Culture agricole : rien ne va plus pour les melons et les pastèques
© Pixabay- TheDigitalArtist
A
A
A
A
Ce n’est vraiment pas un temps à être agriculteur. Ces dernières années, ils ont été parmi les premières victimes des changements climatiques que connaissent le Maroc et le monde. Dans les régions du Sud, en particulier, des voix s’élèvent pour annoncer une culture quasi-nulle en pastèques et melons.
Ces doux fruits sucrés, qui accompagnent généralement nos étés, ne seront pas forcément au rendez-vous cette année. Ou en tout cas, moins nombreux… et plus chers.
Ahmed Bouljid, un exportateur de fruits divers, explique la situation sur le média espagnol, Fresh Plaza : «Nous assistons à une quasi-suspension de la campagne. Toutes les régions productrices de pastèques, de Souss, Al Haouz et El Kelaa des Sraghna jusqu’à Settat et Beni Mellal, connaissent des températures inhabituellement froides pour cette période de l’année, ce qui retarde le développement des melons et des pastèques». La sécheresse et les règles de délimitation (voir plus bas dans l’article) impacteront immanquablement les volumes, limitant fortement la production.
Lire aussi : Fraises marocaines : comment l’UE s’est prise à son propre jeu
Les premières récoltes de la région de Zagora sont déjà épuisées, révèle la même source. «Au début de la campagne, les exportations de pastèques de Zagora atteignaient environ 400 à 500 tonnes par jour, allant jusqu’à 1.000 tonnes lors des jours très actifs. À présent, les ports sont presque vides de pastèques».
Bouljid prévoit une reprise de la production dans quelques semaines, avec un pic attendu pour la deuxième semaine de juin.
Sur le plan administratif, les exportateurs s’adaptent bien aux nouvelles exigences d’exportation, malgré les difficultés rencontrées en début de campagne en raison de niveaux élevés de résidus de pesticides. Les autorités sanitaires marocaines ont imposé des conditions d’exportation plus strictes, mais les organismes comme l’ONSSA et Morocco Foodex ont apporté leur soutien pour garantir la qualité des pastèques et des melons marocains. Le processus d’exportation est désormais fluide, bien que rigoureux, assurant ainsi la satisfaction des exigences de qualité des marchés internationaux.
Une débâcle annoncée
Il faut dire que l’année avait déjà très mal démarré pour les agriculteurs, spécialisés dans le melon et la pastèque. Dans la région d’Agadir-Zagora, citée en exemple pour sa gestion des ressources hydriques, une décision radicale avait été prise en janvier 2024, pour limiter la culture des pastèques et des melons. Sous l’égide du gouverneur de la province, il a été décidé que la zone de culture de ces fruits ne dépasserait pas un hectare… maximum !
Pour garantir le respect strict de cette consigne, des commissions conjointes avaient été mises en place et dépêchées sur le terrain. Ces commissions ont alors procédé à la destruction de toute plantation dépassant la superficie autorisée.
Ainsi, des étendues de culture de pastèques ont été anéanties dans plusieurs communes de la province. Une intervention des autorités avait été nécessaire pour faire appliquer cette nouvelle règle aux agriculteurs récalcitrants. Les champs concernés ont été restaurés à leur état initial après le passage des pelleteuses.
Lire aussi : Campagne agricole 2023/24 : quelles solutions en temps de crise?
Cette décision n’est pas récente, car elle a été rendue publique en octobre 2022, régulant la culture de ces fruits sur l’ensemble du territoire provincial. Selon cette réglementation, la culture des pastèques et des melons est strictement limitée à un demi-hectare, voire un hectare dans certains cas, et est interdite dans les zones d’alimentation en eau potable.
Une commission locale avait également été mise en place pour surveiller la consommation d’eau à partir des compteurs installés sur les puits, évaluant les quantités d’eau utilisées pour l’irrigation et surveillant le niveau de la nappe phréatique. De plus, une liste des agriculteurs souhaitant cultiver ces fruits avait été dressée, permettant à la commission de s’assurer du respect des règles et de prendre des mesures disciplinaires en cas d’infraction.
2024 n’aura décidément pas été une bonne année pour ces fruits ronds…
Économie - Le Maroc et le Japon signent un prêt de 3,9 MMDH pour moderniser l’irrigation de la plaine du Gharb, renforçant sécurité alimentaire et coopération bilatérale.
Hajar Toufik - 20 novembre 2025Économie - Au cœur de la COP30 à Belém, le Maroc multiplie les initiatives pour ancrer l’action climatique dans les territoires, renforcer l’éducation, verdir le tourisme, mobiliser le sport et consolider la coopération internationale, affirmant un modèle durable et inclusif.
Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025Économie - Un document pédagogique du ministère des Finances présente les grandes lignes du Budget 2026 de manière simple et accessible, en éclairant les citoyens sur les priorités publiques, les choix fiscaux et les projets majeurs prévus pour l’année à venir.
Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025Économie - La SGTM ouvre une nouvelle phase de son expansion avec une entrée en Bourse destinée à renforcer sa croissance, diversifier son actionnariat et consolider son rôle dans les grands projets d’infrastructures au Maroc et en Afrique.
Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025Économie - La deuxième édition du Morocco Showcase Summit 2025 renforce l'attractivité du Maroc pour les investisseurs touristiques.
Mouna Aghlal - 19 novembre 2025Le Maroc a signé un partenariat stratégique avec Keiretsu Forum afin de devenir un acteur majeur du numérique en Afrique et d’accélérer sa transition digitale.
Mahmoud Nafaa - 19 novembre 2025Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…
Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.
Hajar Toufik - 25 avril 2025Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.
Hajar Toufik - 14 juillet 2025Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !
Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025Économie - Le Maroc construit partout, mais se développe-t-il partout ? Analyse région par région…
Sabrina El Faiz - 25 octobre 2025Économie - Un arrêté du 19 mai 2025 redéfinit les règles d’exonération des indemnités liées au transport, à la représentation ou aux aides sociales. La CNSS est désormais dotée d’un cadre harmonisé avec la fiscalité, garantissant plus de clarté pour les employeurs.
Ilyasse Rhamir - 20 octobre 2025