Hausse des prix du carburant : les transporteurs en grève nationale pour 3 jours

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TaxisImage d'illustration © DR

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Malgré plusieurs concertations avec le ministère du Transport et de la logistique, les professionnels du transport ont finalement entamé ce lundi une grève de 72 heures. Un mouvement de contestation pour protester contre la hausse des prix du carburant, auquel plusieurs syndicats ont toutefois refusé de se joindre. Les détails.

La série de discussions, entamée la semaine passée entre le gouvernement et les professionnels du transport, n’aura pas permis d’atténuer la gronde. Annoncée il y a quelques jours par la coordination réunissant cinq sections sectorielles affiliées à l’UMT, l’UGTM, la CDT, l’UNTM et la FDT, la grève nationale de 72 heures a finalement débuté ce lundi, et concerne le transport de marchandises, les chauffeurs de taxi ainsi que les véhicules de dépannage et de remorquage.

Dans un communiqué relayé ce lundi matin dans plusieurs stations de taxi, les syndicats du secteur ont déclaré que ce mouvement intervient en «réaction à la politique de la sourde oreille adoptée par le gouvernement face aux revendications des transporteurs subissant la crise profonde, impactant le secteur aprèsla flambée vertigineuse des prix de carburants et la fermeture des voies du dialogue».Appelant les transporteurs à se joindre massivementà la protestation, les syndicats ont annoncé que «leur mouvement de grève pourrait s’inscrire dans la durée au cas où les revendications (…) ne seraient pas satisfaites».

Lire aussi :Transport routier : le gouvernement poursuit le dialogue social avec les professionnels

Le gouvernement «à l’écoute», selon certains syndicats

Plusieurs syndicats, comme l’Organisation démocratique des transports et de la logistique multimodale (ODTLM), ont toutefois décidé de ne pas se joindre à ce mouvement, estimant fructueuses les discussions menées avec le gouvernement.

«Nous avons eu un dialogue sérieux avec le ministère du Transport, qui est en train d’élaborer une solution pour subventionner les professionnels du transport», assure Mustapha Chaoune, secrétaire général de l’ODTLM. «C’est très compliqué de donner une subvention, car il y a une mauvaise visibilité sur ce secteur, encore plus avec le contexte actuel de guerre (en Ukraine, NDLR). Ce qui est sur c’est qu’il y a une volonté de la part du gouvernement d’écouter nos revendications. Le ministre du Transport a été très clair et a reconnu que la hausse des prix impactait les professionnels».

Le 24 février dernier, l’ODTLM avait pourtant appelé à un sit-in national pour protester contre la hausse des prix.

«À l’issue de notre manifestation, le gouvernement est venu nous voir avec une réponse positive, en nous assurant qu’ils allaient se pencher sur une solution»,détaille le secrétaire général de l’organisation. «La grève d’aujourd’hui n’est l’affaire que de quelques syndicats, mais pas de tous, et cela concerne principalement les taxis. Au niveau du transport routier, presque aucun syndicat n’a appelé à la grève. Les transporteurs de voyages comme les autobus se sont retirés de la manifestation il y a quelques jours. Aujourd’hui, à Casablanca, la situation semble normale, les taxis circulent comme d’habitude, il ne semble pas y avoir de blocages de la part des routiers».

Même son de cloche chez Driss Bernoussi, président de l’Association marocaine des transports routiers intercontinentaux. «Nous ne sommes pas du tout concernés», affirme-t-il. «Nous sommes membres de la CGEM, qui a sorti un communiqué expliquant qu’il y a des discussions en cours et qu’il n’y pas de grève pour l’instant».

La Fédération du transport et de la logistique (FTL), également rattachée à la CGEM, a lancé un appel aux professionnels par le biais d’un communiqué, pour inciter ces derniers à poursuivre le dialogue avec le gouvernement. «La Fédération a conscience de la charge des problèmes auxquels est confronté le secteur et de la situation pénible dans laquelle se trouvent ses professionnels. Cependant, les conditions économiques actuelles induites par les répercussions de la pandémie sur notre pays, comme sur le reste du monde, et les conséquences des aléas climatiques dont pâtit le pays, font que le contexte n’est pas propice à un mouvement de grève, d’autant que le dialogue portant sur les revendications du secteur se poursuit tant avec le ministre des Transports et de la logistique qu’avec les ministères concernés par les problématiques du secteur», peut-on lire dans communiqué publié par la FTL.

Lire aussi :Hausse des prix du transport : confusion entre les associations professionnelles

Une série de discussions entaméesdepuis le mois de février

Depuis la fin du mois de février, le gouvernement a engagé des «réunions marathoniennes» avec les organisations syndicales afin de repousser la grève nationale annoncée. À l’issue d’une rencontre tenue le 25 février avec les professionnels du transport routier de marchandises, Mohammed Abdeljalil, ministre du Transport et de la Logistique, se montrait même optimiste, en annonçant que les parties s’étaient entendues sur cinq sujets prioritaires en vue des discussions à venir. La semaine passée, une ultime réunion s’est tenue entre les syndicats du transport routier de marchandises et le ministère, mais la grève a finalement été maintenue, certaines organisations estimant que le gouvernement n’avait toujours pas répondu àleurs doléances.

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