Vaccins anti-Covid-19 : pourquoi tant de retard ?

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Le Maroc attend toujours sa livraison de vaccins © ShutterStock

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Les nouvelles ne sont pas bonnes. Les premières livraisons des vaccins d’AstraZeneca et de Sinopharm au Maroc ont été retardées. Pourtant, le vaccin de Sinopharm a été livré à plusieurs pays tels que les Émirats arabes unis et la Serbie, mais n’est toujours pas arrivé au Maroc malgré le statut “privilégié” de ce dernier. Le passage du Chef du gouvernement Saad Dine El Otmani demain à la Chambre des conseillers est très attendu. Ce dernier devra faire face à une multitude de questions de la part des élus.

Le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19 est en stand-by. Le Royaume a préparé toute la logistique relative àl’arrivée desvaccins. Seul bémol,un blocage au niveau de la livraison de ces derniers. Prévu pour la fin d’année 2020, le vaccin du laboratoire chinois Sinopharm n’a toujours pas atterri entre les mains des responsables marocains, malgré l’accord qui lie le Maroc à ce laboratoire.

Lire aussi:L’attente s’éternise, où en est ce vaccin ?

Le Maroc, qui a participé depuisaoût dernier aux essais cliniques de Sinopharm, devait pourtant bénéficier des premiers lots de ce vaccin. Or, certains pays ont été livrés en priorité, tels que les Émirats arabes unis, l’Égypte, la Jordanie, le Bahreïn, les Seychelles et… la Serbie. Ce dernier a reçu ce samedi 16 janvier, un million de doses. La réception des vaccins a été faite en grande pompe en présence du présidentAleksandar Vucic.

D’autres pays tels que la Hongrie, le Pérou, le Sénégal et le Pakistan continuent de passer commande auprès du fabricant chinois. La cadence de commandes est très forte, plus forte que la production locale. Le laboratoire Sinopharm avait souligné ne pas pouvoir produire plus de 700 millions de doses par an.

La livraison d’AstraZeneca bloqueen Inde

Second partenaire du Royaume pour la livraison de vaccins anti-Covid19, les doses du laboratoire suédo-britannique AstraZeneca sont bloquées au niveau de l’Inde. En effet, le Serum Institute Of India (SII), laboratoire pharmaceutique indien privé, attend toujours l’autorisation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’exportation des vaccins qu’ilfabrique déjà dans son usine à Pune. Pour l’heure, seul le vaccin de Pfizer/BioNTech a reçu l’homologation de l’OMS, le 31 décembre 2020. Au niveau local, l’Inde a commencé ce samedi 16 janvier l’une des plus grandes campagnes de vaccination dans le monde. 300 millions de citoyens indiens devraient être immunisés contre la Covid-19 d’ici juillet 2021. Le Maroc est donc suspendu à l’autorisation du vaccin par l’OMS (prévue le 29 janvier) et au terme de la campagne de vaccination indienne. L’Inde qui compte 1,3 milliard d’habitants est le second pays le plus frappé au monde par le coronavirus avec plus de 10 millions de cas.

Pour rappel, le ministère de la Santé avait signé le 18 septembre dernier, un mémorandum d’entente pour l’acquisition des vaccins anti-Covid19 produit par la société “R-Pharm”, sous licence du groupe “AstraZeneca”. Une acquisition qui se fait donc toujours attendre…

Le silence radio du gouvernement

Que se passe-t-il au juste ? Quelle est la raison principale de ce blocage ? Pourquoi autant de manque de visibilité ? Mis à part les informations concernant le nombre de commandes effectuées et les détails de la logistique mises en place, l’opinion publique ne dispose pas d’éléments supplémentaires, et ce n’est pas la faute d’avoir essayé. La rédaction de LeBrief a tenté de joindre le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, à plusieurs reprises, en vain.

Le manque de communication du gouvernement par rapport aux véritables raisons de ce retard, laisse la place à différentes rumeurs qui circulent dans les réseaux sociaux. Dans ce contexte, le passage du Chef de gouvernement Saad Dine El Otmani ce mardi à la Chambre des conseillers esttrès attendu par les élus.

«On est face à un grand manque de transparence gouvernementale. Est-ce un problème d’approvisionnement par rapport à la forte demande mondiale ? Est-ce un problème d’efficacité des vaccins ?», s’interroge Amal El Amri, présidente du groupe Union marocaine du travail (UMT) à la deuxième Chambre. Jointe par LeBrief.ma, El Amri espère que le passage d’El Otmani ce mardi apportera de nouveaux éléments de réponse. «Il faut juste communiquer. Je pense que les Marocains pourraient comprendre toutes les situations possibles, il suffit d’être plus clair», souligne-t-elle.

L’Afrique, la plus démunie

Antonio Guterres, secrétaire général (SG) des Nations Unies (ONU), n’est pas resté insensible au fait que la lutte pour l’acquisition des vaccins privilégie les pays les plus riches et fait passer les nations moins riches au second rang. Le numéro 1 onusien appelle la communauté internationale à faire preuve de solidarité. «Si les pays à revenu élevé ont accès aux vaccins, ce n’est pas le cas des pays les plus pauvres», affirme Guterres. Le SG de l’ONU a déclaré que «l’impact mortel de la pandémie qui a fait plus de deux millions de morts a été aggravé par l’absence d’un effort mondial coordonné. En mémoire à ces deux millions de personnes, le monde doit faire preuve de davantage de solidarité», souligne-t-il.

Lire aussi:Covid-19 : quelles différences entre les vaccins ?

Les dernières statistiques précisent que l’ensemble du continent africain, plusieurs pays de l’Amérique latine, du Moyen-Orient, de l’Asie centrale et de l’Asie du Sud-est n’ont pas reçu de doses à ce jour. Il se trouve que la quasi-totalité de ces pays est pauvre ou à revenu intermédiaire. Cet aspect va sans aucun doute retarder la vaccination universelleet par la même occasion… attiser davantage les tensions !

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