L’agroécologiste Pierre Rabhi n’est plus

C’est une grande figure de l’agroécologie et un grand humaniste qui nous a quittés samedi. L’écrivain et philosophe français Pierre Rabhi est décédé des suites d’une hémorragie cérébrale à l’âge de 83 ans.

Référence du militantisme écologiste et amoureux de la terre marocaine avec des séjours réguliers dans le Royaume, feu Pierre Rabhi s’était imposé comme l’un des pères de l’agroécologie avant même la naissance de la culture « bio ».



Dès les années 1980, feu Rabhi sillonnera les pays africains pour vulgariser une pratique agricole visant à régénérer le milieu naturel en excluant pesticides et engrais chimiques. 

D’origine algérienne, Rabah deviendra Pierre quand son père l’a confié à une famille de colons français, afin de lui assurer une meilleure instruction. Installé en Ardèche depuis 1961, dans le Sud-Est de la France, vivant dans une ferme, il cofondera le mouvement citoyen des Colibris, qui appelle aux actions locales, comme les jardins partagés, les fermes pédagogiques ou encore les circuits d’approvisionnements courts.

Autodidacte, ses nombreux ouvrages ont rencontré un succès indéniable et influencé plusieurs générations de militants écologistes.

Au Maroc, feu Rabhi mena d’innombrables actions pour développer l’agroécologie notamment avec l’association « Terre et humanisme ». On lui doit notamment le Carrefour des initiatives et des pratiques agroécologiques (CIPA-Pierre Rabhi) inauguré le 27 mai 2015 en milieu aride, entre Benguérir et Marrakech dans le village de Douar Skoura. 

«Il y a une espèce d’inconscience, nous sommes dans une modernité aveugle, dans le sens où l’on ne voit plus que le gain financier», disait feu Rabhi. À méditer.