Crise Maroc-Espagne : quel impact sur le tourisme ?

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Après un été 2020 catastrophique (-74% d’arrivées en moins par rapport à 2019), le tourisme national risque de passer une saison 2021 tout aussi compliquée. En effet, la reprise du tourisme n’est certainement pas pour demain. Le débat est toujours en cours concernant les mesures à appliquer pour cette période estivale. Quelles conditions seront appliquées aux touristes arrivant des pays fortement touchés par la pandémie ? Une quarantaine de 10 jours à l’arrivée au Maroc sera-t-elle conservée ? L’état d’urgence sanitaire sera-t-il prolongé au-delà du 10 juin prochain ? Des interrogations qui n’ont toujours pas de réponses à l’écriture de ces lignes.
Par ailleurs et en plus des problèmes sanitaires liés à la pandémie de la Covid-19, s’est rajoutée cette année la crise diplomatique qui a éclaté entre le Maroc et l’Espagne. Dans ce contexte tendu, l’opération Marhaba risque d’être annulée pour la seconde année de suite. L’affaire Brahim Ghali a déclenché un véritable séisme et un tournant dans le partenariat entre les deux pays. Alors que cette opération mobilisait un dispositif important de part et d’autre par le passé, les choses ont désormais pris une autre tournure.
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Le parti espagnol d’extrême droite « Vox » a demandé à son gouvernement de suspendre toutes subventions au Maroc et d’annuler l’opération Marhaba ainsi que de suspendre l’octroi de visas d’entrée en Europe à tous les citoyens marocains.
Au delàdes exigencesabusives d’un parti politique historiquement hostile au Maroc, les relations diplomatiques avec le voisin ibérique sont loin d’être au beau fixe. Aux dernières nouvelles, l’Espagne aurait refusé de participer aux manœuvres militaires African Lion 2021, qui auront lieu du 7 au 18 juin au Maroc, en Tunisie et au Sénégal. Officiellement pour des questions budgétaires, le quotidien espagnol El Païs explique lui cette décision par le refus de «donner une légitimité à l’annexion du Sahara». Une décision surprenante quand on sait que les forces armées espagnoles ont participé chaque année à ces exercices. Pour sa part, le magazine Maghreb Intelligence souligne que la presse espagnole «fait dans la désinformation»et assure que c’est le Maroc qui a opté pour que l’Espagne ne prenne pas part à ce rendez-vous. «Pour Rabat, il n’est pas question de donner l’impression que les relations reprennent normalement entre les deux pays avant que soit résolue l’affaire Brahim Ghali», souligne Maghreb Intelligence.
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Résultat des courses, cette situation complique le transit entre les deux pays. Le quotidien francophone Les Inspirations Éco rapporte, dans son édition du lundi 31 mai, qu’une ouverture contrôlée à partir du mois d’août et après la fin des festivités marquant la célébration de l’Aïd Al Adha est envisageable. Une petite lueur d’espoir persiste alors. Le journal souligne que parmi les scénarios possibles, «une programmation réduite de dessertes, comme dans le cas des dispositifs de rapatriement via le port de Tanger-Med», ne serait pas à exclure,souligne le journal. Mais cela reste à l’heure actuelle, de simples hypothèses. Tout dépendra de l’état d’avancement des relations diplomatiques Maroc-Espagne, de la situation épidémiologique, de l’accélération de la vaccination et enfin d’une éventuelle levée de l’état d’urgence après le 10 juin prochain au Maroc.
Le tourisme national pour sauver les meubles
Au vu des circonstances actuelles, le Maroc mise sur le tourisme interne pour sauver sa saison. Une campagne nationale de promotion du tourisme interne a été lancée le 3 mai dernier. Intitulée «Ntla9aw f bladna», cette dernière est plus que jamais importante pour le pays. Le ministère duTourisme redouble d’efforts pour motiver et inciter les Marocains à voyager dans leurs pays.
Parmi les pistes de relance étudiées, des chèques-vacances. Lemécanisme proposé par la tutelle est en cours d’approbation, avait souligné la ministre du Tourisme Nadia Fettah Alaoui dans une précédente sortie médiatique. Cette dernière a déclaré également que son département est en cours d’élaboration d’études approfondies et de recherches sur le terrain en prévision de la reprise de l’activité touristique.
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«Le développement du tourisme interne constitue une priorité pour le ministère, non seulement en tant que facteur de résilience à court terme, mais aussi pour en faire un levier de développement à long et moyen terme», souligne la ministre. Le Marocain est donc une nouvelle foisconsidéré comme un touriste potentiel reconnu et convoité.
Cependant,etmême si cette période estivale et les fêtes de fin d’annéepourraient connaître uneforte affluence sur les différentes destinations du Royaume, l’année touristique 2021 ne réussira jamaisà atteindre les 13 millions de touristes franchis en 2019 (+5,2 % par rapport à 2018) et bien loin de l’ambition : 20 millions de touristes en 2020.
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