Agriculture : les récentes précipitations à la rescousse des cultures printanières

Avatar de Nora Jaafar
Temps de lecture :

agriculture maroc

A
A
A
A
A

Les précipitations enregistrées pendant le mois de mars ont eu des effets très positifs sur le secteur agricole, notamment les cultures de céréales. Leur répartition régionale a atteint 60 mm au cours de ce mois, affichant une hausse de 46% par rapport à la moyenne des 30 dernières années (41 mm) et de 52% par rapport à la campagne précédente (39 mm). La Banque mondiale a pour sa part décidé de débloquer un prêt de 180 millions dollars pour renforcer la gouvernance des ressources hydriques au Maroc. Ce financement sera ainsi octroyé au Projet pour une gestion de l’eau résiliente et durable dans l’agriculture (RESWAG).

Pour le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, les dernières pluies qu’a connues le Maroc ont été très bénéfiques pour le secteur agricole, notamment les culturesde céréales. À l’issued’une réunion sur le programme des cultures de printemps dans le cadre de la campagne agricole actuelle, le responsable a souligné que «cette année a connu un déficit hydrique extrêmement important jamais connu depuis 1981, mais depuis le début de mars les pluies sont revenues d’une manière régulière».

Le ministre a assuré que ces averses ont eu un «impact immédiat sur les cultures qui n’ont pas encore été totalement détruites comme les céréales»,notant : «on est pratiquement sur un million d’hectares de céréales qui peuvent connaitre un rattrapage extrêmement important». Aussi, il a avancé que ces pluies ont profitéà l’ensemble du couvert végétal, et particulièrement aux parcours. Cet impact très positif contribuera à l’allègement dela pression sur le cheptel, sur les éleveurs, sur les productions de viandes et les productions laitières, a-t-il avancé.

Lire aussi :Sécheresse : la MAMDA met en place quatre mesures pour soutenir les agriculteurs

Impact positif sur le secteur agricole

Prenant également part à la réunion sur le programme des cultures de printemps, Nabil Chaouki,directeur de développement des filières de production au sein du département de Sadiki, a livré d’autres précisons au sujet des dernières précipitations. Il a expliqué quela répartition régionale des précipitations recensées durant le mois de mars 2022 «est de l’ordre de 60 mm, soit une hausse de 46% par rapport à la moyenne de 30 ans (41 mm) et de 52% par rapport à la campagne précédente à la même date (39 mm)».Selon lui, ces pluies pourraientaccélérer le rythme d’installation des cultures de printemps, le redressement de la situation des céréales d’automne en bour favorable (blés et orge). Elles pourraient également, poursuit-il, améliorer et renforcer l’ensemble ducouvert végétal, particulièrement les parcours, redynamiser les travaux d’entretien, consolider les retenues des barrages à l’usage agricole et les niveaux des nappes phréatiques et donner un nouveau souffle à l’arboriculture fruitière (agrumes, amandier, olivier, arganier…).

De son côté, Mustapha Chehhar, directeur du domaine vert au groupe Crédit Agricole du Maroc (CAM), a indiqué que le CAMs’engage à accompagner financièrement les agriculteurs pour qu’ils puissent profiter des précipitations du mois de mars et accélérer l’installation des cultures printanières. Le Groupe bancaire cherche en ce sens à redynamiserla campagne agricole 2021-2022, et ce, grâce à «l’implémentation du dispositif CAM d’atténuation des impacts du retard des précipitations, l’opération “Istidrak Al Mawssim Al Filahi” et le produit “Filaha Rabiiya” (majoration exceptionnelle des normes de financement des cultures printanières)».

Lire aussi :ADA : une nouvelle approche pour la promotion de l’agriculture solidaire

Banque mondiale

Par ailleurs, la Banque mondiale a décidé de débloquer un prêt de 180 millions de dollars pour soutenir le Maroc. Ce financement sera octroyé au Projet pour une gestion de l’eau résiliente et durable dans l’agriculture (RESWAG), afin de «renforcer la gouvernance des ressources hydriques dans le secteur agricole, améliorer la qualité des services d’irrigation et à élargir l’accès des agriculteurs à des conseils techniques dans ce domaine».

Notons que l’agriculture, dont les revenuscontribuent à 21% au PIB national, contribue aussi à près de 39% au marché del’emploi du pays. Ainsi, le prêtde la Banque mondiale servira à appuyer ce secteur vital pour le Royaume, tout en se conformant à la vision de la stratégie Génération Green, du Plan national de l’eau et du Nouveau modèle de développement.

S’agissant du programme RESWAG,il repose surtrois volets principaux, dont lepremier vise à améliorer le cadre de gouvernance de l’eau et garantir des prélèvements durables dans le secteur agricole. Le deuxième volet concerne la mobilisation de services d’irrigation et de drainage climato-intelligents, grâceau déploiement de techniques de conservation de l’eau sur de nouvelles surfaces. L’objectif est de renforcerla résilience aux sécheresses, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le stockage de carbone dans les sols. Enfin, le dernier volet prévoit d’accompagner 23.500 agriculteurs en leur offrant des services de conseil pour optimiser les investissements, la résilience climatique et la productivité de l’eau.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Manifestations de la « GenZ 212 » : la Confédération des TPE-PME réclame l’indemnisation des entrepreneurs sinistrés

Économie - La Confédération des TPE-PME réclame l’indemnisation urgente des petits entrepreneurs victimes des violences ayant émaillé les manifestations de la « GenZ 212 », alertant sur les lourdes pertes matérielles et leurs répercussions économiques et sociales.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Bourse de Casablanca : un nouveau programme pour propulser les industries

Economie - La Bourse de Casablanca lance un programme stratégique pour booster les industries marocaines avec ses partenaires clés.

Mouna Aghlal - 3 octobre 2025
Saham Bank reçoit sa première notation internationale

Une notation internationale pour Saham Bank, symbole de confiance et de solidité dans le paysage bancaire marocain.

Rédaction LeBrief - 3 octobre 2025
Aéronautique au Maroc : quel manque à gagner face aux investissements ?

Economie - Plongée dans une table ronde sur la culture industrielle aéronautique et ses défis stratégiques.

Mouna Aghlal - 3 octobre 2025
OMPIC : plus de 65.000 entreprises créées en sept mois 

Economie - Le tissu entrepreneurial marocain s'élargit avec 65.754 nouvelles entreprises selon l'OMPIC en seulement sept mois.

Mouna Aghlal - 2 octobre 2025
Salon du Cheval d’El Jadida : SOREC et EXPASA concluent un partenariat

Économie - La SOREC a conclu un partenariat stratégique avec l’entreprise publique espagnole EXPASA, visant à renforcer la coopération dans l’élevage équin, la recherche et la formation.

Ilyasse Rhamir - 2 octobre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Ces Marocains qui s’endettent pour les vacances

L’endettement pour les vacances est devenu, chez beaucoup, une évidence presque banale. On ne s’en vante pas forcément, mais on ne s’en cache plus.

Sabrina El Faiz - 2 août 2025
Pourquoi le Maroc ne croit pas en son tourisme rural ?

Dossier - La vérité, c’est que le tourisme rural n’a jamais été considéré comme un projet national. Il n’est ni stratégique, ni prioritaire. Et pourtant, il concentre tout ce que le Maroc pourrait offrir de plus noble.

Sabrina El Faiz - 30 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire