Législatives 2021 : retour sur un scrutin renversant

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Il faut le voir pour le croire. Le PJD n’a remporté que 12 sièges à la Chambre des représentants lors des élections législatives de 2021. Le parti de la lampe qui avait remporté 125 sièges en 2016 a perdu 90% de son assises au Parlementcinq ans plus tard. Une large défaite essuyée donc par le secrétaire général du parti, Saad Dine El Otmani, et ses partisans. Tout en haut du tableau, le trio de tête est formé par le Rassemblement national des indépendants (RNI, 97 sièges), le Parti authenticité et modernité (PAM, 82 sièges), et le Parti de l’Istiqlal (PI, 78 sièges).
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Contacté par LeBrief, Abdelhamid Benkhattab, professeur des sciences politiques à la faculté de droit Agdal-Rabat, nous a livré sa lecture deces résultats législatifs. «Nous sommes aujourd’hui devant un vote sanction dans le sens oùles Marocains ont littéralement sanctionné le PJD pour ses résultats dans la gestion des affaires publiques à la tête du gouvernement. D’un autre côté, le RNI et le PAM en sortent gagnants, car ces derniers représentent l’antipode du PJD».
Notre interlocuteur souligne que ces élections l’ont surpris à plus d’un titre. D’abord par la dégringolade du PJD, puis par le taux de participation (50,18%) qui montre qu’il y a eu tout de même une certaine mobilisation des citoyens. «Les réseaux sociaux ont joué un rôle important dans cette hausse du taux de participation. Les partis politiques ont misé sur les jeunes et les ont motivés à l’importance du vote. Sans oublier que les Marocains ont compris que s’ils veulent se débarrasser du PJD et exprimer leurdésarroi, il faut se déplacer aux urnes et c’est exactement ce qui s’est passé», souligne Abdelhamid Benkhattab. Et d’ajouter : «L’ironie du sort c’est que le quotient électoral a permis au PJD de conserver 12 sièges au Parlement. Le quotient électoral a joué en faveur du PJD malgré le fait qu’il ait été contreau début».
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Notons que c’est la première fois depuis la tenue des premières élections au Maroc en 1960 que la répartition des sièges à la Chambre basse se fait sur la base du nombre d’électeurs inscrits et non des votants.
Abdelhamid Benkhattab estime enfin que le RNI a remporté les élections, car il y a eu un travail « assez remarquable de rénovation et surtout de communication » au sein de ce parti. «Le RNI a récolté ce qu’il a semé de son travail depuis quelques années. Pareil pour le PAM qui, malgré la crise interne, est redevenu un grand parti et a pu conserver l’essentiel de ses soutiens, tant au niveau régional, territorial qu’au niveau national».
Benkirane appelle El Otmani à démissionner
C’est dans une publication sur son compte Facebook que Abdelilah Benkirane a demandé au secrétaire général du parti de la lampe, Saad Dine El Otmani, d’assumer ses responsabilités et de déposer sa démission. «En tant que membre du Conseil national du Parti de la justice et du développement et sur la base de mon statut juridique d’ancien secrétaire général du même parti, et après avoir appris la douloureuse défaite que notre parti a subie lors des élections liées à la Chambre des représentants, j’estime que le secrétaire général doit assumer sa responsabilité et présenter sa démission de la direction du parti», souligne Abdelilah Bekirane.
Ce dernier préconise que l’adjoint d’El Otmani prenne les commandes du parti jusqu’à la tenue d’un congrès du parti. El Otmani va-t-il accepter de céder “le pouvoir” ?
Rappelons que ce n’est pas la première fois que la tension monte au sein du parti de la lampe. En mars dernier, Abdelilah Benkirane avait annoncé qu’il gelait son adhésion au parti en raison de l’adoption du projet de loi relatif à la légalisation du cannabis par leConseil du gouvernement. Sur un bout de papier, l’ancien Chef du gouvernement avait également annoncé la rupture de sa relation aveccinq figures marquantes du parti: Saad Dine El Otmani, Mustapha Ramid, Lahcen Daoudi, Abdelaziz Rebbah et Mohammed Amekraz. Benkirane est revenu ensuite sur sa décision.
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En tout cas, les dés sont jetés, le RNI est le vainqueur des élections. Les scénarios d’alliance possibles seront bientôt exposés. Prochaine étape ? Leroi Mohammed VI nommera un chef du gouvernement. Ce derniersera chargé de former et conduire un exécutif pour le prochain mandat de cinq ans (2021-2026).
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