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Covid-19 : la vague Omicron est finie mais pas la pandémie

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Pour la 7ᵉ semaine consécutive, le Maroc enregistre un recul significatif de la propagation de la Covid-19. Pour le ministère de la Santé, la situation épidémiologique du pays est désormais sous contrôle. Cependant, plusieurs experts de la santé tiennent à préciser que malgré la fin de la vague du variant Omicron, la pandémie, elle, persiste. De ce fait, certes on peut parler d’une levée progressive des restrictions en vigueur, mais il est encore tôt pour revenir au rythme de vie prépandémique. Le recours à une 4ᵉ dose du vaccin anti-Covid reste pour sa part exclu, notamment en raison de la faible affluence sur la dose de rappel.

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Bien que les indicateurs liés à la pandémie de la Covid-19 soient en constante amélioration au Maroc, le Comité scientifique de suivi du virus estime qu’une levée complète des restrictions sanitaires en vigueur reste tributaire de l’évolution de la situation épidémiologique. Membre de ce Comité,le professeur Moulay Said Afif précise qu’à la suite de la baisse du taux d’occupation des lits de réanimation (moins de 2%), les autorités ont décidé d’ouvrir les stades au public, d’autoriser l’organisation des fêtes et la tenue de rassemblements.Cependant, «ces indicateurs positifs ne nous dispensent pas de respecter les mesures jusqu’à la fin de l’épidémie», a-t-il prévenu. L’expert évoque en ce sens le cas de la Chine et de certaines régions en France, qui connaissent actuellement une recrudescence des contaminations au nouveau coronavirus. Il a assuré en ce sens qu’«afin de maintenir l’état de stabilité dans lequel nous vivons depuis des semaines, il est nécessaire de continuer respecter les mesures de précaution».

Lire aussi :Covid-19 : la situation épidémiologique au Maroc est « sous contrôle »

Faible affluence en termes d’injection de la dose booster

Aujourd’hui, le Maroc n’a toujours pas atteint l’objectif de zéro nouvelle infection, qui pourrait rassurer quant à l’éradication du virus dans le pays. Cet objectif semble encore très loin d’êtreréalisé, surtout que plus de deux millions de personnes âgées de plus de 60 ans et celles souffrant de maladies chroniques n’ont toujours pas complété leur schéma vaccinal et sont en retard pour la prise de la 3e dose du vaccin anti-Covid. «Le non-respect du schéma vaccinal, surtout pour cette catégorie, les rend vulnérables surtout face aux variants dont la réémergence reste envisageable compte tenu de la propagation continue du virus au niveau international», avance Dr Afif. Ce dernier ajoute que cette catégorie est en situation de vulnérabilité face aux infections à la Covid-19 et tout particulièrement face à ses nouvelles mutations.

Pis encore, les données du Comité de suivi de l’évolution du nouveau coronavirus révèlent que près de 400.000 personnes de plus de 75 ans n’ont pas reçu la dose de rappel, alors qu’elles sont classées parmi les groupes les plus vulnérables en termes de santé et d’immunité. Dans d’autres pays, les gouvernements ont entamé une réflexion sérieuse concernant l’injection d’une 4? doseà cette catégorie de la population pour booster leur immunité contrele BA2 d’Omicron, le plus répandu en Europe. «Le retard accusé par cette catégorie les met face à un risque considérable menaçant leur vie d’abord et le système national de santé en cas de revers de la situation épidémiologique», déplore Moulay Said Afif.

Ce dernier indique en outre que chez les personnes âgées de 60 à 74 ans, seuls 30% ont reçu la 3e dose, alors que 41% ont reçu cette injection parmi les citoyens de plus de 75 ans. Chez les 40-59 ans, cette moyenne avoisine les 30% tandis qu’elle reste très faible chez les 18-39 ans avec tout juste 5%.

Lire aussi :flambée des cas Omicron en Chine

Quid de la 4e dose ?

Également membre du Comité scientifique dédié à la Covid-19,professeur Mustapha Ennaji a pour sa part écarté la possibilité du recours àune 4e dose vaccinal au Maroc, notamment au vu des faibles taux enregistrés au niveau de la vaccination à la dose de rappel. En prenant en considération ce facteur, il estime qu’un relâchement ou une suppression totale du protocole sanitaire en vigueur pourrait mener à une nouvelle détérioration de la situation sanitaire du pays. Pour lui,il est impératif de respecter le port du masque à l’intérieur des lieux fermés etde renforcerla campagne de vaccination pour maintenir l’état de stabilité épidémiologique.

«Les données ne suscitent pas d’inquiétude, au vu des 60 cas enregistrés par jour, sauf que parler de la fin de l’épidémie et lever les procédures ne se fera pas avant d’annoncer le zéro cas, et la fin de la troisième vague ne doit pas être confondue avec la fin du coronavirus», a-t-il prévenu. À l’instar de Dr Afif, Pr Ennaji insiste : «l’émergence du virus à nouveau en Chine et de manière forte, nous oblige à respecter les mesures afin d’éviter tout revers possible qui pourrait nous ramener à nouveau à la situation de confinement».

Lire aussi :Covid-19 : 2 ans après la déclaration officielle de la pandémie

Enfin, le Comité technique et scientifique anti-Covid-19 a réitéré l’importance de la préservation des acquis du Royaume en termes de lutte contre la crise sanitaire, et ce, afin de permettre, entre autres,l’ouverture des mosquées aux citoyens pendant le mois de ramadan pour les prières des Tarawih. Il prévient aussi que l’évolution duvirus au cours des prochaines semaines est la seule à même de déterminer s’il y a moyen de lever ou non les mesures restrictives en place.

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