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Le lait se fait de plus en plus rare. Ces derniers mois, l’approvisionnement du marché national en lait a enregistré une baisse notable.
Les collectes ont sensiblement diminué dans les principaux bassins laitiers du pays. Par exemple, d’après des sources concordantes, le rendement dans la région de Casablanca a diminué de plus de 60% et à Doukkala de 40%. Cette dernière assure près d’un cinquième (18%) de la production nationale. De nombreux producteurs laitiers ont parfois réduit de moitié leur cheptel ces derniers mois (35 à 45%) en raison des prix élevés des aliments pour animaux.
La filière laitière subit l’impact de plusieurs facteurs. L’on peut évoquer la sécheresse sévère que connaît le pays depuis bientôt une année ou encore le renchérissement des prix des aliments accentué par la conjoncture internationale.
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La filière laitière au Maroc compte environ 260.000 producteurs
Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, la filière laitière au Maroc compte environ 260.000 producteurs, tandis que la transformation industrielle du lait est assurée par 16 opérateurs.
En 2019, la valeur ajoutée du secteur s’élevait à 4,22 milliards de DH (MMDH). Selon l’institut d’étude SEREC, le secteur emploie environ 474.000 postes permanents tout le long de la chaîne de valeur, allant de la production à la transformation. Il réalise un chiffre d’affaires total de 14 MMDH dont 7 milliards profitent à l’amont agricole.
La production laitière est concentrée dans les périmètres irrigués, avec plus de 90% dans les cinq régions Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Rabat-Salé-Kénitra, Souss-Massa et Béni Mellal-Khénifra.
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La baisse est due au manque de pluies
Lors d’un point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement tenu jeudi 3 novembre, le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a expliqué que la baisse de production du lait est due au manque de pluie, qui a une incidence directe sur l’alimentation des vaches laitières.
Il a affirmé, en outre, que le gouvernement a rencontré des professionnels du secteur et «étudie toutes les possibilités d’une intervention», afin de maintenir l’équilibre de la filière laitière.
Et ce n’est pas la première fois que le gouvernement évoque une pénurie de lait. Jeudi 6 octobre, Mustapha Baitas avait souligné un manque sur le marché national, notant que la baisse de la production du lait est due entre autres à des facteurs saisonniers. Il avait également annoncé que le ministère de l’Agriculture «va lancer dans les semaines à venir un programme de soutien pour accompagner les producteurs». Ce programme vise aussi à contrôler tout le processus de production de cette denrée importante.
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Dispositif mis en place pour satisfaire la demande
De son côté, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a tenu, lundi 24 octobre, une réunion de travail avec la Fédération interprofessionnelle du secteur laitier « Maroc Lait ».
La réunion portait notamment sur la situation de la filière laitière et les différentes mesures à prévoir afin de maintenir l’équilibre de ce secteur, l’appui des éleveurs et l’accompagnement des opérateurs de la chaîne de valeur.
Les échanges ont conclu une batterie de propositions dans le but de renforcer le dispositif des mesures en cours pour faire face à la conjoncture. «Il s’agit notamment, de continuer à renforcer l’appui aux aliments composés, appuyer la collecte pour augmenter le volume de lait usiné, de lutter contre le colportage, de renforcer l’installation des unités de production d’orge hydroponique (fourrage vert) pour l’approvisionnement des éleveurs au niveau des bassins de production du lait, outre l’appui au maintien du cheptel laitier», souligne un communiqué du ministère.
Parallèlement, dans le cadre du nouveau contrat-programme lait prévu dans la stratégie Génération Green 2020-2030, d’autres mesures liées au développement de la filière ont été adoptées. Ce dernier comporte plusieurs dispositions, notamment des aides et des subventions de l’État à l’investissement dans la filière et la valorisation, l’importation de génisses, la production de génisses locales, l’insémination artificielle, le travail sur un plan fourrager pour appuyer la production des aliments localement et d’autres mesures d’accompagnement.
La tutelle a tenu par ailleurs à rappeler que le cheptel bovin laitier s’accroît depuis 2008. En effet, il s’est stabilisé en 2015 autour de 1,8 million de têtes dont 71% sont des races améliorées.
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