Ali Benkirane, président du directoire de CDM, lors de l'annonce des résultats annuels, le 18 mars 2025 à Casablanca @ LeBrief / Ayoub Jouadi
Par rapport aux années précédentes, les résultats de Crédit du Maroc sont très satisfaisants. Avec un PNB consolidé en hausse de 12,9% et un résultat net part du groupe atteignant une croissance de 47,3%, Crédit du Maroc affiche une santé financière des plus enviables. Le résultat brut d’exploitation bondit de 27,9%, tandis que le coût du risque recule de 10,5%. Des indicateurs rassurants. En apparence, en tout cas.
Ces performances s’appuient en partie sur une structure encore en développement. La maîtrise des charges d’exploitation (hausse de 0,4%) permet de compenser un positionnement commercial en construction. Le taux de rentabilité est réel, mais sa soutenabilité pose question dans un environnement bancaire en éternelle transformation.
La stratégie de Crédit du Maroc visant à devenir la « Banque de la famille » se heurte à une réalité opérationnelle : l’expansion du réseau physique reste timide. Deux agences et un centre d’affaires ont ouvert en 2024, un rythme qui semble s’éloigner de l’objectif affiché d’accessibilité territoriale.
Dans un marché où la densité du réseau demeure un critère de choix pour la conquête de la clientèle de proximité, cette lenteur interroge : peut-on prétendre à une forte couverture nationale avec un maillage aussi réduit ?
Crédit du Maroc, résultats annuels 2024 @ LeBrief
Des outils modernes, un Core Banking System en cours
La banque mise beaucoup sur sa transformation numérique pour rattraper la présence physique, notamment. L’enrichissement de l’application MyCDM, l’activation du CDM Secure e-code ou encore les virements instantanés témoignent de la volonté du groupe à se développer sur cet axe de modernité. La création de « digital squads » internes prouve aussi la volonté d’aligner les process sur les standards fintech.
Toutefois, le Core Banking System, colonne vertébrale du modèle digital, n’est toujours pas finalisé. Le risque est là. En cas de défaillance technique ou de fort retard, c’est toute la chaîne de valeur client qui pourrait être impactée. Or, dans un secteur où l’expérience numérique fait la différence, le facteur temps est très important.
Lire aussi : Crédit du Maroc, élu service client de l’année 2025
Avec son plan CDM Boost 2028, la banque veut doubler sa base client, dépasser les 4 milliards de dirhams de PNB et se repositionner sur de nouveaux relais de croissance. Le cap est fixé, mais les moyens pour l’atteindre restent sous contrainte : architecture technologique inachevée, complexité des parcours clients, gestion du risque encore perfectible.
L’ambition de faire pivoter le modèle économique repose sur des hypothèses très optimistes, certes, mais le contexte national et mondial ne suivent pas toujours.
Réalité opérationnelle
L’offre commerciale, virements instantanés gratuits jusqu’à 500 dirhams, packs à 0 dirham… cherche à séduire la classe moyenne. Crédit du Maroc tente de combler un vide laissé par les grands établissements généralistes. Mais sans un réseau dense de proximité, ces avantages risquent de rester au stade du discours marketing.
Notre ambition s’exprime à travers trois chiffres à retenir. A vision 2028, nous avons pour objectif de doubler notre base de clients actifs, pour atteindre 900.000 clients. Nous visons également un produit net bancaire (PNB) de 4 milliards de dirhams, ainsi qu’un résultat net de 1 milliard de dirhams.Ali Benkirane, président du directoire de CDM
Par ailleurs, Crédit du Maroc parie aussi sur le financement des PME. Cela se traduit par des accords avec Finéa, le Fonds Mohammed VI ou encore l’IFC.
L’outil digital « MyCDM Entreprise » et les centres d’affaires spécialisés vont dans ce sens. Un très bon pari, encore une fois, pour palier le vide laissé par les plus grands. La part de marché PME progresse certes, et la banque multiplie ses points de chute pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. C’est ainsi que CDM se lance aussi aux côtés de l’entrepreneuriat féminin et des projets verts.
Crédit du Maroc affiche tout de même des résultats très encourageants, le top management parle même d’année record.
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