Éligibilité aux indemnités CNSS, accès aux crédits, déclarations fiscales… le guide des entreprises

Avatar de Mohamed Laabi
Temps de lecture :

Entreprises

A
A
A
A
A

Le gouvernement a adopté vendredi dernier un projet de loi fixant les critères d’octroi des indemnités de la CNSS. L’objectif étant de filtrer les entreprises et les salariés réellement impactés par la pandémie du Covid-19 et de leur venir en aide. D’un autre côté, certaines entreprises trouvent des difficultés à accéder aux dispositifs bancaires de soutien face au coronavirus. Au niveau des délcarations fiscales, la TVA, l’IR et les droits de timbre doivent être payés dans les délais légaux et ne bénéficient d’aucun report.

Le gouvernement marocain verrouille les accès aux bénéficiaires des indemnités CNSS. En effet, l’Exécutif est rapidement passé à l’action en adoptant vendredi dernier un projet de loi dans ce sens au conseil de gouvernement. Le même texte devrait être définitivement adopté ce lundi en deuxième lecture à la Chambre des représentants, rapporte le journal Aujourd’hui le Maroc. Afin de faire bénéficier leurs salariés du dispositif spécial d’aides, les entreprises devront remplir quelques critères :

– être en arrêt temporaire de travail en raison du Covid-19.

– Justifier une baisse du chiffre d’affaires d’au moins 50% par rapport à la même période de l’année précédente. Pour les entreprises ayant enregistré une baisse de chiffre d’affaires entre 25 et 50%, l’octroi de l’indemnité sera conditionné par l’acceptation du dossier par une commission interministérielle, composée de fonctionnaires du ministère des Finances, de ceux de l’emploi, ainsi que de fonctionnaires du département régissant l’activité de l’entreprise en difficulté.

– Le maximum de salariés en arrêt temporaire de travail est fixé à 500 personnes, au-delà, les dossiers seront étudiés au cas par cas.

Accès compliqué aux crédits bancaires

Étouffées par la crise du Covid-19, un nombre important d’entreprises se tournent vers les institutions bancaires afin de bénéficier du dispositif de soutien aux entreprises touchées par la crise. Cependant, les demandes des patrons d’entreprises accusent beaucoup de retard et leurs dossiers ne sont pas tous validés. Selon l’Économiste, les entreprises qui affichent des fonds propres négatifs et celles qui accumulent des dépassements de découvert ont peu de chances de décrocher un financement. Les banquiers avaient signalé que «le financement Covid-19 n’a pas vocation à régler les difficultés structurelles des entreprises».

Dans une interview accordée à l’Économiste, Hassan Bartal, directeur régional du grand Casablanca du groupe Attijariwafabank, souligne que «le groupe a un objectif de 5 jours ouvrés maximum pour les demandes dont le montant est inférieur à 2 millions de DH et de 8 jours pour les demandes portant sur des montants supérieurs». Hassan Bartal affirme également que le taux de rejet est très faible et ne dépasse pas les 5%. «Cela concerne essentiellement les activités non concernées par un ralentissement en cette période, ainsi que les demandes non justifiées telles que le règlement des arriérés fournisseurs locaux ou internationaux datant de plusieurs mois, voire des années».

Déclarations fiscales : pas de report pour la TVA et l’IR

En mars dernier, le gouvernement avait décidé de reporter au 30 juin 2020 le dépôt de certaines déclarations fiscales pour les entreprises dont le chiffre d’affaires de 2018 est inférieur ou égal à 20 millions de DH hors taxe. Les déclarations fiscales concernées sont l’impôt sur les sociétés (IS), à savoir la régularisation de l’IS 2019, le premier acompte 2020 et la cotisation minimale. La TVA, l’IR et les droits de timbre doivent être payés dans les délais légaux et ne bénéficient d’aucun report.

Les sociétés dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 20 millions de dirhamset ayant déposé leur dossier avant le 31 mars dernier, peuvent solliciter le ministre des Finances ou une personne déléguée, afin de leur permettre de bénéficier d’un étalement ou d’un report du paiement de l’impôt.

Un sondage mené par la fédération du commerce et service révèle que 92,1% des entreprises ont été impactées par le Covid-19. 64% estiment avoir subi en 3 semaines une baisse de chiffres d’affaires variant entre 30 et 70%. Pire encore, 45,4% des patrons d’entreprises estiment n’avoir aucune visibilité sur le niveau de leur activité en 2021.

Dernier articles
Les articles les plus lu
OMPIC : plus de 65.000 entreprises créées en sept mois 

Economie - Le tissu entrepreneurial marocain s'élargit avec 65.754 nouvelles entreprises selon l'OMPIC en seulement sept mois.

Mouna Aghlal - 2 octobre 2025
Salon du Cheval d’El Jadida : SOREC et EXPASA concluent un partenariat

Économie - La SOREC a conclu un partenariat stratégique avec l’entreprise publique espagnole EXPASA, visant à renforcer la coopération dans l’élevage équin, la recherche et la formation.

Ilyasse Rhamir - 2 octobre 2025
Aéronautique : comment éviter la fuite des cerveaux ?

Economie - Face au risque de fuite des cerveaux, les patrons de l'aéronautique doivent trouver des solutions pour attirer et fidéliser les talents clés.

Mouna Aghlal - 2 octobre 2025
Commerce extérieur : baisse des valeurs unitaires au T2-2025 (HCP)

Économie - Le commerce extérieur du Maroc a connu un repli au deuxième trimestre 2025, avec une baisse des valeurs unitaires à l’importation de 5,7% et à l’exportation de 0,8%, marquée par la chute des prix de l’énergie, des équipements et des produits agricoles.

Ilyasse Rhamir - 2 octobre 2025
Le Maroc réélu au Conseil de l’OACI à Montréal

Economie - Le Maroc remporte un poste au Conseil de l’OACI, renforçant son influence dans l’aviation civile internationale lors de la 42e assemblée.

Mouna Aghlal - 1 octobre 2025
Le CESE appelle à accélérer le plan national pour le vieillissement actif

Économie - Le CESE recommande d’accélérer la mise en œuvre du plan national pour le vieillissement actif, en plaidant pour une loi-cadre, une meilleure inclusion socio-économique des seniors et le développement d’une véritable « silver economy » au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 1 octobre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Ces Marocains qui s’endettent pour les vacances

L’endettement pour les vacances est devenu, chez beaucoup, une évidence presque banale. On ne s’en vante pas forcément, mais on ne s’en cache plus.

Sabrina El Faiz - 2 août 2025
Pourquoi le Maroc ne croit pas en son tourisme rural ?

Dossier - La vérité, c’est que le tourisme rural n’a jamais été considéré comme un projet national. Il n’est ni stratégique, ni prioritaire. Et pourtant, il concentre tout ce que le Maroc pourrait offrir de plus noble.

Sabrina El Faiz - 30 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire