DEPF : les secteurs secondaire et tertiaire sur la bonne trajectoire

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DEPF : ce qu’il faut retenir de la note de conjoncture de févrierImage d'illustration © DR

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La note de conjoncture du mois de février, réalisée par les équipes de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) offre un aperçu approfondi des tendances économiques. La conjoncture internationale incertaine souligne l’importance d’une gestion éclairée des politiques économiques nationales pour faire face aux défis. Tour d’horizon des principaux indicateurs.

La Direction des études et des prévisions financières (DEPF) a récemment dévoilé sa note de conjoncture pour le mois de février 2024. Les experts du ministère de l’Économie et des Finances (MEF) mettent en lumière les points clés qui dessinent le paysage économique actuel en s’arrêtant tout d’abord sur l’environnement international. On apprend notamment que le PIB mondial devrait maintenir un rythme modéré, estimé à 3,1% pour 2024, après avoir enregistré une croissance similaire en 2023 (selon les données du FMI). Cependant, cette évolution est entravée par la persistance des taux d’intérêt élevés et une faiblesse persistante du commerce mondial. Un point remarquable réside dans la résilience de l’économie américaine, qui devrait afficher une croissance de 2,1% en 2024, légèrement en retrait par rapport à l’année précédente (2,5%). La reprise économique dans la zone euro s’annonce moins robuste que prévu initialement pour 2024, avec une estimation de croissance de 0,8% (selon la Commission européenne), comparativement à 0,5% en 2023. L’Allemagne, locomotive économique de la région, devrait enregistrer une croissance de 0,3%, une amélioration par rapport à la contraction de -0,3% l’année précédente. La France, quant à elle, anticipe une croissance de 0,9%, maintenant le même niveau qu’en 2023.

La DEPF rapporte que la valeur de l’euro face au dollar a connu un repli significatif, s’établissant à 1,08 dollar le 19 février. Cette baisse représente une diminution de 3% par rapport à son pic atteint fin décembre.

Sur le front énergétique, la DEPF indique que le prix du baril du Brent a atteint 86 dollars le 19 février. Cette hausse marque une augmentation notable de 14% depuis son point le plus bas début janvier. Les dynamiques fluctuantes du marché pétrolier continuent d’influencer l’économie mondiale.

Lire aussi : Conjoncture : un retournement positif fin 2023

L’agriculture mise à mal par le déficit pluviométrique

Au cours des neuf premiers mois de 2023, le secteur agricole marocain a connu une évolution contrastée, marquée par une croissance de la valeur ajoutée moyenne de 6,3%, après une baisse notable de 12,9% l’année précédente. Cette progression a été constatée trimestre après trimestre, avec des hausses de 5,7%, 6,3%, et 6,9% au troisième, deuxième et premier trimestre de 2023, respectivement, malgré des conditions climatiques peu favorables.

Cependant, la campagne agricole 2023-2024 se déroule dans un contexte persistant de déficit pluviométrique. Le cumul pluviométrique jusqu’au 31 janvier 2024 est inférieur de 37,6% par rapport à la campagne précédente et de 40,2% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. De plus, le taux de remplissage des barrages a atteint seulement 24,8% au 14 février 2023, en baisse par rapport à la même période un an plus tôt.

Les cultures de la campagne actuelle présentent des résultats mitigés. Les cultures d’automne ont couvert 2,8 millions d’hectares à la mi-janvier 2024, avec 2,3 millions d’hectares dédiés aux céréales. Les cultures de légumes occupent 90 600 hectares, atteignant 90% de la superficie prévue. Cependant, les cultures d’hiver sucrières et le programme national de semis direct montrent des résultats en deçà des prévisions, ce qui souligne les défis persistants auxquels est confronté le secteur.

Face à la rareté des ressources hydriques, un plan d’action d’urgence a été dévoilé en janvier 2024, avec des mesures visant la mobilisation optimale des ressources des barrages, forages, et stations de dessalement. Des équipements urgents d’adduction et d’approvisionnement en eau seront réalisés, accompagnés de projets tels que les barrages en cours d’exécution et l’interconnexion entre les bassins hydrauliques.

Sur le front des exportations, le secteur agricole et agroalimentaire a connu une quasi-stagnation, avec une légère baisse de 0,1% à la fin de 2023, après une croissance notable de 19,1% en 2022, atteignant 83,1 milliards de DH. Ce déclin s’explique en partie par des résultats mitigés au quatrième trimestre de 2023 et une baisse de 2,6% au deuxième trimestre.

En parallèle, le secteur de la pêche côtière et artisanale a enregistré une augmentation notable des débarquements de 15,2% en janvier 2024, soutenue par la performance des céphalopodes, poissons blancs et algues. En matière de valeur, ces débarquements ont augmenté de 18,7%, reflétant la consolidation de la valeur des débarquements de céphalopodes et de poissons pélagiques.

Lire aussi : Conjoncture : les agrégats économiques au scanner de la DEPF

Le secteur secondaire s’en sort plutôt bien

Le secteur extractif a enregistré une croissance au quatrième trimestre de 2023, avec une augmentation de la production de phosphate brut de 36,5%. Cela a contribué à atténuer la baisse de la production de phosphate brut sur l’ensemble de l’année, qui a diminué de 5,8% après une chute de 20,1% l’année précédente. Les dérivés de phosphates ont également montré une amélioration, clôturant l’année 2023 sur une légère hausse de 1%, portée par une croissance significative au quatrième trimestre.

Dans le domaine de l’énergie, la production d’électricité a augmenté de 2,4% en 2023, tirée par la production privée et les énergies renouvelables. Cependant, le secteur a connu une hausse de 23,8% des importations d’électricité, et la consommation d’électricité a augmenté de 2,7% à la fin de 2023, reflétant une demande soutenue.

Le secteur manufacturier a présenté une croissance de 0,3% en moyenne au cours des neuf premiers mois de 2023. Cette croissance a été portée par des performances positives dans diverses branches, notamment le textile, la fabrication de matériel de transport, et la fabrication d’articles en bois et en papier. Malgré une baisse du chiffre d’affaires à l’export de phosphates et dérivés, d’autres branches ont contribué positivement aux résultats du secteur.

Lire aussi : Le FMI projette une croissance économique pour le Maroc à 3,5%

Les services ont le vent en poupe

Dans le secteur du tourisme, le Maroc a enregistré des records en 2023, avec plus de 14,5 millions de touristes, une croissance de 33,6%. Les nuitées ont atteint un niveau record de 25,6 millions, avec une augmentation des recettes touristiques de 11,7%, dépassant les 104,5 milliards de DH.

Le transport aérien et portuaire a également montré des performances exceptionnelles, avec une croissance à deux chiffres du trafic de passagers en janvier 2024 et un trafic portuaire dépassant les 200 millions de tonnes à fin 2023.

Lire aussi : Pauvreté : l’inflation a porté un coup fatal aux Marocains

En conclusion, l’économie marocaine présente une image contrastée en février 2024, avec des défis persistants dans l’agriculture, mais des performances positives dans l’énergie, le secteur manufacturier, le tourisme et le transport. Les mesures d’urgence dans l’agriculture et les initiatives positives dans d’autres secteurs reflètent les efforts continus du gouvernement pour stimuler la croissance et atténuer les pressions économiques.

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