Photo d'illustration © DR
À l’instar de plusieurs pays étrangers, notamment la France, le Maroc va bientôt introduire l’obligation de présenter lepass vaccinal anti-Covid-19. La présentation de ce document deviendra obligatoire pour circuler entre les villes, pour voyager à l’étrangeret pour accéder «au cafés,restaurant, hammam, théâtres, cinémas, aux stades, hôtels, aux centres commerciaux, aux moyens de transport en commun, etc», indique une vidéo publiée ce week-end par le ministère de la Santé. Toutefois, la tutelle n’a pas précisé la date exacte d’entrée en vigueur de cette mesure. Elle a expliqué que l’adoption de ce pass s’inscrit dans le cadre de la campagne de vaccination contre le nouveau coronavirus et servira à inciter davantage les citoyens à se faire vacciner.
Le ministère estime que ce pass va devenir nécessaire, car sans lui «on ne pourra plus rien faire». Le document en question comportera en plus de l’attestation des vaccins, un certificat de test qui indique le type de test, la date, l’heure et le lieu de sa réalisation. Il faut noter que ce pass vaccinal confirmera que son détenteur a reçu les deux doses des vaccins de Sinopharm, AstraZeneca ou Pfizer ou la dose unique de Johnson & Johnson, ces derniers étant les vaccins utilisés par le Royaume.
Baisse des prix des tests PCR dans les laboratoires privés
Selon TelQuel, «un arrêté du ministère de l’Économie et des Finances, émanant du département des affaires générales, fixera le tarif national de référence des tests PCR diagnostiquant le SARS-CoV-2, à 400 dirhams au lieu des 700 DH actuellement en vigueur dans les laboratoires privés». Cette décision, rapporte la même source, a été prise lors d’une réunion convoquée le vendredi 3 septembre par la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS). L’organisme avait auparavant (le 21 juillet 2020) dénoncé la cherté de ce test, poussant l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) àbaisserles tarifs nationaux de référence (TNR) à 450 DH dans le privé et à 360 DH dans le public. Des prix qui, selon la CNOPS, restent encore trop élevés. Au cours de cette même réunion, il a également été décidé qu’il n’y aura pas de rétroactivité dans le remboursement des tests effectués avant la date d’entrée en vigueur du nouveau tarif.
Vaccination des 12-17 ans
Les annonces de l’imminente adoption du pass vaccinal et de la baisse du prix du test PCR interviennent alors que le Royaume poursuit la vaccination des adolescents âgés de 12 à 17 ans. Jusqu’au samedi 4 septembre, ils ont été 265.000 élèves à recevoir leur première dose, dont 146.000 doses de Pfizer et 119.000 de Sinopharm. In fine, l’objectif est d’immuniser trois millions de personnes decette catégorie.
Comme depuis le début de l’opération de vaccination nationale, l’élargissement de la campagne pour inclure les jeunes élèves a été accompagné de fake news publiées sur les réseaux sociaux. Ainsi, deux personnes ont avancé dans une vidéo qu’un enfant serait mort à Khémisset directement après avoir reçu la première dose du vaccin anti-Covid-19. Une information qui a été très vite démentie et condamnée par la direction provinciale de l’Éducation nationale de ladite ville. Cette dernière a assuré «qu’il s’agit d’une information totalement fallacieuse», soulignant que l’opération de vaccination des élèves se déroule dans des conditions normales et suscite une grande affluence des familles de la province de Khémisset. La direction a de plus annoncé qu’elle entamera des poursuites judiciaires à l’encore des deux personnes à l’origine de cette fake news.
Les experts marocains rassurent les parents
Outre la fausse rumeur du décès d’un élève à Khémissat, le Joint committee on vaccination and immunisation (JCVI), comité supervisant la vaccination anti-Covid au Royaume-Uni, a publié le vendredi dernier un avis déconseillant la vaccination des adolescents en bonne santé âgés de 12 à 15 ans. Cet avis a très vite semé le doute dans l’esprit des parents. Cependant, professeur Lahcen Belyamani, chef de service des urgences à l’hôpital militaire de Rabat, a assuré que la recommandation du JCVI repose sur des preuves incertaines visant principalement à justifier l’inaction du pays face à la pandémie.
«En tant que médecins, nous prenons des décisions très claires face à l’incertitude au quotidien. Lorsqu’une personne se présente aux urgences avec un état de choc, de la fièvre, ou un pouls élevé, nous n’en connaissons pas la cause, mais nous commençons par des liquides intraveineux, de l’oxygène et une hémoculture, et lui donnons des antibiotiques en cas de sepsis suspecté», a-t-il lancé dans une publication sur Facebook. Et de marteler : «Nous n’en savons toujours pas grand-chose, mais cela signifie-t-il que la politique pour les enfants et les écoles devrait être floue ? Non pas du tout. La politique est claire : nous devons éviter autant que possible l’exposition des enfants à ce virus, car le coût d’une suraction est bien plus élevé que celui d’une sous-action».
Pour sa part, docteur Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé, a noté qu’au «Royaume-Uni, 80% des enfants âgés de 16 et 17 ans sont déjà vaccinés. Dans son avis, le JCVI parle des 12-15 ans, en bonne santé. Ceux souffrant de problèmes de santé sont vaccinés depuis longtemps contre la Covid-19». L’experta rappelé que de nombreux pays vaccinent depuis déjà plusieurs mois et sans problèmes les adolescents de 12-17 ans, certains ayant même entamé l’immunisation des enfants de moins de 12 ans atteints de comorbidités. Selon Dr Hamdi, la décision du Royaume de vacciner les élèves n’était pas anodine, car elle a été prise à la suite de l’évaluation durisque d’infection de cette catégorie, du risque d’hospitalisation, du développement de syndromes graves après l’infection, et de l’apparition du Covid long. Enfin, la tutelle aégalement pris en compte le tumulte qui accompagne généralement la rentrée scolaire ainsi que l’objectif du pays d’atteindre de l’immunité collective.
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