Abderrahim Bourkia : «les Marocains se sont toujours montrés solidaires avec l’Algérie»
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LeBrief : Quel regard portent aujourd’hui les sociétés marocaines et algériennes à ce conflit qui ne cesse de grandir ?
Abderrahim Bourkia : Le regard diffère selon les cas, le niveau intellectuel et l’esprit critique de celle et celui qui le porte. Que ce soit du côté algérienou marocaind’ailleurs. Dans les deux territoires voisins, les composantes sociales élémentaires des deux peuples sont interdépendantes par l’histoire du grand Maghreb, sa géographie, sa culture, sa religion et son économie.
Dans le passé, les deux populations, surtout celles qui habitent le côté Ouest algérien : Tlemcen et Oran et l’Est marocain Oujda et ses régions, étaient des lieux de passage, de transit et d’échange entre les deux pays voisins. Aujourd’hui, le peuple algérien sait parfaitement que le régime opaque, clientéliste et totalitaire est à bout de souffle. La société et la rue algérienne, qui se sont exprimées avec lucidité par le biais des manifestations du « Hirak »contre le régime apathique, sont prises en otage par une junte militaire prédatrice et corrompue qui cherche à détourner l’opinion publique des vrais problèmes socio-économiques intérieurs tels que la crise économique, le chômage, et le manque d’infrastructures.
De l’autre côté, les Marocains se sont toujours montrés solidaires avec l’Algérie. Les événements historiques communs rapprochent davantage les deux peuples qui veulent que les frontières s’ouvrent et que le conflit prenne fin une bonne fois pour toutes.
Comment voyez-vous l’avenir de ces relations ?
C’est une question de géopolitiquequi trouvera sa réponse quand les décideurs algériens auront compris que l’intérêt des deux pays, y compris les leurs, réside dans l’entente, l’échange et la coopération, ce dont les deux peuples rêvent et auxquels ils aspirent depuis les indépendances.
Le régime algérien cherche à entretenir un mythe porteur de risques de confrontationet une fiction artificielle qui veut que le Maroc soit l’ennemi de la Nation algérienne.
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Les sorties du gouvernement algérien et les accusations portées contre le Maroc, ainsi que la propagande systématique, ne sont que l’expression de l’essoufflement du régime qui se trouve en manque de solutions concrètes pour sortir de sa situation intenable, face à un peuple qui réclame du pain et de la liberté.
Le différend politique pourrait-il influencer le regard que portent ces deux peuples l’un sur l’autre ?
Dans une certaine mesure, oui. Et lorsqu’il s’agit d’une population facilement manipulable, peu instruite et docile au « suivisme », les raccourcis sont légion, mais quand on regardede très près, il s’avère que les milliers d’Algériens qui ont choisi de vivre au Maroc se sentent chez eux. On constate alors que le discours manipulateur qui endoctrine ne fonctionne pas.
Qu’est-ce qui explique la marocophobie ambiante dans les arcanes du pouvoir algérien ?
La junte militaire a écrasé les manifestations de son peuple depuis le départ de la France et l’histoire post-coloniale est jalonnée de contestations socio-économiques et politiques : le printemps berbère en 1980, la révolte d’octobre et le printemps de la Kabylie en 2001.En tirant sur les ficelles nationalistes pour duper son peuple, le régime militaire voulait, comme je l’ai déjà évoqué, un semblant d’unité nationale face à un Maroc qui évolue et qui attire l’investisseur étranger malgré certains dysfonctionnements.
Privée d’arguments valables pour justifier son agressivité pathologique à l’égard du maroc, la junte militaire préfère monter sur des vagues « pseudopopulaires » entretenues par ses « services » pour taxer le Maroc de suivisme vis-à-vis des USA, oubliant que le Maroc entretient des relations politiques et commerciales avec les États-Unis depuis la fin du18e siècle.
Aujourd’hui, le régime militaire totalitaire se nourrit de ce conflit. En désignant le Maroc comme ennemi, il cherche vainement à recréer un semblant d’unité nationale perdue tout au long des années de « pillage »et de « mépris »de toute une population privée des richesses naturelles du pays. À s’agiter de cette manière, les responsables algériens vont à contre sens des attentes d’une jeunesse qui déborde de créativité et qui se tourne vers la rive Nord de la Méditerranée.
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