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Le rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) fera longtemps parler de lui. Le conseil dirigé par Ahmed Reda Chami a mis le doigt sur la politique publique de sécurité sanitaire des aliments (SSA) au Maroc. Le Conseil considère qu’il y a lieu de «changer de paradigme, en dotant le pays d’une politique publique de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires, permettant d’assurer la santé des citoyens, à travers des recommandations stratégiques et une feuille de route pour accompagner la conduite de changement», rapporte le journal les Inspirations éco dans son édition du vendredi 5 juin 2020.
Le Conseil d’Ahmed Reda Chami souligne qu’au niveau national, une multitude d’établissements ne disposent ni d’agréments ni d’autorisations sanitaires et mettent, sur le marché, des produits qui exposent la santé du consommateur à des dangers avérés, mais non maîtrisés. Ainsi, pour la viande par exemple, en 2018, seuls 8 abattoirs de viande justifient de l’agrément de l’ONSSA (soit moins de 1%). S’agissant des abattoirs de volailles, seuls 27 d’entre eux sont agréés sachant qu’il en existe plus de 15 000non autorisées. De même, seulement 8% de la viande de poulet provient de circuits contrôlés, sur les 570 000 tonnes produites en 2018, rapporte le site Consonews.
Pour le CESE, «si les intrants et pesticides utilisés dans l’agriculture sont importants pour assurer la productivité et la qualité des récoltes, leur utilisation n’est pas suffisamment maîtrisée au regard des normes en vigueur. Ils présentent ainsi un risque avéré sur la santé et l’environnement et contribuent à la dégradation des ressources en eau et des écosystèmes naturels».
Les recommandations du CESE
Le Conseil considère qu’il est temps de changer de paradigme, en dotant le Maroc d’une politique publique de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires, à travers une série de réformes et de mesures permettant d’assurer la santé des citoyens.
Ainsi, plusieurs recommandations sont proposées pour accompagner la conduite de ce changement. Parmi elles, la mise en place des mesures de communication destinées à informer les consommateurs et les acteurs de la chaîne alimentaire, améliorer et généraliser les mécanismes de mise à niveau des filières alimentaires. Le Conseil recommande également d’améliorer les conditions d’hygiène du secteur alimentaire informel, dans la perspective de l’intégrer à terme dans le secteur formel et transformer le consommateur en « un conso-acteur ».
L’objectif recherché est également de renforcer le rôle des fédérations et associations de protection des droits des consommateurs, développer les possibilités offertes par la digitalisation pour améliorer la sécurité sanitaire des aliments et renforcer la recherche & développement. Enfin, le Conseil préconise de maîtriser l’utilisation des intrants, fertilisants et pesticides pour réduire leur impact sur l’environnement et sur la santé des consommateurs.
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