Quand la vie commune se résume à une compensation financière et que la relation conjugale devient une affaire de droit
Sommes-nous aujourd’hui face à une mutation radicale de la conception de la famille, passant d’un noyau spirituel et social à une simple unité productive ? Le mari est-il devenu un « employeur » plutôt qu’un « chef de famille« , et l’épouse une « travailleuse domestique » sous contrat implicite plutôt qu’une « partenaire de vie » liée par un pacte sacré ? Irons-nous jusqu’à considérer les enfants comme des « assistants familiaux » soumis à une hiérarchie administrative au lieu d’une relation fondée sur la miséricorde et l’affection ? Une telle vision vide l’institution du mariage de sa dimension humaine et spirituelle, la réduisant à une relation contractuelle soumise à la logique du marché plutôt qu’à celle des valeurs.
Aborder la question de la valorisation du travail domestique non rémunéré et des compensations financières en cas de divorce revient à redéfinir l’espace conjugal – censé être un lieu de relations humaines empreintes d’affection et de bienveillance – en un « espace de travail« , où les tâches seraient régies par des considérations purement techniques : emploi, rémunération, productivité, indemnités, droits matériels.
Des questions préoccupantes émergent : assistons-nous à un changement conceptuel qui transforme le foyer conjugal en une entité productive ? Et si tel est le cas, cela implique-t-il son assujettissement aux règles du droit commercial ? Devrait-on logiquement enregistrer ce « foyer » dans les registres de commerce, comme n’importe quelle activité économique, et définir la nature contractuelle des relations qui s’y nouent selon le droit du travail ?
Quelle est la légitimité d’une telle orientation à la lumière des spécificités religieuses et sociales du mariage ? Ne s’agit-il pas, en fin de compte, d’une nationalisation forcée des relations privées, vidant les rapports conjugaux de leur substance morale et religieuse, pour les soumettre à une logique bureaucratique et numérique, administrée froidement par des institutions, sans considération pour les différences affectives, culturelles et religieuses qui fondent la famille dans nos sociétés ?
Ce questionnement ne remet pas en cause le principe de justice, mais met en garde contre les mécanismes de son application, qui pourraient engendrer des effets inverses lorsque les affaires familiales sont gérées selon les mêmes logiques que celles de l’industrie ou de l’entreprise. D’où l’urgence de réintégrer les voix des jurisconsultes, des sociologues et des spécialistes de la famille au cœur du débat, et non à sa périphérie.
Toute tentative de réformer ou de « moderniser » l’institution du mariage par l’adoption de modèles juridiques déconnectés des racines culturelles et religieuses de la société risque de compromettre la stabilité sociale. En transformant le foyer conjugal – autrefois fondé sur des valeurs humaines et spirituelles – en un système régi par les principes d’une justice strictement individualiste, on s’expose à de nombreux défis.
Ce glissement pourrait aboutir à une disjonction entre les textes juridiques et la réalité sociale, créant un écart entre les normes théoriques et les besoins concrets des familles. Si la justice individuelle vise à protéger les droits des individus, l’oubli des constantes sociales et des valeurs historiques affaiblit les liens qui tissent le tissu social, et pourrait engendrer des crises inédites, marquées par l’éclatement des relations familiales et l’apparition de nouvelles dynamiques sociales potentiellement déstabilisantes.
Par ailleurs, cela pose la question de la capacité des nations à héritage législatif et intellectuel ancien à générer leurs propres modèles juridiques adaptés à leur réalité, au lieu d’importer des schémas étrangers potentiellement inadaptés. Il ne s’agit pas ici de rejeter la protection des droits, mais d’affirmer la nécessité de trouver un équilibre délicat entre justice individuelle et permanence des valeurs sociales sur lesquelles repose notamment la famille marocaine.
Il apparaît dès lors clairement que le véritable défi réside dans l’adoption de mécanismes juridiques respectueux des spécificités culturelles et intellectuelles, afin que le mariage demeure une institution humaine fondée sur les principes de miséricorde et d’affection, sans devenir une simple transaction commerciale encadrée par une bureaucratie rigide.
Où sont les savants du droit, de la pensée et du fiqh, capables de conjuguer une compréhension approfondie des textes religieux et une lecture fine des réalités sociales ? Ils existent certes, mais leurs voix sont devenues à peine audibles face au tumulte des approches juridiques importées, imposées par la force des institutions et des médias, non par la force de l’argument ou le sentiment d’appartenance. La législation, dans certains domaines, tend aujourd’hui vers une application littérale et rigide, oubliant l’esprit des textes, remplaçant la sagesse par la technique, et le critère spirituel par la norme juridique sèche.
Dans ce contexte, l’institution du mariage est réduite à une structure contractuelle sujette à des expérimentations idéologiques, perçue uniquement comme une relation d’échange quantifiable et normée, alors qu’elle constitue en essence un pacte solennel, un cadre de dignité, de quiétude et de bienveillance. La famille ne saurait être un terrain d’expérimentation juridique ni un champ de test pour des modèles extraits de contextes étrangers, imposés sans considération pour les spécificités et les valeurs de la communauté. Porter atteinte à la structure morale du mariage ne menace pas seulement la cellule familiale, mais ouvre la voie à une désintégration sociale plus vaste, annonciatrice d’un effondrement des repères éthiques qui ont longtemps assuré notre stabilité et forgé notre identité.
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