Hébergement touristique : adoption d’un nouveau système de classement en étoiles

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Le Maroc franchit le cap des 20 millions de nuitées touristiques à fin aoûtUn hôtel à Marrakech © DR

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Le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie Sociale et Solidaire a annoncé la publication au Bulletin Officiel de cinq arrêtés d’application venant compléter la loi 80-14 sur l’hébergement touristique. Objectif : transformer en profondeur la qualité de l’offre hôtelière au Maroc et garantir aux visiteurs une expérience conforme aux standards internationaux.

Désormais, tous les établissements d’hébergement touristique (hôtels, maisons d’hôtes, résidences de tourisme, hôtels clubs, mais aussi Riads et Kasbahs) seront classés selon un système unifié en étoiles. Ce nouveau dispositif de classification vise à harmoniser les pratiques avec les normes mondiales tout en valorisant l’authenticité et la diversité du patrimoine touristique marocain.

Un classement modernisé, une évaluation rigoureuse

La nouveauté majeure réside dans l’introduction d’un classement universellement compris basé sur les étoiles, plus lisible pour les clients et plus transparent pour les professionnels. La qualité de service devient un pilier central : elle sera évaluée à travers des visites mystères menées régulièrement par des auditeurs spécialisés. Jusqu’à 800 critères, élaborés avec le soutien de l’Organisation mondiale du tourisme, serviront de grille d’analyse pour juger l’ensemble du parcours client.

Contrairement à l’ancienne réglementation, les classements ne seront plus permanents : ils devront être renouvelés tous les 7 ans pour les nouveaux établissements, puis tous les 5 ans, afin d’assurer une amélioration continue des prestations.

Innovation dans le luxe : les résidences immobilières adossées

Le gouvernement introduit également un nouveau modèle d’investissement touristique : les résidences immobilières adossées (RIA). Destiné aux établissements 5 étoiles et de luxe, ce concept permet à des investisseurs de construire des villas privées attenantes à leur hôtel, à vendre à des particuliers tout en en assurant la gestion.

Une solution inédite qui vise à attirer une clientèle haut de gamme en quête d’expériences plus exclusives.

Lire aussi : Tourisme : comment s’annonce la haute saison ?

Une transition progressive et des perspectives élargies

Les professionnels disposent d’une période de transition de 24 mois pour se conformer à ces nouvelles exigences, leur laissant le temps nécessaire pour adapter leurs infrastructures, former leurs équipes et préparer les audits.

Ce dispositif sera bientôt renforcé par de nouveaux arrêtés en préparation, destinés à encadrer d’autres formes d’hébergement en plein essor : bivouacs, hébergement chez l’habitant, structures alternatives comme les cabanes ou conteneurs aménagés, et offres issues des plateformes numériques.

L’ambition est triple : garantir la qualité et la sécurité des séjours, intégrer les acteurs informels dans un cadre légal structuré, et élargir les options d’hébergement à des tarifs plus variés, notamment en haute saison.

Pour la ministre Fatim-Zahra Ammor, cette réforme marque une étape déterminante. «Notre gouvernement a réussi à sortir les arrêtés de la loi 80-14 adoptée en 2015, grâce à un grand effort mené avec les professionnels et l’ensemble des parties prenantes. Aujourd’hui, c’est une étape décisive que nous entamons pour l’industrie touristique marocaine, qui au-delà de l’aspect réglementaire, permettra de positionner le Maroc parmi les destinations touristiques de référence», a-t-elle expliqué.

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