Traduction des documents judiciaires : les avocats réagissent
Image d'illustration © DR
A
A
A
A
Le projet de loi relatif à l’organisation judiciaire est actuellement sous les feux des projecteurs de la Commission de justice à la Chambre des représentants. La Commission examine ce mercredi le texte dans son intégralité et pas seulement l’article 14 qui continue de susciter une polémique au sein du collectif des avocats du Royaume.
L’article en question prévoit «d’imposer la traduction en arabe, par un traducteur assermenté, de toutes les pièces produites dans le cadre d’une procédure, sauf décision express de la juridiction compétente».
Dans un communiqué rendu public cette semaine, le collectif d’avocats marocains affirme que s’il est maintenu en l’état l’article 14 du projet de loi relatif à l’organisation judiciaire causera plusieurs problèmes dans le circuit des procès judiciaires. Selon ces derniers, l’article 14 «alourdira les délais et processus judiciaires, constituera un surcoût considérable pour les citoyens dans les procédures judiciaires et entravera leur accès à la justice de leur pays».
Lire aussi :La justice explique les raisons derrière le retard du procès de Raissouni
Le collectif d’avocats souligne également que le nombre d’affaires est beaucoup plus important en comparaison avec le nombre de traducteurs assermentés au pays. Ces derniers risqueraient de se voir dépassés par la situation. Le collectif soutient que sur la base des chiffres de l’année 2020, chaque traducteur devrait produire en temps et en heure l’ensemble des traductions des documents requis pour 6.852 procès par an. Cela produiraun goulot d’étranglement, souligne le collectif d’avocats.
Contacté par LeBrief, Omar Ouidra, membre du collectif d’avocats, déclare que le collectif maintient la pression pour bloquer le passage de cet article. «Nous avons contacté des parlementaires et on a fait ce que l’on a pu pour les sensibiliser contre les dangers de cet article», souligne-t-il.Et d’ajouter : «Au vu de la politique générale que mène le pays, je ne vois pas l’utilité en 2021 de compliquer les procédures judiciaires. J’estime que les choses sont déjà assez compliquées comme cela, il ne faut pas qu’on les complique davantage».
Lire aussi :Justice : une lourde sentence contre la Samir
Le collectif d’avocats marocains peut compter sur l’appui de Abdelouahed El Ansari, président de l’association des barreaux du Maroc (ABAM) et membre de la Commission de justice à la Chambre des représentants, pour tenter de sensibiliser les autres membres de la Commission autour de cette question. «On trouve des difficultés pour la traduction de deux ou trois pages, qu’en sera-t-il plus tard quand il faudra traduire des milliers de pages ? Sachant que plusieurs institutions mondiales reprochent déjà au Maroc la lenteur des procédures judiciaires», s’interroge Omar Ouidra.
Rappelons que la loi sur l’organisation judiciaire avait été adoptée en 2019 par les deux Chambres avant d’être rejetée par la Cour constitutionnelle. Cette dernière a été déclarée non conforme à la Constitution. Au total, 8 articles avaientété épinglés pour «non-respect des règles de délibérés entre les deux Chambres du Parlement». Il s’agit des articles 7, 23, 48, 52, 71, 96, 103 et 107. 14 autres articles avaientété partiellement ou intégralement déclarés inconstitutionnels pourles motifs ayant trait au fond, notamment sur les prérogatives du pouvoir judiciaire ou encore surl’indépendance de la justice. Qu’en sera-t-il cette fois ? Le projet de loi va-t-il passer par les différentes étapes parlementaires et par la case de la Cour constitutionnelle sans problèmes ? Si oui, l’article 14 sera-t-il gardé en l’état avec l’ensemble des articles de ce texte ? Affaire à suivre.
Société - Découvrez la nouvelle plateforme pour le suivi des décès maternels, lancée par le ministère de la Santé à Rabat.
Mouna Aghlal - 20 novembre 2025Politique - Le Procureur général du Roi présente des changements clés pour les parquets du Royaume. Découvrez les implications essentielles.
Mouna Aghlal - 20 novembre 2025Société - Les parents ou tuteurs doivent impérativement déposer un certificat de scolarité dans un délai d’un mois via le service en ligne « Taawidaty ».
Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025Société - La DGSN dément une vidéo montrant un enfant agressé, faussement attribuée à une école marocaine, et confirme qu’elle provient d’un pays asiatique.
Hajar Toufik - 20 novembre 2025Société - La tutelle plaide la pénurie de chlorure de potassium, l'opposition veut les détails de chaque appel d'offre octroyé par l'AMMPS.
Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025Société - La coordination syndicale du secteur de la santé refuse toute rencontre avec le ministère tant qu’un calendrier précis n’est pas fixé pour valider les décrets liés à l’accord du 23 juillet 2025.
Ilyasse Rhamir - 19 novembre 2025Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.
Hajar Toufik - 8 octobre 2025Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.
Sabrina El Faiz - 12 avril 2025Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.
Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !
Sabrina El Faiz - 23 août 2025Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.
Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.
Sabrina El Faiz - 24 mai 2025