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Explosions à Es-Semara : un mystère à décrypter

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La nuit de samedi à dimanche a été le théâtre de quatre violentes explosions qui ont secoué la ville d’Es-Semara. Ces détonations tragiques ont malheureusement entraîné le décès d’une personne et blessé trois autres, dont deux grièvement. Les quartiers de la ZAP, Hay Essalam et le quartier industriel ont été les zones durement touchées, subissant les conséquences dévastatrices de deux de ces explosions. Face à ce drame, le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laâyoune a officiellement déclenché une enquête judiciaire pour faire toute la lumière sur cet incident choquant. Analyse de cet événement avec le président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI), Jawad Kerdoudi.

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Bien que les circonstances entourant l’origine des explosions d’Es-Semara restent en grande partie obscures, des spéculations suggèrent une possible implication des milices du Polisario. Cependant, il est essentiel de noter que cette hypothèse n’a pas encore fait l’objet d’une confirmation officielle. Les enquêtes en cours cherchent à établir avec précision l’origine de ces explosions dévastatrices, jetant ainsi la lumière sur les circonstances complexes qui ont conduit à ce tragique événement.

Retour sur ce qui s’est passé

La nuit de samedi à dimanche a plongé la ville d’Es-Semara dans la terreur. Quatre explosions dévastatrices ont secoué les quartiers de la ZAP, Hay Essalam et le quartier industriel, laissant derrière elles un triste bilan : un mort et trois blessés, dont deux dans un état critique.

Au début, des spéculations évoquaient l’explosion de bonbonnes de gaz. Cependant, cette théorie s’est rapidement effondrée, car les déflagrations ont touché divers endroits et quartiers de la ville. Les circonstances exactes de ces événements sont restées énigmatiques, même après la publication d’une dépêche de l’agence de presse officielle MAP. Celle-ci s’est contentée de signaler les déflagrations sans entrer dans les détails.

Toutefois, le flou qui entourait l’affaire a commencé à se dissiper lorsque le procureur général du Roi près la Cour d’Appel de Laâyoune a publié un communiqué officiel. Ce communiqué a révélé que les explosions étaient le résultat de tirs de projectiles, ajoutant une nouvelle couche de mystère sur l’origine et la nature de ces tirs. Ces révélations ont alimenté diverses hypothèses sur les circonstances de cette tragédie.

Selon les déductions en circulation, ces explosions pourraient être le résultat d’une attaque perpétrée par les milices du Polisario. Cependant, il est crucial de noter que cette théorie n’a pas encore été officiellement confirmée. L’enquête est actuellement en cours et il faudra attendre les résultats pour établir les responsabilités.

Des images circulant sur les réseaux sociaux ont montré des éléments du drame, notamment un pan effondré de la toiture d’une habitation déserte et un impact au sol. Des débris métalliques d’origine inconnue ont également été observés.

Le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laâyoune a pris l’initiative d’ouvrir une enquête judiciaire afin de faire la lumière sur cette affaire. Il a confié à la police judiciaire compétente la mission de réaliser des expertises techniques et balistiques pour identifier l’origine des projectiles et déterminer la nature de cette tragédie.

Le Polisario impliqué ?

Cette attaque soulève de nombreuses questions et inquiétudes. Approché par LeBrief, le président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI), Jawad Kerdoudi, a partagé ses premières impressions et a livré son analyse sur cet événement troublant.

Pour Kerdoudi, sa première analyse des événements le conduit à penser que cette attaque provient du Polisario. «Le fait que le Polisario ait récemment dénoncé le cessez-le-feu renforce ses soupçons», dit-il. Selon notre interlocuteur, il est essentiel de déterminer la nature des explosifs utilisés, car cela pourrait confirmer le caractère militaire de l’attaque. Il explique que si les enquêtes révèlent l’utilisation d’obus, il deviendra évident que l’attaque est liée aux activités du Polisario, qui a déjà eu recours à de telles munitions par le passé. «Le Polisario cherche ainsi à rappeler que la situation dans la région demeure instable, en particulier à l’approche d’événements importants tels que le vote sur la nouvelle résolution renouvelant le mandat de la Minurso prévu ce lundi et la commémoration de la Marche Verte du 6 novembre», ajoute le président de l’IMRI.

Lire aussi : Différend autour du Sahara : voici les points clés du rapport du SG de l’ONU

Cependant, malgré ces soupçons, le Polisario n’a pas revendiqué officiellement cette attaque, confirme Kerdoudi qui estime que le communiqué publié dimanche soir par le groupe séparatiste est générique et ne fait aucune mention spécifique de cet incident.

Interrogé sur la question de l’inscription du Polisario sur la liste des organisations terroristes, Kerdoudi souligne que la diplomatie marocaine a longtemps évoqué des liens entre le Polisario et des mouvements terroristes. «Cette attaque pourrait renforcer la demande du Maroc en ce sens. Cependant, il reconnaît que cela pourrait être une tâche complexe étant donné que le Polisario dispose d’un représentant aux Nations Unies. De plus, la portée limitée de l’opération rendrait la mission encore plus difficile», ajoute-t-il.

Selon Kerdoudi, il est certain que le Maroc cherchera à consolider sa position sur la question du Sahara en utilisant les éléments issus de cette attaque. «Le représentant du Maroc aux Nations Unies, Omar Hilal, utilisera cet incident pour dénoncer le non-respect du cessez-le-feu par le Polisario. Il mobilisera toutes les ressources du droit international pour faire valoir la position du Maroc dans cette affaire», conclut-il.

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