentant le salaire minimum et en garantissant des prestations de protection sociale devraient compter parmi les réponses prioritaires à la crise économique et sociale actuelle». Cette déclaration écrite a été envoyée aux délégués de l’Assemblée annuelle de 2022 du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale.
Au Maroc, le gouvernement a pris certaines mesures à cet effet dans le cadre du dialogue social qui s’est tenu le 1?? septembre dernier. S’agissant du secteur public, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) passe à 3.500 DH nets par mois. Cette hausse, à effet immédiat, est de 5% dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales. De plus, l’État a approuvé une augmentation, à hauteur de 3.000 DH, des salaires des enseignants chercheurs, qui concernera trois grades : les enseignants vacataires, les maîtres de conférence et les professeurs d’enseignement supérieur. Ces indemnités vont être versées à partir du 1?? janvier 2023 et vont s’étaler sur une période de trois ans.
Lire aussi : Ce que contient le PLF 2023
Révision de l’Impôt sur le revenu (IR)
L’Impôt sur le revenu (IR) est qualifié « d’injuste » par les syndicats. Ce dernier est payé par les employés de façon systématique, à un taux élevé atteignant les 38% de leur salaire. Dans un contexte marqué par la flambée des prix et la crise économique, le projet de loi de Finance 2023 prévoit la prorogation du délai de l’exonération de l’IR pour les employés nouvellement recrutés (pour une société ayant moins de 2 ans d’activité). Ainsi, cette exonération sera effectuée sur le salaire mensuel brut plafonné à 10.000 DH, versé par les entreprises créées durant la période allant du 1?? janvier 2015 au 31 décembre 2022, dans la limite de dix salariés. En outre, cet avantage est accordé pour une période d’une année, à compter de la date de recrutement du salarié, sous les conditions suivantes : être recruté dans le cadre d’un CDI (contrat à durée indéterminé) et le recrutement doit avoir lieu durant les deux premières années à compter de la date du début d’exploitation de l’entreprise.
Par ailleurs, le gouvernement envisage de réinstaurer, en 2023, l’impôt d solidarité sur les bénéfices. L’objectif est d’assurer un meilleur financement du chantier de généralisation de la protection sociale. Cette taxe sera appliquée sur les revenus ou les bénéfices allant d’un million de DH (MDH) à moins de 5 MDH (1,5%), de 5 MDH à moins de 10 MDH (2,5%), de 10 MDH à moins de 40 MDH (3,5%) et pour les bénéfices dépassant les 40 MDH (5%).
Lire aussi : Crise économique : le moral des ménages est au plus bas
Est-ce suffisant ?
Interviewé par LeBrief, Saïd Lamani, consultant en droit du travail, explique que l’augmentation du SMIG «n’est pas suffisante comparée au niveau de vie actuel».
La situation économique continue à mettre à mal les Marocains. «On ne peut pas motiver les travailleurs avec ces mesures qui ont été prises dans un contexte économique marqué par la cherté de vie. Il faut que le gouvernement mette en place des compensations, notamment des aides de logement, transport, santé, etc», ajoute-t-il.
D’après Ahmed. S, un concierge dans un immeuble à Casablanca qui gagne 3.000 DH par mois et préfère garder l’anonymat, les charges quotidiennes ont augmenté et le coût de la vie actuel dépassent son revenu. «Tout est devenu cher maintenant, mais je garde le même salaire depuis six ans. Plusieurs personnes touchent le même salaire que moi depuis plusieurs années, malgré les dépenses qui se sont élevées».
Enfin, le rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’Homme, Olivier De Schutter, a exhorté les gouvernements à indexer les prestations sociales et les salaires sur l’inflation. «Ce n’est pas une hyperbole de dire que si les gouvernements n’augmentent pas les prestations et les salaires en fonction de l’inflation, des vies seront perdues», dénonce-t-il.
Temps de lecture : 5 minutes
Aïd Al-Adha : entre préparatifs accélérés et flambée des prixQuelques semaines seulement nous séparent de Aïd Al-Adha et les familles font déjà face à un dilemme aggravé par une situation économique pr… |
Dialogue social : accord sur les salaires et la fiscalité pour une meilleure justice socialeDans un contexte de négociations intensives et d'attentes fortes, les partenaires sociaux ont franchi une étape importante avec la signature… |
Islam : la France, tu l’aimes mais tu la quittesLa France c'est liberté, égalité, fraternité… laïcité… enfin parfois, et encore, ça dépend pour qui. La première trinité est entonnée fièrem… |
Conseil de la concurrence : l’état de la concurrence dans les marchés des fruits et légumesLe Conseil de la concurrence a récemment mis en lumière une série de dysfonctionnements affectant les marchés de gros de fruits et légumes a… |
Agriculteurs français : verts de jalousie, ou rouges de fureur ?La tomate marocaine fait décidément peur. Pas aux acheteurs, non, ces derniers la consomment généreusement. Son prix accessible, en fait la … |
AEFE, cette machine à sous qui inquiète les parentsPrenons place dans une école primaire française au hasard, à Rabat. Sans la nommer, elle pourrait être décrite comme l’une des plus grandes … |
SIAM : l’eau, un véritable enjeu pour le MarocLe ministère de l'Equipement et de l’Eau a annoncé que les dernières pluies ont permis de remplir les barrages du Maroc à hauteur de 31,79% … |
SIAM : le Maroc mise sur l’intelligence artificielle pour améliorer la rentabilité de l’agricultureSelon l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 30 à 35% de la croissance agricole des pays en voie de dé… |