Délais de paiement des EEP : une nette amélioration, mais les écarts persistent

Avatar de Mohamed Laabi
Temps de lecture :

délais paiement

A
A
A
A
A

Les délais de paiement déclarés par les établissements et entreprises publics (EEP) sont passés d’une moyenne de 39,4 jours en septembre 2021 à 36,1 jours en décembre de la même année. Cependant, de grands écarts persistent entre bons et mauvais payeurs.

Légère amélioration des délais de paiement au Maroc au dernier trimestre de l’année 2021. Les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Économie et des Finances indiquent que la moyenne des délais de paiement déclarés par les établissements et entreprises publics (EEP) est passée de 39,4 jours à fin septembre 2021 à 36,1 jours à fin décembre 2021.

Les EEP ayant déclaré les délais les plus courts au 31 décembre sont les agences urbaines de Rabat-Salé (2 jours), de Tétouan (3 j), d’El Jadida -Sidi Bennour (5 j), de Skhirate-Témara (5 j) et de Tanger (5 j). On retrouve également la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (4 j), la Société nationale de garantie et de financement de l’entreprise (4 j), l’Office régional de mise en valeur agricole du Tadla (5 j), les Archives du Maroc (6 j) et l’Académie régionale d’éducation et de formation de la région de Dakhla-Oued Eddahab (7 j).

De l’autre côté, les EEP ayant déclaré les délais les plus longs sont nombreux. Il s’agit de Soread-2M, qui cumule une moyenne de 336 jours, mais aussi de l’Office régional de mise en valeur agricole de Doukkala (185 j), l’ONEE (140 j), l’École Hassania des travaux publics (105 j), l’Université Hassan II de Casablanca (100 j), le Centre hospitalier universitaire Ibn Rochd (91 j), la Société nationale de commercialisation de semences – Sonacos (90 j), l’Agence nationale des ports (86 j), la Société Rabat Région Aménagements (85 j) etRoyal Air Maroc (83 j).

Lire aussi :Délais de paiement : toujours longs, mais avec des points d’amélioration (Coface)

«Peut-être on a gagné trois jours, mais on reste toujours devant le même problème. L’État ne règle globalement pas ses dettes dans les délais», souligne le fiscaliste Mohamed Rahj dans une déclaration accordée à LeBrief.ma. D’après ce dernier, de nombreuses raisons expliquent ce grand écart entre bons et mauvais payeurs. «Il y a des problèmes de procédures, de mentalités et de gouvernance», souligne notre intervenant.

Et d’ajouter que ces raisons impactent négativement la trésorerie des entreprises. «L’État entrepreneur en tant qu’agent économique ne joue pas le jeu. Si l’État donnait l’exemple en termes de paiement, peut-être que le privé aurait suivi la même démarche», note Mohamed Rahj.

Ce dernier souligne que de l’autre côté, quand il s’agit de paiements à déposer auprès de l’État, les administrations fiscales sont intransigeantes. «Si les déclarations et les paiements ne sont pas déposés dans les délais, vous recevez de graves sanctions en termes de pénalités et d’amendes. Je me demande alors pourquoi on n’applique pas les mêmes principes à la fois quand il s’agit de l’État créancier ou de l’État débiteur».

Lire aussi :Délais de paiement : gare aux mauvais payeurs !

Rappelons qu’un avant-projet de loi relatif aux délais de paiement déposé par le ministère de l’Industrie et du Commerce propose d’adopter, à titre transitoire, un délai de paiement maximum de 120 jours pour une période de deux ans à compter du 1er janvier 2022.

Il propose également d’accorder un délai dérogatoire de 180 jours aux secteurs présentant des spécificités particulières, à condition de signer des accords professionnels avant fin 2023. Le document suggère d’instaurer, en outre, une amende pécuniaire au profit de la Trésorerie générale du Royaume fixée à 3% du montant de la facture concernée pour le premier mois de retard et à 1% pour chaque mois ou fraction de mois supplémentaire de retard. Cette pénalité devra être appliquée aux factures dont le montant total hors TVA est supérieur à 10.000 DH.

Ce projet de loi verra-t-il bientôt le jour ou bien restera-t-il comme certains de ces prédécesseurs dans les tiroirs des bureaux au Parlement ? À suivre.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Chèques-vacances : des années de promesses, 0 départ

Economie - Les vacances, au Maroc, restent un privilège à crédit… C'est pour casser ce cercle vacances = dettes que les chèques-vacances ont été inventés… ailleurs !

Sabrina El Faiz - 9 août 2025
PLF 2026 : le Maroc trace sa voie vers l’émergence

Économie - Stabilité macroéconomique, investissements ciblés, réforme sociale, infrastructures stratégiques… le PLF 2026 vient consolider la trajectoire du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 8 août 2025
Dakhla : lancement d’un guichet unique pour les Marocains du monde

Économie : Le CRI de Dakhla-Oued Eddahab lance un Guichet Unique pour les Marocains du Monde, visant à faciliter l’investissement et à renforcer les liens avec la diaspora.

Mouna Aghlal - 8 août 2025
PLF 2026 : une feuille de route pour accélérer l’émergence économique et sociale

Économie - Avec plus de 300 milliards de DH investis, le Maroc accélère sa transformation économique et sociale, visant un développement équilibré et une meilleure justice territoriale.

Hajar Toufik - 8 août 2025
PLF 2026 : voici les grandes priorités fixées par le gouvernement

Économie - Le PLF 2026 fixe quatre priorités : émergence économique, justice sociale et territoriale, renforcement de l’État social et réformes structurelles, tout en préservant les équilibres financiers.

Hajar Toufik - 8 août 2025
Les tomates marocaines gagnent du terrain sur le marché danois

Économie : Le Maroc renforce sa présence au Danemark avec 1.660 tonnes de tomates exportées entre juillet 2024 et avril 2025.

Mouna Aghlal - 8 août 2025
Voir plus
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Télécoms : en route vers un duopole ?

Dossier - Un accord entre Télécoms c’est toujours bon à prendre, mais qu’est-ce que cela engendre pour le consommateur final ?

Sabrina El Faiz - 28 juin 2025
Ces Marocains qui s’endettent pour les vacances

L’endettement pour les vacances est devenu, chez beaucoup, une évidence presque banale. On ne s’en vante pas forcément, mais on ne s’en cache plus.

Sabrina El Faiz - 2 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire